Bollywood comme si on y était!

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L’esthétique indienne est souvent mise à l’honneur par les artistes occidentaux souhaitant vendre un peu de rêve bollywoodien. Petit tour d’horizon de ce qui a pu passer sur MTV…

 

On commence avec le plus récent, le duo Coldplay/Beyoncé dont le clip tourne sur nos écrans depuis quelques jours. Hymn for the Weekend met en scène le groupe britannique évoluant dans les rues d’une ville indienne, où se succèdent les clichés sur l’Inde. Princesse indienne incarnée par Beyoncé, poudres colorées de la fête de Holi et tenues traditionnelles, on y retrouve bien tout ce qu’on imagine habituellement sur le pays. Et c’est d’ailleurs ce qui a fortement déplu à certaines personnes, qui ont déclaré que l’appropriation culturelle que l’on trouve dans ce clip présente les traditions indiennes et l’hindouisme comme de simples effets de mode.

Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que Coldplay s’inspire de la culture indienne pour l’un de ses titres. Extrait de leur EP Prospekt’s March, la chanson Life In Technicolor ii débute avec des sonorités orientales, que l’on doit à l’utilisation d’un yangqin et d’un tabla pour le thème principale du titre.

Si l’Inde attire autant les artistes américains et britanniques, c’est en grande partie grâce à l’imaginaire populaire qui lui attribue tant de clichés exotiques et sensuels. Bien évidemment, lorsqu’une jeune popstar, tout droit sortie de l’écurie Disney, souhaite s’émanciper et briser une image un peu trop lisse, elle se doit d’utiliser les fantasmes que peut lui offrir le pays de Gandhi. C’est donc sans grande surprise que Selena Gomez se devait d’apparaître dans cet article. Le clip illustrant Come and Get It illustre bien sûr mes propos, mais je préfère présenter la performance de Selena aux MTV Movie Awards 2013, car elle a déclenché toute une polémique. En effet, son appropriation du bindi (bijou porté sur le front) a offensé une partie de la communauté hindoue, qui a reproché à la jeune femme d’utiliser un objet religieux comme accessoire de mode.

Et c’est exactement le problème qui fut soulevé lors de la sortie de la vidéo de Bounce, titre de la rappeuse australienne Iggy Azalea. Sari, bindi, poudres de Holi et danses plus que sexy, Iggy Azalea nous avait servi sur un plateau la totale des clichés indiens.

Alors, où se situe la limite entre hommage sincère et appropriation culturelle intéressée ? Elle est visiblement bien floue… On ne peut pas dire que ces différents clips aient réellement abimé l’image de l’Inde, mais ils n’ont pas non plus contribué à en représenter la réalité du pays dans toute sa richesse. En ne montrant que la face féérique et fantasmée de l’Inde, est-ce qu’on ne limiterait pas la culture indienne à quelques saris et de la poudre colorée qu’on ressort gentiment pour nos Color Run ? Il est cependant intéressant de noter que lorsque ce sont des acteurs ou chanteurs indiens qui reprennent ces clichés, ils sont beaucoup moins embêtés. En effet, la plupart des films provenant de l’industrie bollywoodienne offrent au public occidental de bonnes louches de danses indiennes et de fêtes colorées.

 

D’ailleurs, lorsque ces derniers sont utilisés dans des scènes de séries télé, mettant en scène des personnages d’origine indienne, cela semble moins poser problème…