Alors que Steven Soderbergh avait annoncé prendre sa retraite après Effets Secondaires, il est de retour derrière la caméra avec son nouveau film : Logan Lucky. Porté par son acteur fétiche Channing Tatum, le casting est complété par Adam Driver et Daniel Craig. Focus.
Une comédie très à l’anglaise
Logan Lucky s’affirme comme une comédie spontanée et touchante. Les personnages sont attachants : de magnifiques loosers à qui la vie ne fait pas de cadeau. Mais ces derniers ne désespèrent pas et trouvent une idée pour faire fortune. Les frère Logan (Tatum et Driver) veulent voler l’argent d’une des plus grosses courses automobiles. Ces personnages, qui pourraient être issus de l’univers des frères Coen sont très attachants. La qualité de jeu des acteurs et l’écriture des personnages créent une spontanéité débordante. Le film est une comédie bienveillante et touchante. Soderbergh s’éloigne du côté bling bling des Ocean’s. Il ne rentre pas dans un film politique ou social prenant comme Traffic, ni dans une perversité à la manière de Sexe, mensonges et vidéos. Il reste très simple, préférant mettre en scène une comédie d’action à l’anglaise surfant sur la vague de Baby Driver ou Kingsman. Il faut dire que les comédies d’action à l’anglaises de Guy Ritchie, Matthew Vaughn, Danny Boyle ou encore Edgard Wright cartonnent en ce moment. Aidé par une bande originale rock & folk, le film se regarde facilement. Le spectateur est emporté par une sensation bienveillante devant ces Robin des bois des temps modernes.
Une authenticité qui fait la force du film :
Dès le départ, Logan Lucky était voué à devenir une œuvre authentique. Le scénario de Logan Lucky a été donné à Steven Soderbergh par sa femme, Jules Asner. Il était écrit par une amie du couple, Rebecca Blunt, qui espérait juste un avis. Le cinéaste a préféré réaliser lui-même le film. Logan Lucky a été financé de façon complètement indépendante, sans l’aide des studios. Il est distribué aux Etats-Unis par une nouvelle société créée par Soderbergh lui-même, Fingerprint Releasing, en association avec Bleeker Street. La scénariste Rebecca Blunt a révélé que l’anti-héros Jimmy Logan a été inspiré par la vie de Channing Tatum :
J’ai imaginé Jimmy Logan comme une version alternative de Channing. Channing vient d’une petite ville du Sud. Il a gagné une bourse pour devenir footballeur professionnel en Floride, mais il s’est abîmé le genou juste avant le début de la saison. C’est ainsi qu’il est devenu strip-teaser. Donc, je me suis dit : « Et si, au lieu de faire du strip-tease, Channing était rentré chez lui ? » Je l’ai croisé un soir, au bowling, avec son associé Reid, je leur ai pitché l’idée d’un casse fait par des péquenauds et Channing a tout de suite dit : « J’adore ! ».
Le jeu des acteurs est pour beaucoup dans cette authenticité. Adam Driver joue avec un flegme qu’il a expérimenté dans Paterson de Jim Jarmush. Channing Tatum est l’acteur fétiche de Soderbergh et a donc l’habitude de tourner avec ce dernier. quant à Daniel Craig, on l’a rarement vu aussi inspiré que dans le rôle de Joe Bang :
Joe Bang a été un énorme plaisir à jouer : le film ne reposait pas sur mes épaules, donc je pouvais me laisser aller et m’en donner à cœur joie avec le personnage. Dès que j’ai lu le scénario, j’ai cherché une façon de parler qui puisse correspondre à ce Joe Bang. Ensuite, sans demander l’avis de personne, je me suis teint les cheveux. Quand j’ai débarqué au bureau de production, la réaction a été unanime : « Ah ben, toi qui voulais disparaître derrière le personnage, rassure-toi, c’est fait ! »
Avec Logan Lucky Soderbergh revient à une simplicité salvatrice. Drôle et touchant, le film est très spontané, notamment grâce à ses personnages sensibles : des loosers magnifiques. Rythmé, coloré et porté par une bande originale rock & folk, Logan Lucky s’inscrit dans un cinema anglais pop, à la manière des films de Boyle, Ritchie, Wright ou Vaughn.
Bande-annonce Logan Lucky
https://www.youtube.com/watch?v=4ho5SwMjfPA
