Le garçon qui aimait les bébés à l’honneur au théâtre de l’Essaïon !

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Avec « Le garçon qui aimait les bébés », Mathias Charlier fait vivre un texte tendre de Rachel Hausfater sur la paternité. Le théâtre de l’Essaïon accueille les bulles d’enfance d’une histoire où les émotions tombent légèrement à plat.

Martin, jeune amoureux transi, reçoit Aimé, son premier enfant, comme une bénédiction qui l’éblouit du début à la fin du texte. Déjà paralysé d’admiration pour les bébés braillards des crèches, il déverse sa tendresse sur l’ensemble du spectacle, qui en profite irrégulièrement.

Ce seul en scène voit l’interprète de Martin discourir jusqu’à l’excès. Il narre et construit une histoire autour de ses souvenirs et le fait parfaitement, aidé d’une diction impeccable. Très peu mobile, le jeu s’accorde à un texte linéaire et à des actions que l’on voit venir, malheureusement. Le spectacle, démarrant sur une addiction attendrissante, ne dispose pas des clefs indispensables pour divertir véritablement, car il suit une ligne droite et ne subit aucun sursaut diégétique ou scénique décisif.

 

Mathias Charlier, garçon bébéUne facilité gênante dans la mise en scène

Le chapelet d’émotions d’un père à la fois délaissé par sa petite amie et innondé de douceur par son jeune bébé, est rendu un brin naïvement par la mise en scène. La machine à bulles de savon, submergeant la scène plus par son bruit que par son jet, perd son effet.

Des ballons de baudruches, un rocking chair : la mise en scène d’Anne Barthel convient à l’univers de la pièce, mais le résultat reste trop simpliste. La nuance n’y est pas. Tout se rejoint mais les éléments de décors sont trop éparses pour rendre la scène vivante. Pour seule réussite poétique, nous garderons les coussins aux longs filins de tissu, que Martin aime à coiffer en pensant à son amour de jeunesse.

 

On se lasse de ce garçon

Malgré une écriture ciselée et une diction qui l’accompagne parfaitement, le spectacle faiblit au fil des minutes. L’adoration exacerbée lasse le spectateur, qui voit s’enchaîner les louanges aux nouveaux-nés. Ce qui est touchant au début devient rapidement monotone, voire ennuyeux, malgré la belle performance de Mathias Charlier.

Mise en scène indigente, rythme mou et jeu qui parfois s’égare dans le surjeu, on ne profite pas assez des mots d’Hausfater. Une adaptation plus poussée rendrait à coup sûr ce garçon plus distrayant.

 

Infos Pratiques

« Le garçon qui aimait les bébés »  au théâtre de l’Essaïon
6 rue Pierre-au-Lard, 75004 Paris
01 42 78 46 42

Du 14 janvier au 5 mars 2016
les jeudis, vendredis et samedis à 19h30