Critique « Best. Worst. Weekend. Ever. » (Netflix) : L’humour au détriment des émotions

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Best. Worst. Weekend. Ever. la nouvelle mini-série comique de Netflix est un mélange entre Everything sucks! et Very Bad Trip version ado. Le scénario retrace l’histoire de trois jeunes : Zed, Treece et Argo, tous les trois fans de Star Crasher, un comic écrit par un certain H.L Cross, qui s’est arrêté d’écrire après l’épisode 93. L’arrivée du Comic-Con durant un week-end dans leur ville, leur donne la possibilité de rencontrer leur idole et de leur présenter leur propre création du numéro 94. Toutefois, le week-end ne va pas se passer comme prévu.

Toute la série est basée sur la notion d’amitié et du passage à l’adolescence. Les trois compagnons veulent passer le meilleur week-end de leur vie, ensemble avant de rentrer au lycée. Ils ont grandi et ils se sont construits autour de ce comic et d’un univers de geek. Les références sont donc nombreuses et les scénaristes ont exploité l’événement du Comic-Con jusqu’au bout. On retrouve des références pop culture tout au long des épisodes comme lorsqu’Argo et Zed se retrouve bloqués dans une benne à ordures dont les murs se resserrent comme dans Star Wars. Cet humour de geek rend les premiers épisodes plus digestes, car le début manque un peu d’intérêt. 

Des personnages basés sur des clichés

Les séquences s’enchaînent difficilement avec des personnages poussés aux clichés. Zed est le leader qui embarque ses amis dans des galères, il croit toujours avoir un plan génial. Argo est le petit intello à lunettes qui suit ses compagnons et Treece est la fille « garçon manqué », amoureuse de son meilleur ami. Il est assez difficile de s’attacher à eux au début à cause des stéréotypes qui leur sont attribués. C’est aussi le cas de tous l’univers du Comic-Con qui est exagéré : les scénaristes ont poussé la comédie jusqu’à une forme parodique et sarcastique, mais cela ne fait pas justice à la série.

Best. Worst. Weekend. Ever.

Les personnages sont assez grossiers. Zed est agaçant avec sa façon de toujours vouloir arranger les choses alors que les problèmes sont créés par ses prises de décisions. Il faudra attendre le cinquième épisode pour vraiment comprendre que sa volonté est de bien faire, car il a peur de perdre ses amis à l’entrée du lycée. Dans les premiers épisodes, il apparaît comme un ado arrogant qui porte peu d’intérêt pour les sentiments des autres. Ce n’est que vers la fin que le spectateur peut comprendre l’attachement de Zed pour le comic qui lui a été transmis par son père décédé.

Des thématiques importantes évoquées tardivement

En effet, il y a un basculement dans les derniers épisodes avec des sujets plus profonds qui sont abordés : la peur de grandir, la découverte de l’amour, l’amitié et le déchirement familial avec Zed et son grand frère qui est en prison pour mineurs, ainsi que Treece et sa demi-sœur Hallie et pour finir avec Argo et son père. Les trois protagonistes sont confrontés à des changements inévitables dans leurs vies et les trois derniers épisodes traduisent ces bouleversements.

Cependant, ces thèmes ne sont abordés que superficiellement en moins d’une heure et demi d’épisodes réunis. L’émotion est palpable mais très rapidement évacuée, car ces thèmes ne sont pas approfondis. Malheureusement, Netflix a choisi de ne faire de ce scénario qu’une mini-série, ce qui donne peu de possibilité pour entrer dans le détail. Le choix de mélanger ces thèmes importants et de la comédie créé également un déséquilibre, car la majorité de la série est consacrée à l’humour.

Cette série est l’exemple parfait d’une volonté de la part de Netflix de vouloir toucher à tous les genres sans faire de vrais choix. Cette série permet de passer un bon moment comme beaucoup d’autres, toutefois, elle ne marque pas les esprits, car elle ne reste qu’en surface sans approfondir des thématiques qui rendraient la série bien meilleure. 

Bande-Annonce : Best. Worst. Weekend. Ever.