C’est dans une Cigale affichant complet que Sophie Hunger a présenté son dernier album Supermoon : un délice pour un public parisien ravi !
Après 3 ans d’absence en France, la jeune suisse a fait un retour triomphale dans la capitale hier soir. Ambiance intime et partage en toute simplicité pour cette trentenaire qui nous est apparue comme tranquille et posée, avec un soupçon de timidité ou d’hésitation en français qui la rend tellement touchante.
Noir dans la salle, Sophie entre, guitare à la main et, éclairée de spots, se met à chanter, dès le départ, le titre éponyme de son dernier album : Supermoon. Comme si le ton était donné et une page tournée ; c’est ce dernier opus qui la définie, la dessine, marque ses contours et ouvre une nouvelle voie dans sa musique. Plus abouti, Supermoon dépasse la musique folk qu’on lui connaissait et s’aventure dans un nouveau registre. Sa voix tendre et plus affirmée à la fois rempli l’espace et on pénètre dans son univers. Une belle introduction : mélancolique mais assurément mature.
Commence alors un concert de près de 2h avec 2 rappels qui enchantera le public parisien, venu en nombre pour l’applaudir.
Elle passe ensuite au piano pour jouer un autre morceau issu de son dernier album, Fathr. Très bon titre sur lequel elle donne beaucoup d’émotion. Inutile de dire que le courant passe et que la fosse écoute religieusement.
Mais le morceau qui suit va remuer tout ça. Love is not the Answer fait l’effet d’un coup de pied et réveille tout le monde. Une superbe énergie anime alors la scène, rapidement propagée dans la salle de la Cigale.
Les morceaux s’enchaînent, principalement du dernier album, alternant entre moment langoureusement blues, ballade folk mélancolique, virtuosité jazzy de ses musiciens – que ce soit à la trompette, à la clarinette, au piano ou à la guitare. Des petits moments de complicité où elle discute avec ses fans et raconte pourquoi Spaghetti mit Spinat est sa chanson préférée. Elle traduira d’ailleurs une des strophes pour nous expliquer le sarcasme de cette chanson qui semble faire écho à un vécu pas toujours évident à gérer.
Elle présente aussi ses musiciens, les remerciant humblement de l’accompagner dans son périple et pour leurs grandes qualités musicales. Mention spéciale à la sensibilité du parisien Alexis Anerilles, qui la suit depuis 2012 et à Geoffrey Burton, récemment arrivé dans le groupe qui nous servira des solos endiablés de guitare.
Parmi les titres issus de ses précédents albums, on note l’incontournable Das Neue ou le tendre Take A Turn et la merveilleuse reprise de Noir Désir : Le vent l’emportera. J’ai eu un coup de cœur pour le morceau Mad Miles (sur Supermoon) : il représente pour moi assez bien l’esprit du dernier album. Il replace le contexte de l’écriture de l’album : solitude et paysage américain de Californie. Encore une fois, on a un beau mélange de mélancolie, mais aussi d’espoir avec cette belle énergie et cette lumière qui caractérise Sophie Hunger.
Au premier rappel, nous aurons droit à un magnifique Walzer Für Niemand. Cette valse douce et délectable fait se balancer la Cigale. Autre morceau issu de Supermoon, The Age of Lavender, définitivement un mix de toutes les influences présentes sur cet opus ; C’est du jazz, saupoudré de folk avec une ambiance étrange. Sophie Hunger terminera sur le dynamisme de Superman Woman. Blues rapide, presque country et à la fois pop, voir un peu Soul Motown… Un registre qu’on lui connaît moins. Un titre qui secoue et sur lequel elle se déchaîne et sautille sur scène ; les musiciens la suive !
Après autant d’agitation on peut s’attendre à la fin du concert.
Mais elle nous gratifie d’un deuxième rappel ! La chanteuse nous livre encore une superbe émotion avec Craze. Un frisson et une intensité incroyable. On a ensuite droit à ce titre évocateur 1983. Chanté en allemand, cette chanson fait référence à sa date de naissance.
Un dernier rappel : le concert se terminera sur Train People qui achèvera de calmer un public plus qu’enthousiaste et qui a du mal à la laisser partir.
Sophie Hunger fait partie de ces artistes rares qui mettent du temps à revenir, mais que l’on a plaisir à retrouver. Elle confiait récemment avoir beaucoup enchaîné les concerts et que cette longue pause lui avait permis de se recentrer. On ne lui en veut pas, mais elle nous a terriblement manquée.
Son public lui est acquit et on espère qu’elle reviendra prochainement nous voir.
SetlistSupermoon Premier rappel : Second rappel : Troisième rappel : |
Photos : © Anouck ZANA