C’est un des beaux noms de la chanson française de ces dernières années. Quelque part entre Dominique A et les Innocents, à la croisée du folk et du rock, La Maison Tellier ravira les amateurs de textes inspirés qui ont le don, par leur mise en musique, de rendre nos petits bouts de vie banals un peu plus élevés. Preuve en est avec leur 5 ème album « Avalanche » qu’ils viendront chanter, entre autres, dans toute la France ces prochaines semaines.
Maupassant, aigreur et légerté
Formé en Normandie vers 2004, le groupe, composé de 5 membres (trompette, contrebasse, batterie, guitare et chant), écrivent leurs textes en s’inspirant aussi bien de la littérature (leur nom est inspiré par Maupassant) que de l’humour noir. D’allure mélancolique, leur musique dégage un chant habité et perché (« Haut, bas fragile », extrait de « Avalanche »), avec quelques illuminations, notamment exprimées par les trompettes. Parfois l’aigreur laisse place à la colère, à la solennité « La maison de nos pères », extrait de « Beauté pour tous »), à une sorte de désarroi léger et ironique, ne négligeant jamais l’élévation (les trompettes, toujours, dans l’excellent « Un bon français » – « Beauté pour tous »).
« Avalanche » ou le besoin d’élévation
Au final, La Maison Tellier résumé en une chanson serait « A la petite semaine », extrait de leur album éponyme de 2010 : ce mélange de choeurs désolés et de désillusion face à la politique ne rechigne jamais à un ou deux pics joyeux ou par une liesse libératrice. De très bons moments à passer, qui nous rappelle le besoin d’élévation régulière dans sa fonction de rendre notre quotidien plus spirituel et plus paisible. Il y aura toujours cette personne qu’on trouvera là par hasard, et qu’on trouvera souriante, belle à nouveau, on chantonnera alors « Beautiful Again », brillant et réjouissant tube électronisant de « Avalanche ».
La Maison Tellier passera en concert dans toute la France, avec un passage à la Cigale de Paris le 17 mars.