Interview du beatmaker Mehdi Nine : “Ce qui me plaît, c’est la liberté de création !”

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Crédits : gprod_motion

Le beatmaker Mehdi Nine nous parle de son métier et de ses prods pour Wejdene, en passant par Ninho, avant d’apparaître sur le gros projet Le Classico Organisé sorti le 5 novembre pour le titre Je me sens seul avec Jul, L’Algerino, Soprano, Lyna Mahyem, Dina, Imen.es et Lynda.

  • Qu’est-ce qui t’as donné envie de te lancer dans ce métier de beatmaker ?

Plus jeune, j’ai baigné dans la musique : on écoutait des albums en boucle. Je voyais aussi mon grand frère réaliser des prods, il en a même fait une pour le titre La 1 de Timal. A force de le regarder, j’ai eu envie de m’y mettre. Ce qui me plaît dans le beatmaking, c’est la liberté de création !

  • Parmi la musique que tu écoutais plus jeune, y a t-il des instrus qui t’ont marqué en particulier ?

Je dirai les albums Le monde Chico de PNL et Or noir de Kaaris. Les instrus sont sombres, mélodieuses, avec une certaine atmosphère. C’est ce qui m’a plu, et j’essaye de transmettre les mêmes émotions dans mes prods. 

  • Avec quel artiste as-tu collaboré en premier ?

A mes débuts je prenais les mails des artistes sur Instagram, et toutes les semaines j’envoyais mes prods à autant de rappeurs que je pouvais. Le premier qui m’a répondu est RK. On a fait un freestyle sur Générations, et le titre Parano sur l’album Insolent. On était tous les deux jeunes, on faisait nos débuts en même temps. Il m’a aidé à comprendre le fonctionnement de l’industrie musicale. 

  • Quelques années plus tard, tu réalises l’instru du titre Anissa de Wejdene. Comment ça s’est passé ?

Avant Anissa j’étais dans une période très rap, je venais de produire l’Outro de Ninho. Je voulais me lancer un nouveau défi : passer en radio pour gagner en visibilité. Donc j’ai commencé à faire des instrus pop et à chercher de nouveaux artistes avec lesquels travailler. J’ai démarché 100 personnes sur Instagram et parmi elles il y avait Wejdene. On a bossé ensemble sur un premier titre J’peux dead et ensuite sur Anissa. Je ne m’attendais pas à un tel succès ! 

  • Ensuite, vous avez bossé sur le titre Coco !

Oui, on l’a fait dans la foulée avec le groupe de beatmakers M.O.C , avant qu’Anissa prenne de l’ampleur. Cette rencontre avec M.O.C m’a permis d’avoir une vision plus large de la musique, et de découvrir de nouvelles techniques de production pour rendre mon travail plus efficace. 

  • Par la suite, tu as fait la prod du titre Le même de Landy. Comment ça s’est fait ?

C’est un peu du hasard ! J’étais en studio avec l’un de mes amis, je lui montrais comment faire une instru…et il se trouve qu’elle m’a vraiment plu (rires) alors j’ai demandé à mes amis proches à qui la proposer…et tout le monde m’a dit Landy. J’ai donc décidé de la lui envoyer et il l’a directement prise ! On aurait dit qu’elle était faite sur-mesure pour lui !

  • Là tu es présent sur le gros projet lancé par Jul Le Classico Organisé. On y retrouve plus de 150 artistes…il y avait-il plus de difficulté pour toi ?

La difficulté était énorme ! On avait un groupe WhatsApp avec Jul où on envoyait les prods…j’en ai envoyé environ 300. Au début, aucune n’était sélectionnée, je pensais vraiment ne pas être sur ce projet…jusqu’au dernier moment. Une de mes instrus a été prise pile le jour de la deadline, pour le titre Je me sens seul. J’ai eu du mal à réaliser ! 

  • Tu as un conseil à donner à ceux qui débutent le beatmaking?

Il faut persévérer, on n’arrive pas à collaborer avec des artistes du jour au lendemain. Il faut vraiment oser aller vers eux, prendre le temps de bien comprendre l’industrie musicale, et travailler dur !