Le retour en demi-teinte de Mumford & Sons au Zénith de Paris

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Quasiment trois ans jour pour jour après son dernier passage à Paris, Mumford & Sons est de retour, encore une fois au Zénith. Cette fois-ci, ce n’est pas pour défendre Wilder Mind, mais Delta, sorti en novembre dernier. Si le premier était déjà décrié à l’époque pour son manque de banjos, le nouveau-né est, pour être honnête, loin de nous avoir convaincu. Bien au contraire… Mais c’est pas grave, c’est Mumford & Sons : avec ses quatre albums au compteur et tous ces hymnes folk à scander haut et fort, le groupe va séduire la salle, n’est-ce pas ?

Dans une excitation mesurée, nous pénétrons donc dans un Zénith assez bien rempli dès la première partie -notamment dans les gradins- assurée par Gang Of Youths. Classique et efficace, le groupe australien met l’ambiance, en attendant Mumford et ses amis.

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Durant au total une heure et demie, nous pourrions diviser ce concert en trois parties bien délimitées. La première, d’une heure, s’apparentant au concert classique avant rappel permet au groupe de démarrer fort avec « Guiding Light », single principal de Delta. Tout s’enchaîne vite, très (trop ?) vite. « Little Lion Man », « The Cave », « Holland Road », … : les tubes fusent, les corps sautent avec. Marcus Mumford n’a pas perdu de sa superbe et va même se placer à la batterie pour le délicieux « Lover Of The Light » ou courir dans le public. Nous aurons ensuite droit à une parenthèse spéciale Wilder Mind, avec le trio « Tompkins Square Park »/ »Believe »/ »Ditmas ». Beau retour en arrière pour celles et ceux qui auraient loupé la tournée de 2016.

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Puis le soufflé retombe vite. Le nouvel album prend le dessus de la setlist. De quoi vite nous sortir du concert… Les synthés, les sonorités électroniques et la voix grave de « Darkness Visible » nous rendent un peu confus et nous rappellent pourquoi Delta n’a pas retenu notre attention. Le jovial « The Wolf » vient rattraper tout ça avant que le groupe ne s’éclipse, déjà au bout d’une heure.

Les quatre Britanniques nous reviennent pour une courte session acoustique habituelle de trois morceaux autour d’un seul micro pour interpréter « Cold Arms », le joli « White Blank Page » et le récent « Forever ». Enfin, après une reprise de The Middle East avec Gang Of Youths et une courte interruption due à la victoire de Liverpool au foot, le groupe joue ses dernières cartes avec « Awake My Soul » et le très attendu « I Will Wait », qui réveille enfin un Zénith un peu endormi par toutes ces douces mélodies. Le titre éponyme du dernier album vient conclure cette vingtaine de morceaux.

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Si Marcus nous a affirmé que ce concert à Paris était « le meilleur de tous » selon lui (à prendre avec des pincettes, vu le nombre de fois où nous avons entendu cette phrase, tous concerts confondus), nous avons du mal à ressentir la même chose de notre côté. La première partie du concert nous a rappelé les débuts de Mumford & Sons avec ses tubes géniaux et banjos à foison. Malheureusement, le groupe a ensuite décidé de se focaliser sur le peu convaincant Delta, sans toutefois jouer les quelques morceaux honorables comme « Woman », « If I Say » ou « 42 ». Dommage, surtout quand les passages de Mumford & Sons en France se font si rares… Allez, peut-être enfin un festival cette fois ?

Crédits photo : Simon Brazeilles