Critique de Ring de Hideo Nakata (1997)

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Alors que le remake de Javier Gutiérrez sort cette semaine dans nos salles, retour sur Ring, la version japonaise de 1997 de Hideo Nakata.

Un énorme travail sur le son

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Alors que les productions japonaises offrent généralement des films d’une grande intensité, que ce soit dans le domaine du thriller ou dans le drame social, Ring est, avec Grudge, un grand classique du genre épouvante. Sorti en 2001 chez nous, Ring raconte la malédiction funeste d’une étrange cassette. Celles et ceux qui la visionnent, trouvent la mort une semaine après, jours pour jours, dans des conditions étranges. La qualité première du film de Nakata est sa bande sonore unique. Ring se repose particulièrement sur l’horreur provoquée par le son et les bruitages, qui constituent l’outil principal de l’ambiance du long métrage. Avec des sons terriblement oppressants, un souci du dosage étonnant et offrant des séquences pratiquement insupportables pour l’ouï du spectateur, le montage sonore atteint des sommets dans le genre horrifique. Hideo Nakata n’a pas lésiné sur cet atout et permet de contextualiser une scène via quelques notes, quelques bruits. Si vous vous souvenez du générique très agressif de la saga Insidious, où James Wan accompagnait son titre d’une bande sonore horrifique à souhait, Hideo Nakata utilise le même procédé à l’intérieur même du long métrage. Une belle manière de poser une ambiance oppressante et surtout malsaine, mais également un bon moyen de surprendre, de réveiller et de secouer le spectateur. 

Un concept salvateur pour une peur diffuse

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Chaque afficionado des films d’horreur connaît le postulat de départ de Ring. Parodié dans Scary Movie 2, ce concept brillant fait naître la peur à travers un objet : un court métrage épileptique d’images horrifiques, conceptuelles, symboliques et surtout oppressantes, qui défilent sous le regard inquisiteur du spectateur. Cette cassette fait froid dans le dos et permet une bonne introduction aux événements à venir. Cependant Hideo Nakata ne parvient pas à maintenir la peur à un véritable état de crainte, le spectateur n’est pas vraiment bousculé, et une fois l’intérêt pour la cassette passé, les effets horrifiques tombent parfois à plat (malgré quelques images récurrentes et une omniprésence usuelle de l’objet). Ring se lance ensuite dans une histoire d’esprit classique dont le dénouement demeure cependant incertain, après quelques péripéties communes du genre, Ring réserve une conclusion efficace. Un twist final inattendu, qui remet parfois en doute un scénario parfois brouillon, scénario plus explicite dans le remake de Gore Verbinski sorti en 2002. Quoi qu’il en soit Ring trouve sa quintessence dans cet ultime plan, cette conclusion étonnante et amorale, représentative du cinéma asiatique : un art sombre, froid, minimaliste, catalytique et âpre.

L’ambiance transmise est oppressante et malsaine, mettant un spectateur mal à l’aise. L’idée est brillante et le twist final inattendu et amoral. Pourtant les ressorts horrifiques manquent de panache et d’impact, la peur est diffuse ça et là, mais manque définitivement de punch.