Critique « Dirk Gently » S1 (Netflix) : guide du (non-)sens

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On dit souvent que le cinéma américain tente de reproduire, en vain, le cinéma britannique. Il semblerait pour une fois que l’illusion soit parfaite.

Prenez la folie de Matt Smith lorsqu’il interprétait l’iconique voyageur Dr. Who. Mélangez avec le côté drogué du Sherlock de Benedict Cumberbatch, en y ajoutant un zeste d’Utopia. Laissez reposer. Découvrez le résultat. Adaptée d’un roman de Douglas Adams – génial et regretté auteur du Guide du Voyageur Galactique – la série, portée par un excellent casting composé entre autres de Samuel Barnett et Elijah Wood, développe un scénario tordu, parfois incompréhensible, mais très souvent jubilatoire. 

« Le réel et le surnaturel, c’est la même chose. »

 Henri Barbusse

 

 

L’enfant illégitime de Dr. Who et de Sherlock Holmes

Dirk Gently (Samuel Barnett) n’est pas un détective privé comme les autres : il n’a ni client, ni enquête, ni réelle compétence. Mais le britannique, excentrique et hyperactif, n’est pas dépourvu d’intuition. C’est celle-ci qui va conduire le jeune homme sur la piste de mystérieux enlèvements, notamment à la recherche d’une  jeune femme disparue suite à un massacre orchestré dans une chambre d’hôtel par ce qui semblerait être un requin. Étrange vous dites ? Il va rencontrer sur son chemin Todd (Elijah Wood), un trentenaire un peu perdu, fraîchement licencié, dont le destin va changer à tout jamais. 

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Tout est lié

Pour reprendre la maxime, « du chaos nait l’ordre ». Dirk Gently a en effet tout du Dr. Who, il arrive dans le quotidien un peu monotone de certaines personnes. Cependant, si le maître du temps essaye en général de les sauver d’un péril imminent, notre enquêteur de fortune ne sait pas réellement ce qu’il fait, ayant semble t-il un réel don pour plonger ses « victimes » dans des situations périlleuses. 

Tout part d’un ensemble d’informations, un peu confuses. Puis tout s’enchaîne dans le plus subtil exemple de l’effet papillon : les intuitions deviennent des pistes, puis des preuves pour nos enquêteurs de fortune. Petit à petit, le spectateur qui en sait finalement autant que les protagonistes, se prend lui aussi au jeu de l’enquête, tentant de trouver le sens de tout cela. Souvent en vain. La série ne plaira pas à tout le monde s’est indéniable, mais comblera quiconque est assez courageux – ou assez fou – pour se laisser aller à l’inconnu, dans un doux monde où l’incompréhension est reine.

Digne d’un cartoon

Le réel intérêt de la série reste dans son atmosphère unique. Sous couvert d’humour à l’anglaise, souvent absurde, la série use de violence et de cynisme. Les personnages sont déroutants, mais hautement interessants dans la mesure où il est impossible de réellement les cerner. 
Enfin une série qui surprend, qui questionne, dirions-nous. Un style devenu trop rare. Malheureusement annulée au terme de sa seconde saison, la série de Netflix est un must-watch pour les spectateurs adeptes d’enquêtes surnaturelles. 

Bande annonce de Dirk Gently, détective holistique