Critique de « la Méthode Kominsky »: un nouveau regard sur la vieillesse

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Avec deux saisons disponibles sur Netflix, et la dernière qui vient d’être commandée, la dernière série du génial Chuck Lorre, La Méthode Kominsky, s’impose déjà comme une révolution dans le monde télévisuel.

Une série, qui réinvente notre vision de la vieillesse

Loin de l’image habituelle du vieillard attendant la mort, cette série s’impose comme véritable ode à la vieillesse. La Méthode Kominsky parle de l’histoire de deux amis proches du quatrième âge vivant à Los Angeles, qui découvrent les avantages et les inconvénients de la vie après un certain âge. Si certains thèmes étaient jusqu’ici évités dans les séries, ici, tout est montré tout en gardant une bienveillance à l’égard des personnages. Cette série n’a pas peur de mettre en scène le personnage principal de 70 ans autant en train d’aller chercher du Viagra dans son voiture que de le montrer chez l’urologue. Ici, tout est abordé : la maladie, les intolérances alimentaires, le décalage entre le monde durant leur enfance et le monde moderne, et tout ça ponctué de punchlines ironiques et de questionnements existentiels.

On peut voir ici non pas deux vieillards avançant vers la mort mais deux hommes continuant leurs vies malgré les difficultés qui s’accumulent et c’est ce regard qui change tout. Les personnages incarnés par Michael Douglas (Basic Instinct, Ant-Man) et Alan Arkin (Fargo, Little Miss Sunshine) affichent une complicité sans faille et leur compatibilité est l’un des points forts de la vie. L’un, un acteur passionné et l’autre, un agent cynique. L’un est un coach d’acting passionnant, l’autre un agent un pied dans le métier, un pied à la retraite. Cette série marque une nouvelle ère, une ère où les personnes de plus de 65 ans sont enfin représentés à la télévision et où leur quotidien n’est ni fantasmé ni aggravé.

La méthode Kominsky», Michael Douglas et le théorème de la prostate - Le Temps

 

Une série qui se veut réaliste et non fataliste

Même si les thèmes sont graves et peuvent être douloureux, la méthode Kominsky essaye de montrer autant le grave que l’anecdotique, la mort et le deuil autant que le fait de ne plus pouvoir manger des chips que les médicaments à prendre si l’on l’a quand même fait. Une mention spéciale devrait être attribuée juste pour la scène d’enterrement où le burlesque permet de mettre à distance l’angoisse de la mort par un décalage complet par rapport à nos habitudes. En n’affichant aucun tabou, cette série réussit à les briser. En effet, loin de montrer la vieillesse comme une antichambre de la mort, elle est une autre étape de la vie.

Une mise en abîme réussie

A travers les cours dispensés par Kominsky, personnage incarné par Michael Douglas, ici, il s’agit de véritables leçons sur la vie, qui sont données. En effet, les classes d’acting qu’ils donnent à ces futurs acteurs mettent en valeur la pensée du personnage, ces états d’esprits, ces doutes, ces peurs… En essayant de partager son expérience d’acteur et sa sagesse d’homme, il nous permet de connaître la pensée d’un homme, qui se refuse à parler de sentiments.

La méthode Kominsky | Site officiel de Netflix

 

Deux saisons primées et une dernière saison, qui sera finale

Si la troisième saison va être la dernière, ça ne serait pas faute de succès mais par volonté artistique. En effet, cette série a eu un grand succès autant critique que commercial. Elle a récolté 13 nominations et 2 récompenses, dont le Golden Globe du meilleur acteur pour Michael Douglas et le Golden Globe de la meilleure série comique. Parmi les nominations, on peut notamment retrouver celles des Emmy Awards pour celui de meilleur acteur dans une série comique, meilleur second rôle ou encore meilleure série comique.

 

Cette série est un rappel à la réalité nécessaire vis-à-vis d’une société centrée sur la jeunesse. En l’espace de quelques épisodes, elle décomplexe et rassure sur toutes les peurs et angoisses que l’on pourrait avoir sur le vieil âge tout en restant ultra réaliste sur celui-ci.