Thousand et Ryley Walker aux manettes d’une soirée folk

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Pour cette première édition de Déflagration, nouveau-né d’Indeflagration, webzine de musique indépendante, avait lieu un doublé folk sur la péniche du Petit Bain. Larguez les amarres !

Une grande barque jaune poussin se démarque sur le quai de la Gare, au bord de la Seine. C’est notre destination finale, où aura lieu la première édition de Déflagration. Au programme, Ryley Walker et Thousand, deux artistes confirmés, promettant un concert particulièrement marquant. Malgré un public parsemé au début du concert, le Petit Bain ne reçoit pas moins de trois cents invités.

Thousand, voyage oniriqueThousand_Sophie-Lenhardt

S’il fallait définir un album complet, généreux et efficace, ce serait celui-là. Riche d’influences diverses, Thousand marche en solo dans une folk qui ne demandait qu’à être dépoussiérée. Et en live, c’est une performance qui magnifie ce que l’opus du même nom propose : mille voix, harmonisées par celles des talentueux musiciens Emma Broughton et Olivier Marguerit, qui laissent entrevoir les traces des lieux où le leader incandescent du groupe, Stéphane Milochevitch, a vogué.

Authentique et solaire, le country transpire autant que cette pop-folk, livrée sincèrement.  Joli micmac de sons retro, Thousand célèbre une pop équilibrée, dont les zones d’ombre ne servent qu’à mieux percevoir la richesse musicale du registre.

Thousand_Sophie-Lenhardt

La volupté de Thousand pourrait se résumer à l’accueil de l’artiste en live. Les mélodies des titres (The Wave, Regret n’ Remorses) sont suivies avec attention par un public qui s’amasse au fil du concert. Les pieds tapent la mesure et les regards sont happés par une présence magnétique, tandis que la virtuosité du groupe donne du relief à certains titres calmes (Where the Bluebird Flies, The Dark). Malgré quelques problèmes techniques, le quatuor, sourire aux lèvres, livre une pop généreuse et fraîche, à l’image de l’entraînant The Flying Pyramide.

La pop est avec Thousand sérieusement rénovée, la preuve en est que cet album est déjà culte tant par la présence du registre folk que par l’originalité d’y avoir ajouté quelques touches de synthé.

 

Un Ryley Walker envoûtant

Ryley_Walker_Sophie-Lenhardt

Venu nombreux, le public attend le maître de la folk : Ryley Walker, yankee de Chicago, connaît parfaitement la scène indépendante. Suite à son album Primrose Green sorti l’année dernière, le prodige folk rend la guitare légère et foisonnante, créant un univers acoustique intime sur la scène du Petit Bain. C’était l’occasion pour lui de présenter le premier titre de son nouvel album, Golden Sings That Have Been Sung, prévu pour le 19 août. Sur ce single The Halfwit in Me, on retrouve la recette magique du natif de Chicago.

Sous sa tignasse, Ryley Walker assure au chant, la guitare est reine sur scène. Sur des ballades folk et blues, l’univers est intime, mais toutefois assez savoureux pour enchanter un public en nombre : la présence des musiciens est facultative tant le duo guitare-voix de Walker fait mouche, lors de longs apartés qui laissent un public béat.

Pour cette première édition de Déflagration, il aura fallu braver le temps maussade pour aller applaudir deux prodiges de la folk actuelle, qui n’ont définitivement pas fini de voguer.