Critique « Doll is mine » au Théâtre de Nesle

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Doll is mine, une création originale écrite par Katia Ippaso et montée par Arturo Armone Caruso, au Théâtre de Nesle jusqu’au 12 Novembre.

Une pièce poétique

Doll-is-mine-creation-theatre-paris-azuki-2727-1280x1920.©CyrilTotozafi_preview

Katia Ippaso est italienne et soumet sa pièce à l’Aide à la création du Centre National du Théâtre. Lue par Arturo Armone Caruso, elle sort lauréate en mai 2014. Ce dernier décide de traduire et de mettre en scène ce texte dont il tombe sous le charme. Douce et belle rencontre entre une écrivaine italienne, un metteur en scène franco-italien et le Japon. Doll is mine fait partie d’un trilogie qui se passe au pays du soleil levant.

Ce seule en scène présente Shiori, une jeune femme japonaise travaillant dans une « Maison du sommeil », un lieu où les femmes veillent sur des hommes endormis. D’apparence, il ne s’agit pas de prostitution mais les jeunes femmes doivent subir des requêtes plus ou moins douteuses. Shiori raconte les hommes qu’elle croise, ses envies secrètes, ses peurs. Au travers de ce journal, Shiori montre les crises par lesquelles peuvent passer les hommes, leur misère, leur déchéance, leur honte, leurs difficultés à assumer un rôle. Qu’est-ce qu’être un homme finalement ?

Interprété par Azuki, une comédienne franco-japonaise, Shiori est un personnage lumineux, attachant et poétique, comme un rêve. Malgré un texte narratif dur à mettre en scène au théâtre, la comédienne s’en empare et nous embarque dans ce monde vaporeux qu’offre la nuit.

Doll-is-mine-creation-theatre-paris-06618-1920x1280-1030x687 ©Alexandre Szames_preview

Une mise en scène japonisante

Dans la mise en scène d’Arturo Armone Caruso, on retrouve des inspirations du théâtre Nô. Tout d’abord, Shiori, le personnage principal (Shite) fait progresser l’intrigue via ses danses, lentes, inspirées du Butô, et ses chants doux, tels des comptines. La présence de la musicienne et chanteuse Maria Fausta Rizzo, témoin et premier spectateur, représente, quant à elle, le Waki. Ses interventions viennent appuyer le sens du récit de Shiori, apportent une autre couleur. Sa voix nous émeut et nous fait frissonner.

La scénographie, les costumes, le jeu d’Azuki et la musique forment un tout où l’on peut remarquer le goût du détail, la recherche de sincérité dans une esthétique sophistiquée, fine et travaillée. Une précision de geste, de mise en scène, de timing que l’on a l’habitude d’associer à l’art japonais.

DOLL_IS_MINE-Affiche©EmmanuelPierrot_previewInformations pratiques

Doll is mine est à voir au Théâtre de Nesle
Du Jeudi au Dimanche à 21h

8 rue de Nesle – 75 006 Paris
01 46 34 61 04