Valerie June, sort un nouvel EP : lunaire, planant, envoûtant

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La voix rocailleuse de Valerie June vous emporte, sur les rives du Mississippi, là où le soleil tape si fort, même sous le porche de la villa.  Silhouette posée dans un rocking chair, sirotant une limonade fraiche. Un timbre qui évoque le blues du siècle dernier, avec autant de fêlures que les plantations égrènent de coton. Pourtant, la musique est lunaire, un objet volant non identifié, en deux mots – un ovni musical.

Mais qui est Valerie June ?

Une artiste qui s’est fait connaître dans les années 2000. Un timbre, une signature vocale qui n’appartient qu’à elle. Originaire de Memphis, dans le Tennessee, berceau du blues, temple du rock du King Elvis Presley, Valerie June était prédestinée à exceller dans la musique. Gospel, Soul, RnB, Blues ont imprégné toute son enfance. Elle avait promis à son grand-père d’apprendre à jouer sur la guitare qu’il lui avait donnée de son vivant. Elle ne put tenir sa promesse avant qu’il ne décède.  

C’est pour cela qu’elle est devenue multi-instrumentiste. Elle joue du banjo, de la guitare acoustique, électrique, ukulélé… Elle a une approche empirique, sensorielle de la musique, elle joue à l’instinct, comme elle le dit dans ses interviews. C’est ce qui lui confère un style aussi atypique, fusion entre le blues, le gospel, la country, le folk et le Bluegrass. Elle a collaboré avec des grands noms du métier, comme Dan Auerbach le guitariste de Black keys, John Forté, ex membre des Fugees ... 

Rolling Stone et le New York Times ont salué son précédent opus comme l’album de l’année. Elle s’impose comme la nouvelle diva de la musique étasunienne, remarquée et adoubée par Bob Dylan, lui-même.  Pour cet EP, elle s’est associée à Jack Splash, autre grand nom de la musique, qui a travaillé avec les artistes les plus influents comme Kendrick Lamar, John Legend, Missy Elliot et bien d’autres. 

 L’EP est un ovni musical

L’EP Présente deux titres et un interlude. L’ensemble montre sans aucun doute un aboutissement, une musique résolument contemporaine, moderne voire futuriste où subsistent encore quelques influences folks, blues.  

L’introduction au piano pose l’ambiance soul d’un titre très mélodieux, Stay. On pourrait le qualifier de bonbon, tellement l’orchestration est fluide. La batterie entre en scène, jouée comme un happening musical, discrets roulements de tambour. La chanteuse apparaît dans un décor céleste, de galaxies, d’étoiles filantes. Des voix en background posent comme un lit de chœur féminin. Le morceau s’achève sur une pièce instrumentale qui crée une ambiance onirique, végétale.

Dans le second titre You and I, le travail sur les voix aériennes des chœurs et de la voix lead est prodigieux, tantôt enveloppantes, tantôt elles jaillissent “stronger” ou tapissent le fond, qui renvoie en écho le refrain. Il y a du lyrisme et de la poésie « each other, stronger, so much to discover » Des paroles réconfortantes, pleines de joie et de positivité. La tenue argentée et le décor nuageux ajoutent un côté afrofuturiste au titre.