Bercée par la sortie des albums de Odezenne (Au Baccara dans les bacs depuis le 12 octobre), Lomepal, Columbine, Georgio, Scylla… 2018 s’est dessinée comme l’année du rap français. Et on l’annonce tout de suite, Au Baccara prend la tête de file des perles du genre. Aujourd’hui, c’est le clip de Pastel, partagé sur les médias le 14 novembre que l’on décortique. Au programme, de l’inventivité, de l’ingéniosité… et une bonne dose de magie!
Un clip atypique en dessins animés
Après Bébé, Odezenne propose un nouveau clip en dessins animés. Pourtant, l’univers choisit dénote complètement du style fou et épris de couleurs Pop art de Bébé.
Le clip de Pastel jouit d’une sophistication rare. L’intérêt se loge dans les détails. Statut de femme, statuts de petits soldats…, les rappeurs convoquent aussi bien des symboles érotiques qu’issus du domaine du rêve et de l’enfance (parfois du trip, comme ces arbres qui poussent alors que le protagoniste roule).
Voyage initiatique, pur trip, ou les deux?
Tout commence lorsque, au milieu du désert, un homme munit d’une seule chaussure et qui ressemble étrangement à une pomme de terre se réveille, et commence à rouler. Ensuite, s’en suit une folle course poursuite contre, en vrac : la Mort, des chiens méchants, des éboulements, une vague géante et un bouillon géant digne des plus grandes tambouilles de sorcières.
A la croisée de Tim Burton et de Salvador Dali, existe ce personnage, héros de Pastel, et de mésaventures burlesques. Odezenne sont les héritiers du surréalisme, et exprime une solitude folle et un néant de possibilités d’actions au travers des paroles de Pastel, qu’on perçoit, saillants, dans le clip vidéo.
Odezenne ressuscitent pour un temps les vieux démons de l’enfance, dans un conte visuel clamant la misère de certaines existences et la métamorphose perpétuelle d’un monde peuplé de monstres sacrés.
Le clip a été réalisé par Vladimir Mavounia-Kouka. Il a déjà collaboré avec Odezenne sur les clips de Dedans et Bouche à lèvres.
P.S. : Référence à Pouchkine lue et approuvée.
BONUS : les paroles de Pastel ici! : 
Rien à fouler
Besoin d’elle
Rien à fourrer
Pas de chrysanthème
Rien à rouler
J’reste seul
Rien à branler
Cas d’école
Rien à cirer
Loin des cris du coeur
Les yeux fermés
Casse tête
Rien à trouver
J’ai la dalle
Rien à grailler
Que tu vis, tu meures
Rien à changer
Grasse mat
Rien à prouver
Crac-crac
Dans les fourrés
Rien rien
A signaler
J’parle en chinois
En charabia
A l’arrabbiata
Parfois al dente
J’vis en croquant
En inconquis
Comme un marquis
Comme un entêté
J’gueule en coup d’vent
Ziva en verlan
Comme Magellan
Je divague embêté
J’dis en roule libre
Avec magie noire
Je fais la cuisine
A la machette
Corps en tambour
Coeur sur la main
Main sur tes tétés
J’fume en pompier
Pin-pon-pin-pon
J’pige en deux temps
Dindon, dindon