[Critique] A most violent year

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 JC Chandor le jeune et talentueux réalisateur de « Margin call » et « All is lost » revient avec son troisième film «A most violent year » qui donne les rôles principaux à Oscar Isaac vu dernièrement dans « Inside Lewin Davis » des frères Cohen et Jessica Chastain la séduisante rousse de « Interstellar ».

Le long métrage suit la vie d’un entrepreneur et chef d’entreprise de transport de fioul au travers les Etats-Unis des années 80. Le personnage récent sur le marché, se voit confronté à de nombreux problèmes plus ou moins dangereux et majoritairement issus de la concurrence qui voit d’un mauvais œil l’arrivée de ce jeune prodige.

 

JC Chandor est un réalisateur à suivre de très près et certainement un grand réalisateur en devenir. « A most violent year » est encore une véritable œuvre originale et unique qui mérite le coup d’œil. Le long métrage de Chandor comprend quelques longueurs. C’est un long métrage calme, au rythme lent assumé et maitrisé, qui prend son temps et sait réellement poser les enjeux et les menaces. Chandor tient un scénario simple mais pourtant exceptionnellement efficace et passionnant du début à la fin. Une histoire ambitieuse à mettre en scène au cinéma sans perdre le spectateur. En effet sur le papier l’auditoire n’est pas forcement réellement intéressé par les problèmes d’un simple directeur d’une entreprise de transport de fioul. Pourtant Chandor avec une maîtrise à faire pâlir les plus grands offre une histoire qui apparaît parfois tout simplement passionnante.

 A most violent year Oscar Isaac

La maitrise artistique reste impressionnante. « A most violent year » reste quelque peu long et parfois en manque de rythme mais le spectateur ne décroche absolument jamais car le long métrage est ponctué d’envolées et de fulgurances incroyables. D’abord grâce aux acteurs. Oscar Isaac une fois de plus tout en retenu offre une prestation impeccable, imposante et respectable. L’acteur vit son personnage de mi mafieux mi homme honnête avec une subtilité intéressante. Et interprète ainsi un personnage inquiétant, parfois rassurant, manipulateur et tribun, un être étonnant, à la fois bien et mal entouré qui menace de perdre constamment le contrôle mais qui par un talent fou arrive à garder une avance sur l’échec qui le suit de près. Ensuite vient Jessica Chastain qui interprète un personnage direct, malhonnête, pratiquement brutal dans ses idées et ses agissements. Une femme forte qui ne parvient pourtant jamais à contrôler son mari.

Jessica Chastain et Oscar Isaac

Mais au-delà de la très bonne direction artistique, Chandor offre des envolés scénaristiques exceptionnelles traduites par une mise en scène soignée qui se matérialise par une photographie magnifique et une musique simple et transcendante d’une justesse impeccable. Certains cadrages géniaux font voyager le spectateur émerveillé devant des angles inattendus et une lumière calibrée au détail près. Ensuite certains dialogues eux aussi réveillent le spectateur avec une malice et une qualité déconcertante. Certaines menaces, situations, confrontations et négociations sont tout simplement passionnantes et offrent des répliques d’une intelligence rare.

Le film de Chandor bien qu’un peu long ne contient pas de graves ou gros défauts. Bien au contraire, il possède des atouts et des qualités indéniables. Pourtant il ne transcende jamais réellement et n’offre pas la claque escomptée mais seulement une sincère satisfaction.