Critiques de La petite sirène, La ligne et Renfield

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La Petite Sirène – « Polochon, fais pas ton poisson d’aquarium »

Ariel, une sirène, est fascinée par le monde des hommes et plus précisément par un prince. Elle troque alors sa voix contre des jambes pour le conquérir.

Cela a le mérite d’être soulevé, je n’ai pas été dérangé par le noircissement de peau de la protagoniste tant son éclat et sa vénusté ont pallié l’éventuel problème qui, en plus, est chanteuse, ce qui sied parfaitement à une comédie musicale, cela aide à faire passer l’énormité que le réalisateur l’ait choisi parce que c’était la meilleure actrice sans se soucier de l’ethnie comme il le déclare volontiers. Ce qui me poserait alors souci, c’est la rousseur de l’héroïne ou encore que son père espagnol parvienne à engendrer des Blanches ou des Noires – à la limite – mais des Asiatiques même si cela demeure des femmes-poissons donc une création de l’esprit, cela est parvenu à me sembler perturbant. Les remakes des classiques d’animation de Disney se catégoriseraient en ceux qui effectuent un copié-collé de l’original et ceux qui s’en détournent. Ce film fait partie de la première avec de prodigieux ajouts. C’est tellement idiosyncrasique chez Disney d’entonner la chansonnette que même le personnage devenu mutique, y arrive quand même mais en voix-off. Néanmoins, les nouvelles musiques peinent à être mémorables et entêtantes et le film a tendance à s’étirer : passer d’une heure vingt à deux heures quart, c’est sans doute un peu trop même si très heureusement contrebalancé par la truculence de l’oiseau et du crabe.

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La Ligne – « Je veux pas être invalide. Comme si j’étais dans une chaise »

Une fille violente sa mère. En plus de devenir à moitié sourde, elle obtient une mesure d’éloignement. Sa benjamine trace cette fameuse ligne qui symbolise les cent mètres auxquels son aînée doit désormais se tenir.

La scène séminale est saisissante car, sur fond de musique classique et tournée au ralenti, on y voit l’algarade mutique qui est à l’origine de cette ligne. Ce qui est merveilleusement sibyllin, c’est que le réalisateur ne tente jamais d’éclaircir le pourquoi de cette bisbille. Je comprenais la gazille qui a frappé sa maman tant l’interprétation de Valéria Bruni-Tedeschi est délibérément agaçante et grâce à cette ambiguïté, on ne sait qui soutenir.

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Renfield – « La réussite est la meilleure vengeance »

Renfield est le laquais du célèbre comte Dracula : il lui tue des humains pour assouvir sa faim. Un jour, il décide de se rédimer et de s’affranchir de cette relation délétère.

Il n’est pas avare en effets gores grandiloquents à la Evil dead et en extravagance de jeu de la part de l’interprète principal. Il demeure une fulgurance dans la réalisation, c’est cette explosion fécale lors d’une mort. Le film comporte d’autres trouvailles notamment une homélie sur les relations toxiques. Néanmoins, c’est légèrement un gloubi-boulga de pantalonnades davantage digne de Nicholas Cage que de Dracula