Le flic de Roppongi : A la découverte d’un quartier chaud de Tokyo !

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Les éditions Black Box ont édité cette année un one shot sorti dans les années 90 au Japon, Le flic de Roppongi. Plongez dans les aventures de Kyôsuke Takanotsume, un policier japonais pas toujours recommandable !

 

le flic de roppongi

Le flic de Roppongi – Hot cases est un seinen signé Tadashi Matsumori, Yô Kobori et Masao Yajima. Ce one shot est paru en 1990 au pays du soleil levant.

« Indécrottable coureur de jupons, Kyôsuke Takanotsume fait partie de l’élite de la police de Roppongi, ce quartier de Tokyo connu pour sa vie nocturne agitée. Si ce quartier ne dort jamais, il en va de même pour les criminels.
Entre les affaires de drogue, de prostitution et de corruption, Kyôsuke a du pain sur la planche, et il n’hésitera pas à utiliser des moyens peu conventionnels pour assurer la sécurité du paradis du vice japonais. »

Avant de commencer toute présentation plus détaillée de cette œuvre, nous devons vous informer qu’elle contient certaines scènes pouvant être considérées comme choquantes. Cette œuvre est donc destinée à un public averti.

 

Sexe, drogue et violence !

le flic de roppongi

Dès le départ, on nous informe que l’histoire se déroule à Roppongi, l’un des quartiers les plus chauds de Tokyo. En effet, ce dernier est réputé pour son ambiance nocturne. Lorsque la pénombre apparaît, le quartier change de visage et devient branché et festif. De nombreuses boites de nuit, restaurants, bars, salons de « massages » ou encore clubs à hôtesses rythment les nuits des fêtards.

Nous voilà donc plongé dans le quotidien de Kyôsuke Takanotsume, un flic japonais aux méthodes parfois discutables. Dès les premières cases, nous sommes plongés dans l’action et plus précisément dans une fusillade dans un poste de police. Ce premier chapitre pose l’ambiance de l’histoire, parfois sombre et dérangeante et pouvant également devenir risible et loufoque.

On suit donc notre flic dans différentes enquêtes tournant principalement autour de la violence et du sexe. L’auteur ne prend pas de pincettes pour nous montrer les scènes de crimes ou certaines images montrant des viols et des passages à tabac.

Les personnages sont assez peu détaillés mais cela ne gêne en rien pour la compréhension de l’histoire. Effectivement, chaque chapitre aborde une enquête différente. Bien que ce one shot comporte un peu plus de 240 pages, les enquêtes sont abordées de manières rapides et expéditives. Si les enquêtes, la recherche d’indices et les longs interrogatoires vous intéressent, vous risquez d’être déçu en découvrant le flic de Roppongi. Cependant, chaque affaire contient son lot d’action, de course poursuite, des règlements de compte ou encore des bagarres.

Ce one shot nous montre une image parfois bien différente de celle qu’on peut se faire du Japon. En effet, le Japon est connu pour avoir un rapport au sexe parfois compliqué. Dans le flic de roppongi, l’auteur n’a aucun tabou sur ce sujet et l’aborde avec beaucoup de liberté.

 

Des graphismes réalistes !

le flic de roppongi

L’un des points forts de ce one shot est la qualité de ces graphismes. En effet, Tadashi Matsumori a un coup de crayon vraiment très impressionnant. Que ce soit pour les illustrations impliquant de l’action, pour des scènes de sexe ou encore pour la représentation des courses poursuites en voitures/motos, la qualité est au rendez-vous.

Certaines cases sont vraiment très agréables à découvrir. En effet, l’arrière-plan n’est pas toujours exploités mais lorsque c’est le cas, c’est un vrai plaisir pour les yeux. De plus, les scènes d’actions sont également pleines de détails et le coup de crayon nous permet de nous immerger un peu plus dans l’histoire.

Certaines cases au contraire, dues à la qualité des graphismes, peuvent être dérangeantes tellement elles paraissent réalistes. C’est notamment le cas des scènes de viol ou de meurtres, pouvant parfois mettre mal à l’aise.

A côté de ça, le dessinateur permet également de rendre certaines cases plus « fun » et moins sérieuses en utilisant un style de dessin plus léger, permettant de détendre l’atmosphère. Tadashi Matsumori est donc capable de jouer avec les graphismes afin d’accentuer ou non certaines scènes.

 

Un one shot en deux parties !

le flic de roppongi

Il est vrai que ce one shot nous raconte les histoires de Kyôsuke Takanotsume. Cependant, ce n’est pas le seul protagoniste de l’histoire.

En effet, ce one shot est divisé en deux parties. La première est basée sur les enquêtes policières de Kyôsuke et la seconde se concentre sur Tenko, une lycéenne rebelle. A l’inverse de la première partie, la seconde partie se voit plus « fantaisiste » avec notamment l’utilisation de pouvoirs psi.

On suit donc Tenko et ses amies dans leurs aventures plus ou moins dangereuses. En effet, ces lycéennes semblent être à la recherche de sensations fortes et elles n’hésitent pas à se mettre en danger pour une dose d’adrénaline. Cependant, on se rend très vite compte que quelque chose ne tourne pas rond. Effectivement, des phénomènes étranges se déroulent lorsque Tenko ressent des émotions fortes, que ce soit de l’ennui ou de la colère, pour n’en citer que deux. Les causes de ce pouvoir sont inconnues et on ne sait pas vraiment depuis quand Tenko en bénéficie mais il semblerait qu’elle ne soit pas toujours en capacité de les gérer. Pour autant, ces pouvoirs lui octroient une sécurité physique lui permettant d’entrer en conflit avec des personnes parfois peu recommandables.

Comme dans la première partie, nous retrouvons des scènes d’actions impressionnantes, des graphismes de qualité et un scénario intéressant. Cependant, une chose nouvelle apparaît, c’est l’intérêt de l’auteur pour les sentiments de la protagoniste. En effet, contrairement à notre cher « flic », Tenko semble souffrir de cette situation et finit par le verbaliser. On peut alors se demander si son mal-être ne peut être à l’origine de ses mésaventures. Malheureusement, nous n’aurons pas la réponse à notre question.

Bien que ce one shot ait été publié il y a plus de 30 ans, sa découverte est très appréciable. En effet, il nous permet de plonger dans un seinen à la fois mature, amusant, sombre et dérangeant. Pour ceux qui aimeraient découvrir des titres plus légers, nous vous invitons à vous plonger dans Shy, la dernière bombe des éditions Kana.