L’insoumise Emel presentera son deuxième album au Badaboum le 18 avril

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Si sa voix nous est parvenu en 2007 pendant la révolution de Jasmin en Tunisie, Emel est surtout une artiste talentueuse qui a sorti cette année un deuxième album fort, empreint de musique traditionnelle et d’arrangement électronique à la fois sombre et puissant.

Il y a du Bjork dans ses titres, presque du Lisa Gerrard. On frôle le rock, on navigue sur l’électro, on monte en apothéose sur des rythmes ethniques et ce chant… qui vous saisit, vous prend aux tripes. La musique d’Emel est sans concession, brute et étincelante. Éblouissante même, de cette lumière qui fait plisser les yeux tant elle est intense.

Emel - Pochette album Ensen

Ensen, une expérience sensorielle

Il est difficile de rester insensible à la voix d’Emel Mathlouthi ; une voix qui a su garder cette texture tunisienne traditionnelle mais qui est aussi vibrante de modernité. Ses compositions sont profondément marquées par les influences orientales et l’instrumentation s’en ressent, mais le savant mélange avec les machines en font une musique à part, organique et mouvante. Alors certes, on ressent la production léchée et planante de Valgeir Sigurðsson (Sigur Rós, Feist), mais on ne perd rien de l’originalité propre d’Emel.

Une musique de femme

Au delà de la musique, il y a les mots et la volonté d’une femme d’Afrique du nord de se faire entendre et de briser les frontières. On pense bien entendu aux sœurs A-wa que nous avions rencontré l’année dernière et on se félicite que des projets féminins (féministe ?) prennent de l’ampleur avec cette vocation de réunir et de fédérer autour d’un son universel et contemporain. « J’espère que les gens verront Ensen comme un rappel de tout ce que créent les femmes chaque jour, et un hommage à la force qu’il faut déployer pour le faire. » affirme Emel fièrement lorsqu’elle évoque les obstacles qu’elle a du affronter pour sortir ce deuxième opus.

Mais à quoi faut-il s’attendre en live ?

Beaucoup de tendresse, mais surtout des frissons. Déjà on peut percevoir à l’écoute de cet album la sensibilité à fleur de peau d’une artiste investie dans ses chansons. Ce sera sûrement un merveilleux moment que nous offrira Emel le 18 avril au Badaboum. Elle explique d’ailleurs souvent qu’elle préfère la scène au studio. On espère qu’elle sera bien entourée en tout cas et on vous racontera ça prochainement sur Justfocus.

Ensen est disponible depuis le 24 février chez Partisan Records et on vous recommande fortement de venir l’écouter en live pour vous imprégner de ses chants enivrants.