Chill & Cult : Découvrez « American Nightmare 2 : Anarchy » sur Netflix

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Après un premier volet bien décevant, James DeMonaco dégaine la suite d’American Nightmare avec la ferme intention de se rattraper dans sa réalisation et de greffer à son concept de nouveaux éléments plus convaincants. Alors, American Nightmare 2 : Anarchy est-il au niveau ? Focus. 

Une narration plus travaillée

Le deuxième opus d’American Nightmare démarre sur les mêmes bases que le premier volet et c’est logique, puisque le concept de la purge est la raison d’être de cette saga. Après s’être focalisé sur la nuit d’horreur d’un couple avec deux enfants persécutés par des purgeurs masqués, American Nightmare 2 : Anarchy décide de scinder son récit et de développer plusieurs arcs narratifs au sein de son intrigue. Ici, on suit les parcours de plusieurs protagonistes qui ne se connaissent pas et qui vont être amenés à se rencontrer en cours de scénario. 

Il y a alors une multitude de personnages principaux : Leo, un brigadier de police qui décide de s’aventurer en pleine nuit de purge pour se venger de l’assassin de son fils. Eva et Cali, mère et fille, qui se retrouvent dehors et en danger suite à une attaque dans leur maison. Et pour finir, Shane et Liz, victimes d’un sabotage de voiture, ce qui les contraint à rester dans la rue et à devenir les proies potentielles de tueurs déchaînés. 

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Il est là le premier point fort de ce deuxième opus. Par sa multiplicité de personnages, James DeMonaco multiplie également les discours et permet au spectateur de vivre le récit via le prisme de différents points de vues. Le scénario est plus consistant qu’American Nightmare premier du nom, qui se contentait juste d’être un home-invasion comme on en voit beaucoup dans le cinéma d’horreur. En déclinant plusieurs backgrounds, le spectateur tend à s’attacher plus facilement aux personnages car il comprend ce que la purge représente pour eux et les conséquences qu’elle peut entraîner sur leurs vies.

Pas totalement horrifiant

Là où la saga s’améliore également, c’est dans l’enrichissement de son idée de départ. American Nightmare 2 : Anarchy donne plus de poids à son concept en le confrontant à son environnement. Le réalisateur a décidé de développer en profondeur les à-côtés. On découvre par exemple un collectif totalement opposé à la purge qui n’est, selon leur pensée, qu’un moyen d’éliminer les pauvres et de se faire de l’argent.

Cependant, le scénario n’arrive pas à se dépêtrer de certains écueils. On retrouve pas mal de clichés du genre avec des survivants pas entraînés à tirer et qui arrivent pourtant à se débarrasser de purgeurs déterminés déployant un arsenal militaire de haute qualité. Le film se met aussi parfois à jouer la carte du manichéisme d’une façon trop prononcée, en appuyant assez lourdement sur la fascination des riches pour la purge.

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Le concept de la purge est incroyablement glauque de prime abord et laisse libre cours aux plus grandes exactions. Il est alors assez étonnant de voir que le film n’arrive pas à faire suffisamment peur. James DeMonaco se repose trop sur les jump scares pour provoquer le sursaut et n’y arrive que rarement. Pourtant, le fait d’installer l’action entièrement en extérieur pouvait permettre d’apporter une certaine tension, mais ce facteur n’est pas correctement utilisé. C’est un film d’horreur qui lorgne trop souvent du côté du film d’action. Les amateurs du cinéma d’horreur ne seront donc certainement pas comblés.

Le réalisateur américain semble avoir appris de ses erreurs en livrant un film d’horreur plus abouti. American Nightmare 2 : Anarchy utilise bien mieux son concept mais peine quand même à vraiment effrayer sur la durée. La saga connaîtra une autre suite American Nightmare 3 : Elections (sortie en 2016) qui ne fait pas (encore ?) partie du catalogue Netflix.