Le Gigantesque Jazzman Al Jarreau nous a quittés

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Après une année 2016 marquée par des pertes musicales majuscules, notamment dans le monde du Jazz/Funk/Soul, l’année 2017 ne débutera pas en accalmie. Nous sommes en deuil ; Al Jarreau est mort dimanche 12 Février 2017.

Grand-père achetait ses premiers vinyles dans les années 70’ ; Papa possède l’ensemble de sa discothèque depuis toujours ; moi aujourd’hui, 20 ans (et toutes mes dents), pas un seul titre ne manque dans mon ITunes perso. Quel choc pour la famille entière quand sur TF1 on rendait hommage à « Al » à la toute fin du Journal de 20 heures dimanche.

A 76 ans, l’homme aux 7 Grammy Awards laisse un vide à peine supportable pour les fans, mais aussi pour ceux dont le nom AL JARREAU ne dit pas grand-chose. Car si vous croyez ne pas connaître son œuvre, vous vous méprenez. Vous avez déjà entendu ses morceaux, forcément. Dans son registre, c’est un peu le Stevie Wonder du Jazz Funk : souvent discret, mais capable des performances les plus ahurissantes sur scène ; des tubes interplanétaires, qui pourtant ne passent plus à la radio ; un talent hors du commun, qui ne sera complètement reconnu qu’après son décès officialisé – la marque des grands.

 

Al Jarreau: Un artiste d’exception

Alors que dire, et par où commencer ? Peut-être en vous invitant tout simplement à la fin de cet article, à foncer sur Youtube ou Deezer, et écouter son génie (Playlist des indispensables ci-dessous). Al Jarreau est celui qui réconcilie le Jazz et les gens, celui qui marie à la perfection tous les styles, celui qui se transformait et se transcendait sur scène juste pour voir les gens sourire. Celui qui reprenait des classiques, qu’on préfère aux originaux (Take Five, Spain, etc…). Un homme qui a innové dans les domaines du « scat » (langue faite d‘onomatopées rythmées initiée au début du XXe siècle), de la gestuelle sur scène (il avait coutume d’imiter les sonorités de tous les instruments à la voix, tout en mimant de les jouer) et de l’improvisation à la voix (souvent Al Jarreau étonnait par ses « solos » improvisés au chant, comme un soliste instrumentiste de Jazz le ferait).

Jarreau n’a jamais eu peur du ridicule – en témoignent ses clips vidéos, tous plus ringards et tordants les uns que les autres. Plus précisément, il n’a jamais eu peur d’être lui-même. Il n’a jamais laissé qui que ce soit lui dicter l’image commerciale qu’il devait renvoyer. Il était entier. D’ailleurs il le disait lui-même : « La famille d’abord, la musique ensuite ». On en fait plus des artistes comme lui. Qui pourrait prétendre le contraire ?

Son talent lui a toujours imposé de s’entourer des meilleurs. « Monsieur Groove », tout comme n’importe lequel des grands Jazzmen, sélectionnait minutieusement ses musiciens sur chaque album et chaque titre. Un exemple ? Mais bien sûr, je vous le donne ! Sur l’album Breakin’ Away, sortie le 30 Juin 1981, selon moi l’un de ses plus aboutis, il prend Steve Gadd à la batterie (considéré comme un des batteurs les plus précis et techniques dans le jeu et la recherche du groove). Allez-y, écoutez « Roof Garden », et dites –moi ce que vous entendez à la batterie ? Ou bien « We’re in this Love Together » ? Peut-être aurez-vous perçu quelques Ghost notes brillantes du batteur. C’était toujours ça Jarreau, des arrangements géniaux et hors du commun.

Al-Jarreau-mort

 

L’un des plus grands de la musique Jazz

George Duke, décédé en 2013, était l’un de ses grands amis. Il lui aura dédié un album entier – My Old Friend. Il y reprenait ses chansons en y rajoutant ses petites touches personnelles, juste par amitié. Il a préféré l’amour à l’argent, le partage à l’égocentrisme, la recherche à la solution de facilité. Parmi ses collaborations notables figure celle de George Benson, sur un album intitulé Givin’ it up – sorti en Octobre 2006. Il a participé au We Are The World for Africa, de son Ami Michael Jackson, chanson co-écrite par MJ lui-même et Lionel Richie. C’est simple, tout le monde reconnaissait Al Jarreau comme une référence.

Il y aurait tant à dire sur la carrière de ce grand de la Musique avec un grand « M ». Rappelons-nous de son sourire, de ses mimiques, de son amour pour les autres et pour la musique, de son talent. Nul doute que les Etats-Unis sont déjà en préparation d’un « Show » commémoratif en souvenir de JARREAU. Peut-être pour le prochain JAVA JAZZ FESTIVAL ? Qui sait… L’équipe Justfocus vous tiendra au courant.

Ce décès nous rappelle une réalité qui prend toujours plus des allures de terrifiante fatalité : L’âge d’or de la musique des années 70’, 80’ et suivantes, est sur le point de perdre ses principaux représentants. Al Jarreau était de ceux-là. Continuons à chérir ses grands personnages, à l’origine de la quasi-totalité des sons qui passent dans vos écouteurs. Profitons-en, tant qu’ils sont vivants ; heureusement l’Art, c’est là ce qui fait sa beauté, peut s’apprécier à titre posthume.

 

 

La liste non exhaustive de ce que vous devez connaître d’Al Jarreau :

Album Breakin’ Away (1981) :

  • Closer to Your Love
  • We’re in this Love Together
  • Easy
  • Roof Garden
  • Breakin Away

Album This Time (1980) :

  • Never Givin up
  • Gimme what you Got
  • Love is Real
  • Spain (I can Recall)
  • Distracted

Album Jarreau (1983) :

  • Mornin’
  • Boogie Down
  • I Will Be here for You
  • Save ME
  • Step By Step

Album L is for Lover (1986):

  • Tell me What I Gotta do
  • L is for Lover
  • Golden Girl
  • Says
  • Real Tight  

  Tout le reste, mais on devrait pouvoir commencer avec ça… !