Je verrai toujours vos visages – « Moi,j’ai pris perpét’ »
Dans le cadre de la justice restaurative, des prisonniers conversent avec des victimes. Parallèlement, Chloé entreprend la même démarche, mais avec son propre bourreau, son frère qui la violait.
Des soliloques scandés avec de telles aisance et assurance qu’ils décontenanceraient même le plus endurci des amis payants (mots tirés du film pour dire analystes). En réalisant un métrage de pédagogue, Jeanne Herry éclaire sur un procédé ignoré par la majorité des gens (dont je faisais moi-même partie). On suit avec captivation les pérégrinations du bâton de parole, au fil des monologues. Un documentaire aurait été de meilleur aloi, mais cela aurait été se dispenser de remarquables interprètes.
Un coup de maître – « Écouter des cons m’expliquer mon œuvre, je peux pas »
Un peintre booste sa carrière par un moyen peu conventionnel.
Remake d’un métrage argentin, le réalisateur dresse un tableau implacable, médiocrement reluisant et satirique du milieu artistique dont sa cupidité. Le film n’est pas seulement une critique de ce monde, il est aussi érudit en citant par exemple du Warhol et philosophique avec sa machine capillotractée qui donne des réponses didactiques à toutes sortes d’interrogations. Les dialogues somptueux sont débités par des interprètes à la garrulité irréprochable. Le duo formidable formé de Vincent Macaigne et Bouli Lanners est un parangon de complicité.