Skyward de Joe Henderson et Lee Garbett, la série prend son envol

0
507

Si la gravité disparaissait que deviendrait la société vingt ans plus tard ? Partant de ce postulat très original, Joe Henderson, le showrunner de Lucifer ici scénariste et le dessinateur Lee Garbett proposent Skyward, une saga d’aventure de haute volée publiée par Hi comics.

Skyward : La gravité, c’est le monde d’avant

Vingt ans plus tôt, la loi universelle de la gravitation a disparu provoquant la mort de millions de personnes projetées aux limites de l’atmosphère. Depuis, une partie de l’humanité a su s’adapter. Willa, née juste avant, vit le mieux possible en planant – littéralement – d’une occasion à l’autre alors que son père refuse de sortir de sa maison. Dans le premier tome, la fille a découvert que son géniteur, loin d’être raté, a peut-être trouvé une solution pour rétablir la gravité. Dans ce deuxième tome, elle part avec un ami suivre une piste à Kansas City. Encore traumatisée par la mort de son père, elle est aussi poursuivie par le coupable : le puissant ancien associé de son père qui, par appât du gain, refuse de voir revenir la gravité. Peut-on tout sacrifier pour se venger ? Willa devra choisir.

Willa dans une nouvel environnement

De la ville à la campagne

Lors de la traversée d’une forêt, elle va également découvrir que le danger ne vient pas seulement des êtres humains… En effet, les insectes ayant une durée de vie plus courte, se sont adaptés très vite et ont connu une croissance démesurée. Des fermiers, dirigés par Lucas Ferrano, ont dressé des papillons pour survivre. Cela donne l’occasion de belles images évoquant la science-fiction des années 70. Mais, contrairement à cette période, le duo d’artistes réussit la prouesse de rendre ce monde imaginaire réaliste. Par le quotidien, le scénariste montre l’adaptation de la société. Comment voyager en train sans que les passagers soient projetés contre les parois ? Il suffit de placer les sièges verticalement contre le mur. Le dessin de Lee Garbett réussit aussi à rendre l’absence d’apesanteur par un parfait cadrage des corps. De plus, la mise en page bouleverse discrètement les perspectives. On peut d’ailleurs comprendre le travail de ce duo en bonus par des double pages mettant en parallèle le script et la page de 16 correspondant.

Tout n’est pas si léger…

Au-delà de cet enjeu de réalisme, le récit est aussi très moderne par son intégration de la diversité humaine : l’héroïne est noire, son compagnon Edison est amputé aux jambes… Mais ce n’est jamais le sujet du livre. On sent la formation du film du cinéaste car une grande partie du récit passe par l’image et les dialogues sans recourir à de longs textes. Quand un voyageur pensant détenir un scoop trouve Willa cachée dans le train. Il révèle lui-même qu’il n’est pas un enquêteur mais un journaliste complaisant avide de gloire. Il aurait pourtant bien du travail car ce monde regorge de secrets, le plus souvent liés à des grandes entreprises – méfiez-vous de ce que contient votre assiette… – mais aussi intime. Willa cache le secret de son père à Edison qui est amoureux d’elle sans oser lui dire. De plus, il cache l’origine de sa famille.

Un nouvelle adversaire apparaît

Dans ce deuxième tome, Skyward continue à être une série légère au premier abord en construisant un monde imaginaire tout en étant parcourus de thèmes profonds et actuels. Le lecteur suit le chemin de Willa et Edison qui se conclura dans le prochain tome en attendant le film en préparation.