Critique S2 « Chewing Gum » (Netflix) : Tracey remet la gomme

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Michaela Coel avait apporté une sacrée dose de fraîcheur dans le paysage audiovisuel avec cette première saison de Chewing Gum. Le problème avec les révélations, c’est qu’on les attend souvent au tournant lorsqu’une suite est annoncée. Déjà à la limite de la provocation, Chewing Gum pousse cette fois clairement la frontière de l’acceptable avec cette deuxième saison. Prenez un bon paquet de malaise, des situations cocasses totalement improbables et des personnages tous plus what the fuck les uns que les autres. La créatrice n’a pas complètement changé la recette. Elle a juste rajouté un peu d’épices. À table !

Pou rappel : située dans une banlieue anglaise, la sitcom se concentre sur les aventures de Tracey Gordon, une jeune vierge chrétienne déterminée à explorer sa sexualité. Sa personnalité effrontée l’entraîne généralement dans une série de situations ridicules et hilarantes. 

Inconnu en France avant son arrivée dans le catalogue Netflix, Chewing Gum fait désormais partie de ces séries britanniques insolites que l’on regarde à la fois avec fascination et culpabilité. Bien que vendue en tant que teen show, la série attire des spectateurs de tous âges. Car la frustration sexuelle de Tracey est aussi hilarante qu’universelle. Surtout, la sitcom n’a pas peur de montrer des scènes de sexe plutôt ratées (comme dans la vraie vie quoi). Et honnêtement, ça fait du bien de savoir qu’on est pas les seuls à galérer à enlever ce t-shirt au moment même où on est censé être au top de notre sexitude.

Concrètement, la deuxième saison suit le chemin tracé par la première. Les tribulations de Tracey sont toujours aussi drôles. Mais elles sont aussi plus trash. Comme si Coel y allait à tâtons dans les premiers épisodes, et qu’elle s’était lâchée pour les suivants. Cette fois, on évoquera le racisme et surtout la sexualisation des femmes non-blanches, considérées par certains comme attirantes parce qu’ « exotiques ». Tracey croisera également quelques pervers mais on vous rassure, elle n’est pas désespérée au point de tomber dans les draps du premier obsédé venu.

 

Le monde merveilleux de notre cassos british préférée s’effrite petit à petit. Pour autant, il ne perd rien de cette poésie urbaine qui fait tout son charme. Tout comme la première fois, on regrette que la série ne dure pas plus longtemps. Mais rassurez-vous, une troisième saison pourrait bien voir le jour prochainement dans votre catalogue Netflix.