Alors que la saison 3 de The 100 battait son plein et laissait augurer du meilleur à venir, avec la mise en place d’arcs narratifs jamais vus jusqu’alors dans la série autour de l’origine de la société des grounders et l’intrigue autour de la Cité des Lumières, l’épisode 7 de la saison 3 en cours de The 100 diffusé vient de faire l’effet d’une bombe sur bien des points… Retour sur cet épisode riche en rebondissements.
Attention Spoilers.
Et un en particulier qu’il semble important de signifier. Qu’on ne se mente pas, cet épisode 7 de The 100 est certainement l’un des meilleurs de cette saison 3. Il se concentre uniquement sur Polis et ouvre la voie à de nouveaux champs de possibilités quant à l’origine exacte de guerre nucléaire qui a propulsé le Skaikru dans l’espace et son possible lien avec les grounders.
Au programme, des flashbacks permettant de remonter à l’origine d’ALIE et de sa créatrice (précédemment citée), dont la treizième station, à la base prévue comme devant s’ajouter à celles de l’Arche, avait disparu. Ce qui apparaissait au départ comme une coïncidence (treize stations pour treize clans du côté terrien) se révèle ne pas en être une : Becca, créatrice d’ALIE aurait été la première commandante, et la puce que distribue Jaha depuis le début de la saison est une manière pour elle d’exister en chaque nouvelle commandante (donc Lexa) sous forme de passation de pouvoir.
Les voiles sont levés et les questionnements trouvent enfin des réponses, mais là n’est pas la question. L’épisode 7 de la saison 3 de The 100 est une énorme déception ! Non pas parce que c’est un mauvais épisode (ce qu’il n’est pas en soi) mais parce qu’il remet à zéro les compteurs de la série à un certain niveau dont il conviendra ou non à chaque spectateur de juger de l’importance.
Lexa, autour de qui tourne les trois quarts de l’épisode, meurt subitement à la fin de celui-ci. Lexa, qui est un personnage que de nombreux fans portaient dans leur cœur et qui s’était imposé comme l’un des meilleurs de la série, était l’un de ses moteurs : jeune femme forte, intelligente, lucide et combattante hors-pair, son ambivalence caractérielle – capable de passer de tueuse pragmatique à amoureuse d’une humanité rare – l’avait érigé au rang de véritable phénomène.
De plus, Lexa entretenait une relation plus qu’ambiguë avec Clarke, l’héroïne, qui avait soulevé une foule de fans passionnés et admiratifs, qui avaient porté leur relation à bout de bras : les deux leaders ont partagé une relation insondable pendant une saison, se complétant mutuellement et apprenant l’une de l’autre sans jamais entrer en concurrence, partageant même des sentiments évidents l’une pour l’autre longtemps reniés pour le bien de leur peuple respectif.
Alors qu’elles s’avouent enfin leur amour et le consument – quelques minutes seulement avant la mort de Lexa – dans une séquence attendue depuis la saison 2 (et qui avait même été diffusée par la chaîne E4 il y a peu), toute en délicatesse, Lexa est bêtement tuée dans la suivante.
Ça ne vous rappelle rien ?
Une mauvaise impression de déjà-vu ? C’est normal, depuis toujours, les personnages LGBT, et plus particulièrement les lesbiennes, se font tout bonnement éliminer des programmes sans aucune raison apparente.
Loin de nous l’idée d’attaquer Jason Rothenberg et son équipe de scénaristes, ce dernier s’étant justifié en affirmant que la présence d’Alycia Debnam Carey (l’interprète de Lexa) sur Fear the Walking Dead ne lui aurait plus permis d’apparaître dans The 100 et que, même si ce choix avait été difficile, cela lui semblait être la bonne chose à faire.
Pourquoi ? Absolument aucune idée, Lexa étant un élément essentiel de la coordination entre son peuple et le Skaikru, mais aussi le point d’ancrage de Clarke, qui avait déjà perdu Finn plus tôt dans la série, et acceptait enfin de s’ouvrir au bonheur et d’embrasser son amour pour Lexa. Les conséquences ne pourront être que dévastatrices.
Il est regrettable qu’une série réduise à néant des espoirs battis depuis plusieurs épisodes – là, notamment autour de la guerre qui oppose Pike aux grounders et qui risque de se terminer en bain de sang alors qu’un dialogue s’ouvrait tout juste – et surtout ceux de fans qui, depuis des mois, remercient les créateurs de la série d’avoir rendu clexa possible et de leur avoir enfin donné une relation LGBT constructive et positive à la télévision.
Sur le fil, attendant impatiemment qu’elles sautent le pas, nous aurons eu ce que nous souhaitions, avant que nos joies ne soient réduites en poussière. D’autant plus surprenant quand on sait que Jason Rothenberg s’était porté garant de cette relation et remerciait les fans de s’y investir avec autant de ferveur, dessinant la vague promesse d’un happy-ending tant attendu.
De nombreux fans crient leur rage, proposant même que la série soit boycotée dès la semaine prochaine en réponse à ce qu’ils considèrent comme un énième acte homophobe à l’encontre des personnages LGBT dans les séries, gardant en bouche un goût amer de trahison, et reprochant même à la production de s’être servie de cette relation pour attirer l’audience avant de l’anéantir sans concessions.
Cerise sur le gâteau, la mort de Lexa la dessert totalement : d’une stupidité effarante. Au mauvais endroit au mauvais moment, elle est involontairement tuée par son conseiller Titus, qui tentait de viser Clarke quand Lexa, alarmée par le bruit, a ouvert la porte. Et même Clarke, qui a pourtant de l’expérience en la matière, n’a pas pu la soigner (alors qu’elle avait sauvé la vie de Jasper qu’une lance avait traversé de part en part) et n’a pu que la regarder se vider de son sang dans ses bras, en larmes. Quelle fin désastreuse pour un personnage exceptionnel ! La déception est immense, et nous n’avons pas fini de pleurer Lexa.
Selon les mots d’une fan révoltée qu’on peut lire sur internet : ceux qui étaient attristés de la mort de Finn n’avait qu’à changer de chaîne pour trouver un personnage similaire (masculin, hétéro, droit), mais vers qui nous tournerons-nous pour trouver un personnage similaire à Lexa avec une relation homosexuelle aussi inspirante, si rare, qu’on avait, pour changer, mis sur le devant de la scène ?
May we meet again.
Très bon article. J’aimerais ajouter que Lexa était aussi une femme forte et puissante. Un leader qui n’avait pas besoin de l’appuis ou de l’approbation masculine pour prendre ses décisions. Décisions qu’elle assumait totalement. Rare chez les médias, sont les personnages féminins avec cette force et cette détermination. A une époque ou l’image de la femme est toujours « sexualisée » Lexa était différente. De plus, Lexa était portée par une Alycia Debnam-Carey impériale. Alycia pouvait montrer toute la force et toute la vulnérabilité de Lexa en un claquement de doigts. J’ai été choquée et profondément attristée par la mort de Lexa comme jamais ça ne m’était arrivé pour un personnage de fiction… (j’en ai vu beaucoup). Je ne parlerais pas du quasi plagiat de la mort de Tara (Buffy). Presqu’une semaine après je suis toujours en colère après les écrivain qui ont en plus bien manipulé les fans depuis cet été et pour moi la série a pris fin avec Lexa et Clarke enfin ensemble et heureuses.
Merci !
Exactement, en fait, je pense que c’était l’un des personnages féminins les plus marquants du petit écran que j’ai pu voir. Et sa mort m’a également rappelé celle de Tara, qui m’avait déjà brisé le cœur et laissé dans un état de frustration intense. En tout cas, ce personnage va énormément me manquer et je ne pense pas reprendre la série de suite, j’ai été trop déçue. Je comprends donc votre choix si vous décidiez d’arrêter la série, et j’espère que la colère des fans sur internet mettra un coup de pieds dans la fourmilière et donnera une bonne leçon à J. Rothenberg qui, il faut l’avouer, s’est quand même fait un beau coup de pub avec cette relation…
Jus drein jus daun !