Critique « Daughters of Destiny » S1 (Netflix): évolutions indiennes.

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Daughters of Destiny est une série documentaire de Netflix. La première saison suit des étudiantes de l’établissement indien Shanti Bhavan qui luttent contre les inégalités.

En effet, le rêve du Dr Abraham George, expatrié indien aux USA, est de voir les différences entre les castes indiennes diminuer.

Il décide alors de créer une école qui suit et enseigne aux enfants de la caste des Intouchables, qui est la caste la plus méprisée et donc la plus pauvre. L’école offre gratuitement une scolarité et un soutien financier à des enfants, de 4 à 17 ans.

Tout d’abord, on peut saluer l’énorme travail de la production. L’équipe de Vanessa Roth a en effet suivit des enfants durant 7 années, en particulier 5 jeunes filles pensionnaires. L’établissement Shanti Bhavan les accueillent de 4 ans à 17 ans.

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Daughters of Destiny met en valeur l’initiative d’Abraham George. Cet ancien homme d’affaires avait décidé à la fin des années 90 de se consacrer à son pays. Il pense que l’amélioration de son pays se fera grâce à une éducation de qualité. Malheureusement, en Inde, les castes sont très importantes. La caste la plus pauvre, formée « d’Intouchables », est souvent mise de côté. Dr George fonde une structure indépendante où un enfant par famille « Intouchable » est choisi pour recevoir une scolarité gratuite et attentive.

Cette école a pour mantra l’apprentissage de l’autonomie. Les enseignants laisse la liberté aux élèves tant que leurs notes sont correctes et qu’il y a du respect entre l’équipe et eux. Cependant, un point négatif peut être levé ici : on ne voit que peu d’enfants échouer et on ne sait pas si c’est quelque chose de fréquents. Une élève qu’on suit au fil des épisodes a des troubles de l’apprentissage. L’équipe enseignante tente de l’aider mais que va-t-il lui arriver si jamais elle échoue? On se demande aussi quel est le taux d’échec de l’école au cours de la scolarité.

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D’autre part, l’école a une dimension culturelle très proche de le culture américaine. Ce sont les mêmes salles de classe et il y a également une cérémonie de remise des diplômes. La différence culturelle est très importante mais l’école pousse les élèves à rester dans leur culture. Les valeurs de la famille, de la générosité et de l’entraide sont très importantes pour l’établissement.

Daugters of Destiny a évidemment une volonté féministe. En effet, les femmes suivies dans ce documentaire vivent dans l’un des pays où il est le plus dur de s’épanouir en tant que femme. Beaucoup de jeunes femmes sont mariées de force très jeunes pour ne plus être un poids supplémentaire à gérer. Les jeunes femmes diffusées dans ce reportage sont des femmes réfléchies, déterminées et profondément libres.

Cependant, Shanti Bhavan n’accueille pas que des femmes. On peut voir une séquence assez intéressante entre l’équipe enseignante et les étudiants en fin de parcours sur les relations hommes/femmes. Les étudiants n’ont pas la même vision que celle de leurs parents sur ces points ce qui est positif.

Cette première saison ne montre que très peu l’évolution des filles après l’école. Ont-elles réussi à avoir le travail qu’elles souhaitaient, se sont-elles mariées par amour? Ces femmes sont très attachantes et on a envie de savoir ce qu’elles sont devenues.

Daughters of Destiny manque d’un questionnement à propos des enseignants. D’où viennent-ils ? Quel est le processus de recrutement ? Quel est leur parcours ? Ces zones d’ombres subsistent.

Cette première saison est une formidable plongée dans la vie de ces enfants qui se battent avec leurs armes pour obtenir une meilleure vie pour eux et pour leurs familles. Daughters of Destiny est une série très inspirante. Elle reflète la générosité et les initiatives de certaines personnes !