[Report] First Aid Kit à la Cigale : la folk suédoise à notre secours

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Van William à la Cigale. Crédit photo : Simon Brazeilles

Les deux sœurs suédoises de First Aid Kit ont rempli la Cigale lundi dernier, après trois ans sans concert français.

Pigalle, 19h30. Des centaines de personnes envahissent le Boulevard de Rochechouart, presque jusqu’au Trianon. Les passants s’interrogent : comment deux sœurs suédoises peuvent autant susciter l’intérêt du public français ? Pourtant, c’est bien le cas, la date était complète depuis des mois. Depuis quelques années, la fratrie First Aid Kit a conquis toute l’Europe et même l’Amérique du Nord. Un public au final assez vieux, la preuve en est : tous les balcons sont complets avant même que la moitié de la fosse soit remplie.

 

Van William : première partie rock

La Cigale est alors prête à accueillir Van William, ami des deux sœurs depuis une dizaine d’années, qui l’ont chargé d’assurer la première partie sur l’ensemble de leur tournée mondiale.

Accompagné de deux musiciens, le chanteur américain délivre un set d’une poignée de chansons rock réussi et travaillé. Entre deux piques à Trump, il forme un duo énergique et énergisant avec sa bassiste passionnée Kera. Sur le dernier titre, la foule tape des pieds à la demande de Van William, à tel point que le sol de la Cigale rebondit comme un trampoline.

 

First Aid Kit : ambiance chaleureuse au rendez-vous

Trente minutes plus tard, ce sont Johanna et Klara Söderberg qui montent sur scène. Habillées respectivement d’un costard rose et d’une robe rouge avec des motifs de cœurs, elles instaurent une ambiance chaleureuse et familiale. « You told me once I had a rebel heart » débute ce concert, tout comme le dernier album Ruins. Un cœur investit l’écran géant derrière les deux sœurs et leurs trois musiciens. Puis, direction la route 66 pour It’s a Shame, tube de leur dernier album. Les deux sœurs se présentent même si elles n’en auraient pas eu besoin. Johanna entame un petit discours en français. De son côté, Klara affirme en anglais : « Je ne m’y connais pas autant, j’ai étudié le français mais j’ai oublié » auquel Johanna rétorquera un « It’s a shame » bien placé, faisant rire toute la Cigale.

Pendant tout le concert, le duo alternera entre morceaux de The Lion’s Roar, Stay Gold et le dernier en date Ruins, le jouant quasiment intégralement. Seuls My Wild Sweet Love et Distant Star sont oubliés, de même pour leur premier album The Big Black and the Blue.

The Lion’s Roar, Wolf, Master Pretender, Stay Gold : les sœurs Söderberg jouent leurs meilleurs titres dans une efficacité flagrante. Sur Emmylou, le public reprend en chœur le refrain pendant que des images d’archives émouvantes des deux sœurs défilent en fond. Pendant Postcard, leur « chanson la plus country jamais créée », le « Pick up on me, James » devient « Take it away, Steve », amusant. Après l’hymne féministe You Are The Problem Here, sorti à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes l’année dernière, Klara se lance, les larmes aux yeux, dans un speech fort et émouvant sur la culture du viol et le sexisme ordinaire. Enfin, comme pour boucler la boucle, le groupe termine sur Nothing Has To Be True, dernier titre du dernier album.

Mais pas de concert sans rappel : First Aid Kit revient pour trois titres de plus. Le premier, Hem of Her Dress, est joué en acoustique autour d’un micro, avec l’aide du public pour les chœurs, un beau moment. Puis, les deux sœurs invitent Van William pour jouer Revolution, un des titres de son album sur lequel elles figurent. Enfin, la fratrie termine sur My Silver Lining, hymne folk représentant à la perfection l’excellence de l’entièreté de leur discographie.

Nous ressortons de ce concert avec le baume au cœur, ravis d’avoir enfin partagé un moment avec ces deux sœurs suédoises adorables et talentueuses. Nous regretterons tout de même le manque d’ambiance de la part du reste du public.