[Jour 3] Rock en Seine envoûte les festivaliers pour ce dernier jour

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Rock en Seine, 3 jours de festival, une programmation riche et éclectique, des milliers de festivaliers pour cette quinzième édition.

Sous un soleil de plomb, les six compères de Deluxe ont enflammé comme à leur habitude un public surchauffé. Moustachus ou non, vous deviez être devant la Grande Scène pour applaudir ces pétillants Aixois qui remuent la France depuis presque dix ans. Découverts par Chinese Man, le second album fait mouche et Deluxe n’a pas lésiné sur les moyens : guitares, percus et cuivres sont de la partie !

Véritable phénomène, le rappeur belge Roméo Elvis s’est aujourd’hui associé avec Le Motel pour une association parfaite qui injecte des samples folk aux paroles acérées du Bruxellois. Le public posté en masse sur la petite scène du Bosquet reprend toutes les phrases de Roméo Elvis et applaudit à tout rompre, notamment lors des premières notes de Drôle de question, ballade folk aux paroles lascives. Un concert qui se clôt sur Bruxelles arrive, qui renvoie au crew formé avec Caballero qu’on a d’ailleurs aperçu sur la scène Firestone vendredi.

Depuis 2012, Mac Demarco a créé un univers folk enchanteur, équilibré par son côté original et rigolard, qu’on retrouve sur la Grande Scène en fin d’après-midi. Accompagné par ses amis disposés en rangées à gauche de la scène, Mac Demarco est chez lui, tant par les sourires amusés qu’il lance à ses camarades, que par sa façon d’occuper l’espace qui lui est dédié. Entre ballades folk et envolées romantiques, le Canadien fait mouche dans ce qu’il sait faire de mieux : être à l’aise. Des titres de son précédent album Another One jusqu’au petit dernier This Old Dog, Mac Demarco nous passe la cassette complète de sa discographie, pour un public conquis.

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Photo : Olivier Hoffschir

Au même moment sur la scène de l’Industrie, Denzel Curry fait ses preuves devant une foule déchaînée. Originaire de Floride, le jeune rappeur englobe par un set millimétré ses thèmes privilégiés : témoin de la violence aux Etats-Unis, Denzel Curry relate par des phrases cinglantes un répertoire sombre qui le place à 22 ans comme un grand espoir de la scène rap.

Pour bien terminer l’après-midi, nous partons redécouvrir le jeune George Ezra sur la Scène de la Cascade. Depuis deux ans, ce dernier s’était fait discret mais sa présence dans de nombreux festivals et la sortie d’un nouveau titre étaient de bonne augure.

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Photo : Olivier Hoffschir

Lors de son entrée sur scène, sa tenue jean/t-shirt classique et sobre contraste avec son image de fond très tropicale. Fidèle à lui-même, le chanteur anglais a joué une dizaine de morceaux accompagné de ses nombreux musiciens. Entre extraits du premier opus et exclusivités pas encore sortis, George Ezra a usé de sa jolie voix pour charmer les festivaliers qui prennent plaisir à danser sans être énormément emballés. Seules Cassy’O en ouverture, la dernière Don’t Matter Now et bien sûr la très connue Budapest (en fin, évidemment) ont réveillé le public quelque peu endormi par les chansons plus lentes. 

Quoiqu’il en soit, George Ezra assure dans son domaine et donne envie d’attendre son deuxième album d’ici l’année prochaine.

Déjà cultes, The Lemon Twigs était bien attendu pour cette édition 2017. Phénomène depuis presque un an, les deux frères, âgés de 17 et 19 ans, s’inscrivent définitivement sur la liste des éminents duos du rock. Compilant un album sans fautes qui nous replonge dans l’univers pop du siècle dernier, on retrouve avec The Lemon Twigs des mélodies travaillées, notamment dues à leur virtuosité musicale. Jonglant avec les instruments, les deux frères achèvent le concert en fanfare, micros à terre, riffs de guitare à foison et refrains effilés. Un sans-fautes pour la naissance d’un groupe à suivre.

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Photo : Victor Picon

Dès 21 heures, l’heure est à l’électro avec l’arrivée de Rone, déjà considéré comme un des grands noms de l’électro à la française. Depuis sa performance affichée complète à la Philharmonie de Paris en janvier dernier, le producteur français trace sa route, au fil des morceaux (Parade, Bye Bye Macadam), très applaudis lors de son set et connus d’un public attentif.

Véritable tête d’affiche du festival entier, les Anglais de The XX étaient terriblement attendus par les personnes présentes ce dimanche soir.

Au milieu de miroirs géants, le groupe londonien a donc investi la Grande Scène sur une version remixée du tube Intro. Il en a résulté une introduction extrêmement efficace et réussie. Ont ensuite suivi un mélange des morceaux de leurs trois albums, même si Coexist fut assez laissé de côté dans ce concert quinze minutes plus court que prévu. Pardonnons-le vite, en 1h05 environ, le trio a réussi à transmettre tout un tas d’émotions. Nous n’avons pu nous empêcher de danser de toutes nos forces sur les plus récentes On Hold, Dangerous et Loud Places (de Jamie) alors que la tristesse et la nostalgie nous empara durant les plus calmes Infinity, Fiction et Brave For You. Avant d’entamer Performance en solo, Romy a d’ailleurs dédié cette chanson à ceux qui ont du mal à être qui ils sont vraiment. Un beau moment.

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Photo : Olivier Hoffschir

Grâce à ce concert de clôture, nous voyons l’amour de The XX pour son public mais aussi du public pour The XX. De timides mais sincères mercis à chaque fin de morceau nous prouvent leur honnêteté et engendrent un tourbillon d’applaudissements et cris. L’un d’eux a duré longtemps jusqu’à émouvoir Romy et Oliver aux larmes. Après une quinzaine de chansons, le groupe termine le concert avec la déjà magnifique Angels dans une version sublimée.

Voir The XX en concert est indéniablement une expérience à vivre.

Au terme de cette quinzième édition, 110 000 festivaliers ont foulé l’herbe du Domaine national de Saint-Cloud pour 3 jours de concerts, et dont samedi a affiché complet. Une superbe moisson, quinze ans après la première édition qui avait déjà vu venir PJ Harvey, et dont le concert de samedi s’est inscrit dans les plus belles pages du festival. Rendez-vous en 2018…