Woody Allen : « Je devrais être une tête d’affiche du mouvement #Metoo »

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Le cinéaste aux multiples casquettes de 82 ans a fait part récemment de son soutien inconditionnel au mouvement #Metoo, qui a émergé suite au scandale lié au producteur Harvey Weinstein. Woody Allen a lui même été sujet d’une accusation pour agression sexuelle sur sa fille adoptive Dylan Farrow, accusation pour laquelle il a été acquitté en 1992. Néanmoins son nom fut très vite associé aux accusés lorsque l’affaire Weinstein éclata fin 2017. Le fils de son ex-compagne, Ronan Farrow, est par ailleurs celui qui publiera l’article à l’origine de l’affaire dans le New-Yorker. 

Woody Allen et sa fille adoptive Dylan Farrow.
Woody Allen et sa fille adoptive Dylan Farrow.

Le célèbre réalisateur s’est confié dans une émission pour la télévision argentine sur son soutien absolu au mouvement #MeToo, visant à encourager les femmes à dénoncer leurs agresseurs. Il ajoute qu’il regrette d’être associé à ce scandale du fait d’une affaire datant de près de 25 ans pour laquelle il a, qui plus est, été reconnu non-coupable. Woody Allen revendique l’injustice de cet amalgame sans fondement et se targue du fait qu’aucune des actrices avec lesquelles il a travaillé ne se soit plainte d’agression sexuelle ou d’autres mauvais comportements. 

« Vous savez, je devrais être en tête d’affiche du mouvement #MeToo. Parce que j’ai travaillé dans le cinéma pendant cinquante ans. J’ai travaillé avec beaucoup d’actrices et pas une seule – alors qu’elles sont célèbres, les plus grandes, de vraies stars – ne s’est plainte d’une maladresse. Je me suis toujours bien comporté avec elles. »

Mais y a-t-il vraiment de quoi être fier d’un comportement qui devrait être la norme et non pas un exploit ? Toute la bonne volonté affichée par Woody Allen ne suffit visiblement pas à faire oublier son passé. Pour une partie d’Hollywood, il intègre la liste des accusés et cela a des conséquences. En effet, beaucoup d’acteurs et d’actrices ayant travaillé avec le réalisateur ont annoncé officiellement qu’il ne retravailleraient plus pour lui à l’avenir. Des comédien.ne.s tel.le.s qu’Ellen Page, Timothée Chalamet, Greta Gerwig ou encore Michael Caine. Une attitude qui bouleverse le cinéaste aux quatre Oscars : 

« Ce qui m’embête, c’est qu’on m’assimile à eux. Certains ont été accusés par vingt, cinquante, voire cent femmes d’abus successifs. Et moi, qui n’ai été accusé que par une femme dans le cadre d’un procès pour la garde d’un enfant et dont les accusations ont été démenties, je me retrouve assimilé à ces gens.

Il faut le dire : c’est totalement dingue. Voilà qu’une chose pour laquelle j’ai fait l’objet d’une enquête minutieuse il y a vingt-cinq ans, menée par toutes les autorités nécessaires et où tout le monde en est venu à la conclusion que les accusations étaient fausses. Et, puisque c’en était fini, je suis passé à autre chose. Tout ça pour que ça refasse surface aujourd’hui, alors que c’est très grave d’accuser quelqu’un d’une chose pareille. Je suis un père de famille et j’ai aussi des enfants. Bien sûr que ça me bouleverse. »

Ce discours suffira-t-il a ramener Woody Allen dans les bonnes grâces d’Hollywood ? Rien ne l’assure. Cette baisse de popularité s’est même fait ressentir en janvier dernier lors de la sortie de son dernier film Wonder Wheel, qui a attiré près de trois fois moins de spectateurs en France que ses œuvres précédentes