Interview avec Buvette lors du MaMa Festival 2016

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A l’occasion du MaMa Festival 2016, nous avons eu la chance de rencontrer Buvette (Cédric Streuli, hors scène). Rencontre avec un « petit suisse » bien sympathique !

Comment Cédric présenterait Buvette ?

Buvette c’est un projet musical qui rassemble plusieurs genres musicaux. Le projet est constamment en mouvement selon les positions géographiques et les possibilités matérielles de son auteur (sourire). Au gré des rencontres et des voyages, Buvette se construit et évolue. La situation a récemment changé par mon installation à Paris. J’y ai enregistré l’album Elasticity avec un groupe de musiciens que j’ai rencontré ici. Ils m’accompagnent également sur scène. Pour revenir en arrière, j’ai fait de la musique en voyageant beaucoup, en prenant mon matériel dans une valise. Je suis allé aux quatre coins du monde pour faire des concerts et des enregistrements.

Le fait d’être à Paris désormais a-t-il changé ta perception quant à ta façon de créer ?

Oui bien sûr, je me retrouve à nouveau au milieu des contraintes matérielles, d’agendas et de disponibilités des autres. Mais c’est ce que je veux faire actuellement c’est présenter ma musique en live avec un groupe. C’est ce qui définit l’ambiance et le langage de ce nouvel album, le fait d’être en groupe et de jouer avec de vrais instruments. Je me suis éloigné de mes précédentes façons de procéder avec mes boites à rythmes en allant dans un effort collectif.

Et ta musique comment la définis tu ?

Il y a plein de genres. On passe par des influences dub, pop rock, 70s, afro beat. On est sur un gros melting pot musical.

D’où vient ton nom de scène Buvette ?

C’est une vieille histoire. Je travaillais dans un bar en Suisse, dans un village de montage où j’ai grandi. A cette époque là, j’étais batteur dans plusieurs groupes et je travaillais dans le bar le reste du temps. J’avais juste envie de faire de la musique pour moi. C’est là que j’ai commencé avec un sampler et quelques synthés. Toutes les paroles de mes chansons parlaient du bar. Mon nom de scène est venu ainsi et n’a pas changé depuis 8 ans.

Tu fais partie d’une nouvelle génération de chanteurs français et francophones (The Avener, Christine and the Queens…). Si je te parle de French Touch 2.0, tu penses en faire partie ?

Je ne sais pas… Je ne me positionne pas dans une mouvance musicale assez définie pour nommer ce que je fais. Je ne sais pas si j’appartiens à cette « vague ». Peut-être… Après, en terme de culture et de génération, on vogue dans la même direction je pense. Bien que cela soit une idée à laquelle je sois attachée, je ne la définis pas et je n’y pense pas.

Quelles ont été tes principales influences musicales ?

Tout a commencé avec la musique que m’a fait écouter mon père jusqu’à l’adolescence. Il y avait beaucoup de rock 70s avec des cassettes ramenées de ses voyages. J’ai entendu autant de Franck Zappa que de Jimmy Hendrix et de Led Zeppelin que de Jacques Brel, avec de la musique des Indes avec Ravi Shankar. Après, j’ai moi-même acheté des disques. Le premier single que j’ai acheté je crois que c’était Gangsta’s Paradise de Coolio. Et puis, j’ai toujours été curieux en écoutant à la fois du reggae ou de la techno. J’accorde beaucoup d’importance à écouter le plus de choses possibles, et ça depuis une quinzaine d’années maintenant. C’est ce qui me nourrit. Je ne pourrais pas me contenter d’une seule couleur musicale.

Ta voix me fait beaucoup penser à celle de Damon Albarn (Blur, Gorillaz).

Je pense que sur le morceau Room Without a View, on entend des similitudes oui. Je chante assez haut et dans une tonalité qui pourrait être la sienne. Après oui, j’aime beaucoup Damon Albarn, j’aime bien Blur et j’ai bien aimé Gorillaz aussi. Les projets parallèles auxquels il a participé sont intéressants, et le spectre assez large qu’il intègre dans sa musique en fait un artiste captivant. Après ce n’est pas mon modèle absolu, bien que je n’en ai pas vraiment.

Comment ressens-tu cette évolution entre le fait d’avoir un groupe sur scène, comparé à tes débuts où tu étais seul et que tu samplais ?

C’est la suite logique de mon projet et c’est aussi la musique que j’ai envie de faire maintenant. Je veux être en cohérence avec l’esprit de l’album Elasticity. Je voulais briser cet angle samples/boite à rythmes, et amener ma musique ailleurs. J’espère que mon groupe va être amené à grandir aussi. Peut-être que dans 5 ans je serai à nouveau solo, on sera peut-être 8 sur scène ou alors je ferai de la musique pour des ballets (rires). C’est constamment en mouvement, et je ne veux pas que Buvette soit quelque chose de cadré avec un agenda.

Et pour la suite, qu’as-tu prévu ?

En novembre et décembre je vais faire quelques dates solos et dès janvier on entame la tournée jusqu’au printemps.

Pour finir, une rétrospective musicale de l’année :

Quel album t’a accompagné en 2016 ?

At. Long. Last. A$AP de A$AP Rocky (ndlr : sorti en 2015). Un pur disque de hip-hop très bien produit qui part dans toutes les directions, très psychédélique et riche dans son panel.

Une chanson pour l’année 2016 ?

Ancora Tu de Lucio Battisti (ndlr : chanson sortie en 1976). Je l’ai beaucoup écouté cette année !

Un artiste pour 2016 ?

Goat, un groupe suédois de hard-rock.