Critique Le Parfum de la dame en noir de Soleil, Rouletabille résout l’enquête

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Soleil continue d’adapter les romans policiers de Gaston Leroux. Après la belle surprise du Mystère de la chambre jaune, JustFocus vous donne son avis sur Le parfum de la dame en noir.

Une nouvelle équipe…

On retrouve Jean-Charles Gaudin au scénario et Joël Odone à la colorisation mais le dessinateur est cette fois-ci différent. Christophe Picaud est un ancien mouleur-modeler céramiste et collabore avec Gaudin pour la troisième fois. Le texte et les dialogues sont toujours aussi bons. Le lecteur retrouve toujours d’aussi belles couleurs mais il est étrange de voir des visages différents. Le style de Picaud réaliste est fidèle à l’époque. On sent l’enquête du dessinateur pour être fidèles aux lieux – par des cartes postales peut-être – mais les visages paraissent moins précis que dans le tome précédent.

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… pour une suite

Le parfum est la suite directe du Mystère en commençant par le mariage de la victime du tome précédent, Mathilde Stangerson. On sent la tension monter dès le début – lors de ce mariage intime, un supposé moment de bonheur, Rouletabille prie en pleurs et s’enfuit vite. Son ami Sainclair ne peut le retrouver. La mariée lui confie en panique une lettre. On retrouve l’ambiance de début de siècle – par le voyage du Treport à Menton en calèche puis train, par la présence d’un prince russe. Il est d’ailleurs amusant de retrouver cette vision ancienne de la Côte d’Azur – des manoirs et des corps très peu dénudés dans un soleil méditerranéen éclatant.

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Une enquête sur soi

Larsan, démon du crime capable de passer inaperçu par ses déguisements, est une menace sourde qui rôde sans cesse. Les nombreux rebondissements qui montrent l’origine feuilletonesque du récit sont très bien rendus. On trouve aussi des expressions racoleuses amusantes – le « bourreau de la mer ».

L’histoire mélange le présent et une bizarre promenade dans le passé. Alors que l’on s’attend à une enquête policière, le récit est bien plus une enquête sur Rouletabille. Le journaliste est un héros bien plus sensible et sanguin que Sherlock Holmes. Rouletabille et Sainclair sont venus au Treport chercher le parfum de la femme en noir – la mère de Rouletabille. Au départ on ne voit pas le lien. Freud adorerait ce récit de la lutte contre le père pour l’amour de la mère. Le passé est omniprésent – un paléontologue utilise des termes complètement à côté de la plaque ou aujourd’hui dépassés par les recherches contemporaines ?

Après le succès du Mystère de la chambre jaune, Le parfum de la dame en noir est une nouvelle belle adaptation. Le bon bout de la raison triomphe à nouveau mais ici dans une histoire plus personnelle. JustFocus ne saurait vous conseiller d’acheter ce volume et de guetter la suite avec le célèbre fantôme de l’opéra.