Nawel Ben Kraïem en concert à l’institut des cultures d’Islam : photos et compte-rendu

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Piotr Grudzinski

La chanteuse franco-tunisienne Nawel Ben Kraïem a interprété son dernier EP « Navigue » dans le patio de l’institut des cultures d’Islam. Avec un printemps qui s’est réaffirmé, le soleil a été aussi dans le répertoire pop qui regorgeait d’influences orientales. Une belle performance à écouter avec du bon thé à la menthe.

Ayant assuré des premières parties aussi prestigieuses que Natacha Atlas ou Susheela Raman, Nawel Ben Kraïem a déroulé le répertoire de son nouvel EP, « Navigue ». Oscillant entre pop, musique traditionnelle tunisienne et folk, la chanteuse a fait preuve d’une aisance sur scène qui avait le don de charmer un public hétéroclite et habité. Entouré de ses musiciens, Nawel a chanté, en arabe, français et anglais, des belles compositions, qui respiraient la liberté et la poésie. Non dénuée d’un engagement politique fort (elle a en effet pris part aux soutiens des partisans de la révolution tunisienne), la chanteuse s’est permis, à raison, d’emprunter « Me & Bobby Mcgee » de Janis Joplin, protest song emblématique de 1970 et très illustre d’une certaine expression de la liberté aux Etats-Unis. Contenant des nappes de synthés et des ingrédients électro, la musique du dernier EP « Navigue » comporte des saveurs orientales qui rendent sa musique onirique, « féérique » si on acceptait ce terme naïf mais adapté. On est happé par le titre éponyme, où on aime à entendre des mots français, évoquant une quête mystérieuse, mêlés à de l’arabe, qui appuie ce récit avec une confondante et touchante sincérité, grâce à sa langue natale. Nawel est donc une excellente ambassadrice de la musique arabe tout autant que de la pop, la France est donc un pays propice à un très bon accueil, c’est en tout cas ce qu’on souhaite à « Navigue. »

Photos prises par Piotr Grudzinski. Cliquer pour afficher le diaporama.