C’est au sein de la Villa Noailles qu’a eu lieu la treizième édition du MIDI Festival. Lieu incontournable sur les hauteurs de Hyères, accueillant les nouveaux talents du design et de la mode lors de manifestations internationales [Festival Internet de Mode et de Photographie & Design Parade] ; les 21-22 et 23 juillet étaient placés sous le thème de la découverte.
MIDI Association nous a proposé une programmation pointue dans un cadre intimiste. C’est sous les pins du jardin principal, accolé à une terrasse offrant une vue imprenable sur la ville, qu’ont eu lieu les concerts de 19h à minuit chaque soir.
L’endroit donne un vrai corps à ces trois jours de concerts. Dédale de petits jardins, la Villa -désormais Monument historique- rappelle l’époque où elle était le rendez-vous de l’avant-garde artistique de Giacometti, Dali, Cocteau et Man Ray.
Pour cette nouvelle édition, la programmation était encore alléchante.
Soir 1
C’est Malik Djoudi qui ouvre la danse le vendredi, sa synthpop à la française donne le sourire. Il fait partie des découvertes du festival de cette année, il nous a joué son album Sous garantie dont la chanson C’était bien qui nous a fait voyager. La terrasse nord de la Villa se remplit tranquillement.
Pierre Loustaunau aka Petit Fantôme est un ancien de François & the Atlas Mountains. Ses mélodies couvrent le chant des cigales. Le concert léger et enivrant ravit le public.
La grande Fishbach est toujours surprenante et livre un show à la hauteur de son succès. On ne se lasse pas d’entendre Y crois-tu chanté avec sa fougue et sa voix sombre. Mais il est tôt et le public est encore sage.
La soirée à la Villa Noailles se clôture avec Autarkic, qui chauffe la foule avec son électro aux notes orientales. Escale à Tel Aviv qui n’est pas de trop pour nous faire danser.
S’ensuit une after-party MIDI Night non loin de Magic World. C’est Red Bull Academy qui sponsorise ces soirées. Rien de mieux après un début de soirée relativement calme pour se dépenser. C’est à deux pas du parc d’attractions, sous un chapiteau, que les sets s’enchainent de minuit à 4h. Les joyeux lurons du label Antinote (Zaltan, Top Secret et Nico Motte) sont les premiers, suivi de Egyptian Lover. On adore son beat, mais l’ambiance se prête difficilement à la danse. Les groupes de gens préfèrent s’amasser en dehors du chapiteau.
Victime de son succès, certains regrettent l’époque où l’on pouvait danser les pieds dans l’eau.
Soir 2
Samedi en fin d’après-midi tout le monde est chaud, les gens ont été raisonnables la veille. On aime l’ambiance décalée que propose Jae Tyler. Il nous lance son tube Life As a Wall, dans un style pop acidulé.
C’est la folie quand Lomepal débarque, on sent que pas mal de jeunes du coin se sont déplacés particulièrement pour ce live. Cela dit ils n’ont pas tort, sans attendre il met le feu sur la scène. Et vient même installer sa chaise dans la foule pour entamer une de ses compos.
Les deux norvégiennes de Smerz ont improvisé un beau set, alors que leurs bagages se sont égarés en route et que les techniciens du MIDI leur ont fait une installation éphémère. On aime les beats presque R’nB et leurs voix mi- chantées mi- parlées.
Childhood, ce groupe composé de quatre jeunes anglais, a joué des chansons pop soul accompagné d’une voix très douce comme sur As I Am.
C’est la folie ce soir au MIDI Night, Jo.z, Chaos in the CBD et Objekt prennent les choses en main. Chaos in the CBD nous fait danser au son de sa funk groovy puis Will Lynch -l’anglais derrière le pseudo Objekt- fait vibrer le chapiteau avec sa techno hypnotique. Il faut dire qu’il est un nouveau talent de la scène berlinoise.
Soir 3
Le mistral commence à se lever, mais les prévisions d’orage sont rapidement écartées en ce début de soirée.
C’est le moment idéal pour explorer les jardins de la Villa Noailles, Etienne Daho était de retour cette année pour présenter les douze portraits qu’il avait réalisé durant l’édition 2016 pour les Inrocks.
Nous sommes contents de croiser les mêmes têtes ces derniers jours, on croirait presque que l’on se connait tous. Le public est principalement composé d’un noyau dur de fidèles, originaires de la Région et qui prennent plaisir à se donner rendez-vous au festival chaque été. Parmi cette foule se noient un groupuscule de parisiens, ainsi que de belges et d’anglais.
Il y a visiblement une bonne vibe pour les artistes au festival. En plus de croiser tout le week-end certains des artistes ayant livré des prestations et qui s’adonnent au jeu de se mettre dans la peau de participants, un des membres de Requin Chagrin et Ryan Doyle (de Ménage à Trois) deux groupes ayant joué l’année passée, sont venus donner un coup de main sur cette édition.
Début de ce dernier soir de festival avec les Bryan’s magic tears. Le rock garage presque romantique de leur dernier album envoute le public.
Comment ensuite ne pas succomber à Vagabon, une new-yorkaise d’origine camerounaise. La sensibilité émanant de ses compositions sur un air rock acoustique -et sa voix- donnent la chair de poule.
Frankie Cosmos livre une prestation pleine de poésie avec leur pop romantique.
Après le succès de leurs prestations au MIDI en 2012 et 2014, Francois & the Altas Mountains viennent clôturer en beauté cette treizième édition ; lorsque la pluie finit par tomber il fait déjà nuit et le spectacle est envoûtant. Drapé d’une couverture de survie, le chanteur lance son mantra « Soyons les plus, soyons les plus beaux » qui est aussitôt entamée par le public.
A suivre : le MIDI Toulon Festival annoncé en octobre avec Juliette Armanet, Marietta…