Tenez vous prêts, Fishbach régénère la chanson française

0
518

Son album À ta merci sort le 27 janvier, on vous prépare donc à l’écoute de Fishbach, une artiste dont on risque d’entendre (beaucoup) parler cette année.

Comment passer à coté des échos des Rita Mitsouko dans les morceaux de Fishbach ? L’influence eighties que souffle avec brio la française de 25 ans dans cet opus apparaît comme résolument moderne. Quelque chose dans ces titres nous a déjà trouvé : peut-être l’idée géniale de de ne s’inspirer que d’elle-même et de ses propres envies musicales. Fishbach l’avoue elle-même à la fin de l’enregistrement de son album : « Et voilà c’est figé pour toujours ! J’aime l’idée que ces chansons disent qui je suis à vingt-cinq ans. Dans chacune, une femme différente. » 

Dans Mortel sorti l’année dernière, les synthés sonnaient rêveurs tandis que les rythmes martelants conféraient à ce titre l’ambition électro qui aurait pu lui manquer. Un possible héritage de sa première expérience en duo punk. Mention spéciale à Ma Voie Lactée qui ouvre cet album avec la stature d’un titre phare à l’image de ce nouvel opus. 

Le répertoire est poétique, sans en faire trop ; textes modernes et inspirations songeuses sont de la partie. La langue est française, les influences aussi : comme un bon vieux tube de Bashung, le tout nous attire sans concession vers des mélodies célestes teintées d’ombre. En d’autres mots, la grande classe.

La voix est sur le fil du rasoir, incertaine, puissante et assurée quand elle guide les mélodies chaloupées de certains titres (Un autre que moi). Une once de folie dans le regard et Fishbach assure sa présence attachante. La sensibilité est maîtrisée jusque dans les aigus (Y Crois-tu) toujours aimantée d’une habileté impressionnante.

Les inflexions de On me dit tu résonnent encore après l’écoute ; tonique et tourmenté à la fois, le titre est un beau tableau de l’étendue musicale de Fishbach. Assez impressionnant par son côté fiévreux couplé à un éclat dissimulé, Béton mouillé est une surprise quant à son audace musicale, transcendée par un synthé omniprésent. Un joyeux désordre de sons qui fait étonnamment tout cohabiter parfaitement.

On vous parie que Fishbach sera sur toutes les lèvres cette année. À vérifier par une date à la Cigale le 14 mars.