Resident Evil 7 est sorti le 24 Janvier 2017 et édité par Capcom, sur PC, Xbox One, et PS4. Mais la version Gold Edition a vu le jour le 12 décembre avec deux nouveaux DLC. Vu le nombre de tests sur le sujet, je donnerai mon avis sur le jeu avant de passer au sujet qui nous intéresse, Pas un héros et La fin de Zoé ! (Si seul l’avis sur les DLC vous intéresse, vous pouvez zapper la partie qui arrive)
Resident Evil 7, le renouveau de la série ?
En lançant le jeu, j’ai été particulièrement déçue de ne pas entendre « Resident Evil SEVEN » avec la grosse voix bien caractéristique de TOUS les Resident Evil ! Franchement, sur ce point, c’est une déception sans nom… Avez-vous aussi remarqué que le 7 est très peu visible sur la jaquette du jeu? Comme pour annoncer que ce Resident serait le début de quelque chose…
Alors oui, il est le début de quelque chose, la première fois que cette licence serait en vue FPS. Si on est d’accord que cela peut rendre la peur plus intense, il n’en est pas moins objectif de penser que Capcom joue sur la lancée des Outlast, Alien Isolation ou encore la démo de P.T., dommage que le jeu ait besoin de passer en vue à la première personne pour repousser les limites de la peur. Mais malheureusement, ce n’est pas le seul subterfuge du studio pour susciter la peur et la tension… Vous incarnez Ethan, un homme à la recherche de votre femme, disparue 3 ans plus tôt. Et Ethan, bien que svelte (au regard de son ombre) court presque aussi vite qu’il ne marche… En somme, ce n’est pas en courant que vous éviterez les ennemis, très souvent vous prendrez des coups puisque TOUS les ennemis sont plus rapides que vous. A croire également que toute la première moitié du jeu Ethan est à peine plus effrayé qu’une souris en train de se faire manger, le personnage manque clairement de charisme et de réelles réactions de peur. C’est en avançant dans l’aventure qu’Ethan se révèlera plus bavard.
Concernant les graphismes, il n’y a trop rien à dire de négatif, les jeux de lumière sont très réussis, la végétation ou les flaques d’eau sont généralement du même acabit. Si je ne suis pas fan des visages qui sont parfois un peu trop lisses à mon goût, le rendu des barbes de quelques jours est plutôt réaliste, tout comme celui des mains ! Il y a très peu de mauvaises textures, et quand c’est le cas, c’est juste le temps que la texture charge. D’ailleurs en parlant de choses réussies, le doublage français est également très bon, on y croit et on apprécie l’excellent travail des doubleurs…La famille Baker est vraiment bien mise en avant. Pour ce qui est de l’environnement sonore même si aucune musique ne devrait vous rester dans la tête, certaines sont plutôt stressantes et rendent l’ambiance particulièrement angoissante…Surtout si vous êtes à moitié dans le noir avec votre lampe de poche qui clignote.
En matière d’histoire, c’est le retour des documents à lire, et ça c’est plutôt cool, ça nous a beaucoup manqué dans RE 6, mais au moins là, il y en a pas mal. Si encore une fois on n’est pas confronté à des zombies (oui à la base, c’est quand même contre ça qu’on se bat bordel !), c’est une famille plutôt dérangée qui s’en prend à nous dans une baraque perdue on ne sait où, et il faut tout faire pour sortir vivant. Pour une fois, le speech de départ ne concerne pas Wesker, mais pour autant nous n’avons pas vraiment la sensation d’être dans un Resident Evil, on est encore dans de la manipulation mentale et franchement, c’est un peu ce qui a perdu la série avec RE 4 et RE 5. Le 6 avait su rattraper un peu plus l’essence de la licence avec la campagne de Léon, sans la transcender mais au moins on était un peu plus proche de la vérité, et de ce qui était si apprécié dans les anciens. Dans celui-ci, vous aurez aussi des monstres qui vous arriveront sur la figure sans trop crier gare mais bon, on n’est encore quand même pas dans du zombie pur et dur, mais plutôt des trucs un peu dégueulasses et informes qui auront tendance à nous rappeler les immondices de RE 4. Si à la limite, on peut l’accepter, le bestiaire est quand même très restreint et nous relancer sur de la manipulation mentale…Franchement ça n’a rien d’innovant, et c’est vraiment dommage. On aurait espéré mieux, surtout qu’Ethan n’est en plus pas charismatique pour deux sous et que même Joe (le personnage incarné dans le DLC End of Zoe) est plus intéressant en 1h30 qu’Ethan en une dizaine d’heures.
Si en plus vous prenez en compte que toute la tension et la peur que vous puissiez ressentir dans le jeu la majorité du temps se tient au fait que votre personnage est extrêmement lent comme un obèse asthmatique (Merci à un copain pour cette description pleine de vérité !), et qu’en plus il ne sait clairement pas tirer…Vous avez le combo gagnant pour prendre des free dégâts, et louper vos deux seuls coups au shotgun. C’est relativement agaçant, la visée n’est clairement pas aisée même après 12h de jeu, on rate encore des tirs. C’est pour moi de la fausse difficulté pour générer de la peur ! Et, ça ne prend pas du tout ! En règle générale, je ne joue jamais aux jeux d’horreur (même si j’adore la licence Resident Evil), exception faite pour les jeux d’horreur en coop, je supporte mal la tension de certains jeux… Si au début du jeu j’étais plutôt tendue, notamment avec les passages dans le noir (je déteste le noir, vive la lumière !), il y a de nombreux passages où j’oubliais littéralement l’ambiance pour me concentrer sur mes tirs… Eh oui, en plus de ne créer chez moi que de la frustration au lieu de la peur/tension recherchée, il n’y avait plus aucune immersion. D’ailleurs en parlant d’immersion, les taches de sang qui restent sur votre écran bien que votre vie soit au vert…Et bien ça aussi, ça a tendance à casser l’ambiance ! On regrettera encore l’absence de vraies énigmes, parce que oui, c’est ça qui fait aussi l’essence de la série. Ah, et le choix qu’on vous proposera aux 2/3 du jeu, le pire faux choix qu’on pourrait vous proposer est là, dommage parce que ça aurait pu être clairement sympa qu’il y ait un réel impact, mais au lieu de ça c’est juste pour vous refourguer un DLC (End of Zoe).
Bon, après tous ces points négatifs, et après 12h passées pour finir le jeu, il y a quand même des points positifs, une nouvelle histoire en milieu clos. On se croirait presque dans RE 1 pour le coup, et ça c’est plutôt cool, on a 3 environnements vraiment distincts, même si le dernier est sans doute le moins intéressant, il faut avouer que la maison est bien malsaine… Surtout avec tous ces bruits de portes ou planchers qui craquent, avec un bon casque vous entendrez tout et je vous assure que ça aura tendance à vous faire flipper. Même pour rien. D’ailleurs, c’est là où le jeu renoue avec la peur, la peur suggérée, il y en a un peu dans ce titre, et c’est pour moi la meilleure des peurs. Que ce soit par l’ambiance audio, les ennemis qui font des rondes dans un environnement restreint, ou ceux qui se montrent à vous sans que vous sachiez si c’est du lard ou du cochon. Il y a quand même des bons points, notamment le fait que nos ennemis n’en sont pas réellement, ce ne sont pas des inconnus, ce sont des victimes avant tout. On peut finalement éprouver une certaine compassion pour eux (non pas pour toi Lucas, toi t’es juste taré !). La durée de vie est plutôt correcte également, et les allers-retours ne sont pas trop dérangeants. Les boss sont également plutôt sympas à battre, même si le dernier est très très décevant et se tue en normal avec 5 balles de 44. Magnum et 3 grenades incendiaires, dommage parce que le jeu se termine sur un boss trop facile et qui plus est avec un air de déjà vu avec celui de la campagne d’Ada dans RE 6.
Pas un héro (Not a Hero), incarnez Chris dans ce DLC Gratuit !
Oui, gratuit, vous avez bien lu. Alors si au début, j’étais plutôt en mode, « oui j’aime pas les DLC où ils t’amputent le jeu original, en plus c’est dégueulasse parce que tu dois repayer derrière pour l’avoir » Mea culpa, il est gratuit. C’est déjà un point qui me fait revoir ma note. Même si je ne suis toujours pas fan des DLC qui te crament une partie du jeu pour exister, le fait qu’il soit inclus pour tout le monde c’est déjà un bon point.
Donc vous incarnez Chris, et heureusement…Celui-ci se déplace déjà bien plus vite, et sa visée est plus fluide, par contre dites adieu à votre ombre, vous n’en avez pas, vous êtes roux. En plus de ça vous êtes équipé d’armes plutôt puissantes, et ça aussi c’est franchement plaisant. Le gameplay est légèrement amélioré mais rien de bien transcendant à dire vrai, ça n’apporte pas grand-chose par rapport au jeu original. Et malheureusement, on se retrouve dans un niveau recyclage et forcément c’est le niveau le moins intéressant du jeu ! Mais bon, on ne va pas se plaindre, c’est gratuit, et on a une petite histoire pas désagréable, qui répond à quelques questions mais qui en laisse aussi en suspens…(Coucou Umbrella) Et c’est agréable de pouvoir jouer de nouveau Chris. On regrettera par contre de ne reconnaître de lui…Que sa voix ! Oui, parce que Chris ressemble à je ne sais qui, mais pas à Chris Redfield. Très franchement, ça c’est le gros point noir, et j’avoue que le jouer en vue FPS, ce n’était pas le grand trip non plus. C’est ça d’avoir l’habitude de le jouer en TPS…Mais réflexion faite, vu sa tronche, ce n’est pas forcément plus mal. Il vous faudra environ 1h30 pour terminer ce DLC, ce n’est pas très long, mais même si l’aventure ne vous laissera pas un souvenir impérissable, ça complète tout de même l’histoire du jeu. C’est vraiment à jouer pour l’histoire plus que pour le contenu en lui-même, un petit bonus pas désagréable mais qu’on ne fera qu’une fois. Si vous vous demandez où Lucas est passé, c’est qu’il est parti jouer à cache-cache avec Not a Chris.
La fin de Zoe (End of Zoe), incarnez Joe, le frère de Jack et oncle de Zoe !
Proposé au prix de 14.99 € (ou disponible avec le season pass), End of Zoe, vous proposera donc d’incarner Joe, celui-ci vit dans les marais, et quelques semaines (mois ? ) après ce qui s’est passé dans la maison des Baker, il finit par trouver Zoe au sol et mal en point, entourée par deux soldats armés. Ni une ni deux, Joe les attaque poings nus pour défendre sa nièce. Il fera donc tout ce qui est en son pouvoir pour la sauver et la solution est bien sûr de lui donner le remède (que notre gentil Ethan lui a refusé si vous avez fait ce choix dans votre partie du jeu original). Concernant les points négatifs, vous n’avez toujours pas d’ombre, ça c’est bien dommage et le DLC est assez court…Et c’est d’autant plus court quand on s’amuse ! Et c’est d’ailleurs le gros point positif de ce DLC.
Vous allez prendre du gros fun et apprécier le côté bourrin, surtout si avec Ethan armé jusqu’aux dents vous ne vous sentiez jamais en sécurité, avec Joe ça sera tout le contraire. Même poings nus, il est redoutable et là vous prendrez un plaisir fou à faire ce DLC. IL est assez court 1h20 environ, à peine plus court que Not a Hero. A dire vrai, on sent très rapidement que l’avancement du DLC est rapide, et qu’on s’approche de plus en plus de la fin, mais éclater du monstre crade à coups de poings est un vrai défouloir… Il est clair et net que vous serez sans doute tenté de le refaire en plusieurs difficultés, juste pour le plaisir. Le gameplay est plus nerveux, et attrayant, on se sent fort, on n’a peur de rien et on se sent vraiment investi d’un vrai objectif, sauver Zoe. Joe est charismatique, et fait peut-être même office d’une caricature de l’homme des bois, mais qu’importe ! Le plaisir avant tout, et il y en a, Capcom aurait pu être un peu plus généreux sur la durée de vie ou le prix quand on voit qu’il coûte quand même seul 14,99€. Difficile de vous recommander d’attendre une promo ou de récupérer le season pass tant il apporte une lueur d’espoir dans un jeu bien sombre où vous avez décimé plus de la moitié de la famille Baker. C’est un DLC qui clôture bien l’histoire de la famille Baker, parce qu’après tout, c’est surtout leur histoire qui nous est contée dans le jeu de base, bien plus que celle d’Ethan.
Resident Evil 7 Gold Edition, vous propose donc un contenu qui vous donnera toutes les cartes en main pour comprendre l’histoire dans sa globalité. Not a Hero ne révolutionne pas le jeu mais permet de donner des réponses, et End of Zoe est quant à lui une réussite, bien qu’un peu cher. Si vous ne possédez pas encore le jeu mais que vous voulez vraiment le faire, prenez le avec son season pass, en plus de End of Zoe vous aurez les vidéos interdites qui renforceront votre malaise vis-à-vis de la famille Baker, avec deux modes de jeu (Ethan doit mourir et l’anniversaire de Jack), de quoi prolonger l’expérience un peu plus. On ne peut pas dire que cela soit encore le titre qui redorera la licence déjà bien amochée, mais on ne peut pas dire qu’il s’agit d’un mauvais jeu, et quand on passe après le 6, on peut difficilement dire que le 7 fait pire. Il ne fait peut-être pas beaucoup mieux, mais pour une première en FPS si on écarte les défauts et la non prise de risque le jeu peut vous procurer une expérience plus positive que négative. Pas parfait, peut faire beaucoup mieux, mais ce n’est pas la catastrophe attendue. Et si on oublie la venue de Chris, pas sûre qu’on aurait pu également nommer le jeu Resident Evil. Il en porte peut-être le nom, mais ce n’est pas ça qui fait l’identité d’un jeu.