Les Ateliers Varan, Paris, fin novembre : un apéritif jamaïcain aux côtés de Cédric Myton et d’autres légendes du reggae. C’est dans ce cadre que nous avons découvert ce projet à la fois frais et rempli d’histoire : Inna de Yard.
«Plus qu’une musique, il s’agit de faire vivre un état d’esprit »
Pour comprendre la genèse d’Inna de Yard, retour quinze ans plus tôt : le label Makasound, spécialisé en reggae jamaïcain (aujourd’hui Chapter Two), éditait une série de disques enregistrés dans des arrières cours (les « yards »), à ciel ouvert, en Jamaïque. Un concept simple, pour un résultat pur : se balader avec un micro dans les jardins des musiciens pour capter les mélodies à la source.
8 volumes plus tard, en 2011, Makasound disparaissait, emportant avec lui ce merveilleux projet.
« Jamaïcai, Jamaïca ! »
Quelle tristesse me direz-vous… Mais c’était sans compter sur la surprenante idée de la Philharmonie de Paris de consacrer une exposition à la Jamaïque (du 4 avril au 20 août 2017). Cinq ans après la disparition du projet, Chapter Two redonnait vie à Inna de Yard.
Ni une ni deux, les équipes de Chapter Tow, accompagnés du réalisateur Bernard Benant, sont reparties sur les routes jamaïcaines pour de nouveaux enregistrements plus roots que jamais.
Bien décidés à prendre le contre-pied des vocodeurs et du digital, Inna de Yard fait le pari de l’authenticité, d’une musique tout droit sortie des tripes et du cœur des plus grandes pointures jamaïcaines.
Ce nouveau chapitre s’est écrit en quatre jours. Quatre jours d’enregistrement sur les collines de Kingston, racontées au cours d’un mini-documentaire : « The soul of Jamaïca », dont le deuxième épisode sort aujourd’hui.
Le premier épisode, sorti le 1er février et comté par Kiddus I, nous explique la genèse du projet :
« The power of togetherness »
L’album “Inna de Yard”, qui sortira le 10 mars prochain (également disponible en vinyle), est plus qu’un simple projet, il est un appel au rassemblement. Des légendes telles que Ken Boothe, Cedric « Congos » Myton, Lloyd Parks ou encore The Viceroys chantent aux côtés d’artistes plus jeunes tels que Kush McAnuff, Var, Derajah… Pour donner naissance à un grand tout.
Véritable petite merveille, cet album est d’une cohérence rare, ne perdant jamais de vue de rester accroché aux racines du reggae. Racines par ailleurs paradoxales puisque toujours tiraillées entre la volonté de rester fidèles aux fondements, tout en côtoyant les puissances célestes si chères aux rastas. C’est au final cette ambivalence qui donnera à cette musique, et à cet album, toute sa profondeur.
« Emerveillés » restera le mot correspondant le plus à notre sensation après l’écoute complète de cet album qui sera sans doute relayé au plan des petites pépites que seul le reggae jamaïcain sait créer.
Le troisième et dernier épisode sortira le 15 février, restez connectés, car nous, on a déjà hâte.