La Paris Electronic Week se tenait à la Gaîté Lyrique du 20 au 23 septembre dernier pour sa cinquième édition. Au menu, conférences, workshops… Just Focus était présent.
La notion d’album est-elle dépassée ? La radio est-elle morte ? Comment concilier État d’urgence et manifestation culturelle ?
Les professionnels et amoureux de la culture électronique se sont retrouvés pendant trois jours à la Gaîté Lyrique pour échanger et apprendre sur la musique électronique, qui constitue aujourd’hui un monde à part.
Les intervenants
Il n’y a qu’à la Paris Electronic Week où on peut entendre Arnaud Robotini parler des évolutions technologiques dans la création musicale, ou Jean-Michel Jarre rendre hommage à Pierre Henry lors de la conférence de clôture dédiée à ce pionner de la musique électronique, décédé le 5 juillet 2017.
Il n’y a qu’à la Paris Electronic Week où on peut écouter des intervenants en anglais discuter du concept de l’album avec notamment Sulinna Ong, vice-présidente en charge du marketing des artistes chez Deezer.
Enfin, il n’y a qu’à la Paris Electronic Week où on peut voir Jack Lang parler des conséquences de l’État d’Urgence sur la musique électronique.
Des découvertes
Si on connaissait très bien les webradios Radio Meuh ou encore PWFM, nous avons eu la bonne surprise de découvrir la webradio Le Mellotron. Anders Sicre, son président, était l’un des intervenants de la conférence “La radio est morte…vive la radio ?”. Le Mellotron était à la base un blog, créé en 2009, qui a donné naissance à sa propre radio en ligne en 2013. Mais Le Mellotron, c’est aussi un bar-bistrot, situé dans le 10ème arrondissement de Paris, qui diffuse également ses lives en ligne. Un système économique plutôt bien pensé, puisque c’est le bar qui paie les frais de la webradio.
La conférence sur le “Panorama des innovations technologiques” nous a également permis de découvrir que de nombreux business sont consacrés à rendre l’organisation d’un festival et l’expérience de ses festivaliers beaucoup plus simples et interactives. Le cashless, la revente de billets ou la création d’applis destinées à des festivals font aujourd’hui partie des priorités des organisateurs d’événements, par exemple via les entreprises Beepers ou Verve. Cette dernière, qui mise sur le concept d’ ”ambassadeur” devrait bientôt faire son apparition en France.
De la réflexion
On a aimé s’interroger sur le concept d’album et comment est-il perçu aujourd’hui dans une conférence animée par le journaliste britannique indépendant Eamonn Forde. On a appris que l’album était surtout aujourd’hui un choix créatif et que les consommateurs de musique, même si ils écoutaient toujours les albums, étaient dorénavant des grands consommateurs de playlists. Si on peut se demander si la notion d’album est générationnelle, il est certain qu’aujourd’hui, les artistes vivent essentiellement grâce à la scène.
On a également aimé s’interroger sur la notion de contre-culture lors d’une conférence sur la fête réinventée dans les lieux alternatifs. Comme l’explique Kévin Ringeval de l’Aérosol, cette contre-culture n’est jamais fixe et est amenée à évoluer en permanence. Les rave party en plein air des années 90 n’ont plus la même présence qu’avant et les friches et warehouses, si populaires aujourd’hui, ne seraient que temporaires. On trouvera ainsi cette culture alternative, perpétuellement en mutation, sous d’autres formes dans quelques années.
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