Le test bipolaire de Schrödinger’s cat and the Raiders of the Lost Quark

0
663

Pour ceux qui ne connaîtraient pas le chat de Schrödinger (ou Schrödinger’s cat en anglais), c’est une expérience de pensée datant de 1935, imaginée par Erwin Schrödinger. Elle concerne le domaine de la physique quantique et plus particulièrement l’influence de l’observation d’une expérience sur le déroulement de celle-ci. Pour résumé, un chat est enfermé dans une boîte avec un liquide toxique, tant que l’on ne regarde pas, on ne sait pas si le chat est mort ou non et Schrödinger nous dit qu’il est à la fois vivant et à la fois mort. Paradoxal. Dans ce contexte, difficile de penser qu’un jeu portant le nom du fameux chat puisse donner un divertissement plein d’humour et à la portée de tous. Et pourtant, c’est le défi qu’ont relevé les petits gars de la Team 17, célèbres créateurs de la série Worms, en collaboration avec le studio Italicpig avec ce Schrödinger’s cat and the Raider of the Lost Quark.

possibilitees
Schrödinger’s cat and the Raiders of the Lost Quarks est un jeu d’action/aventure/plateforme/puzzle. Et oui, avec un thème comme celui-là, vous ne vous attendiez pas à un jeu multifacette? Le scénario de base est assez simple, il existe un zoo des particules où sont exposées toutes les particules connues par l’humanité. Ce magnifique zoo est un lieu de joie et d’attraction, jusqu’au jour où un accident arrive et les particules s’échappent créant le chaos. Qui appelle-t-on pour résoudre le problème? Non, pas SOS fantômes, mais bien le chat de Schrödinger. Celui-ci va devoir enquêter et réparer ce chaos en rattrapant toutes les particules et en les enfermant à nouveau. Pour cela, il pourra compter sur les Quarks. Si dans la vraie vie ces particules composent les éléments visibles et se combinent entre elles pour donner des protons et neutrons entre autres, dans le jeu elles sont représentées de manières bien plus sympathiques par des petits bonshommes divisés en quatre catégories: les Quarks hauts (représentés en jaune et associés à la touche L1), les Quarks bas (représentés en bleu et associés à la touche L2), les Quarks vérités (représentés en vert et associés à la touche R1) et les Quarks beauté (représentés en rouge et associés à la touche R2). Chacun de ces Quarks a une fonction particulière. En effet, les jaunes servent au déplacement, les bleus à la destruction, les verts à la protection et les rouges à la construction. A partir de là, toutes les combinaisons possibles sont envisagées pour résoudre les énigmes et traverser les niveaux. A titre d’exemple, trois Quarks jaunes créeront un hélicoptère pour atteindre une plateforme, trois rouges une plateforme ou en mixant les couleurs, deux jaunes et un vert créeront un parachute. A vous de combiner ces petits gars pour atteindre les particules à ramener dans leur cage ou atteindre les plateformes hors de portée du matou.

hélico
Concernant la bande-son, sachez que Schrödinger’s cat est en anglais sous-titré français. Le thème du jeu étant la physique quantique, attendez-vous à en avoir partout, sur tout le domaine, Boson de Higgs, Newton et consorts. Bien évidemment, cela peut rebuter au premier abord, mais l’écriture des dialogues, les doublages et l’humour l’emportent largement et l’on se retrouve à rigoler en se prenant pour un scientifique, un peu comme face à un épisode de The Big Bang Theory. Les musiques quant à elles ne sont pas transcendantes mais se fondent bien dans l’univers et dans l’ambiance du jeu. Le personnage du chat de Schrödinger ne cesse de sortir vannes sur vannes, de passer de situations rocambolesques en situations embarrassantes, toujours dans un humour omniprésent.

tableau chasse

Graphiquement, Schrödinger’s cat and the Raiders of the Lost Quarks possède un aspect cartoonesque pas déplaisant et très coloré. Mais ne vous méprenez pas, sous leurs aspects assez simples, les 7 environnements du jeu vous feront vous arracher les cheveux, la faute à une difficulté accrue et le système de combinaison de Quarks omniprésent et (trop) récurrent. En effet, tout le gameplay du jeu est basé sur ces compositions, parfois brouillonnes et il arrivera très souvent que vous ne vous souveniez plus de la combinaison, voire que vous sortiez la mauvaise. Et c’est bien le défaut de ce jeu, les combinaisons étant accessibles très tôt dans le jeu, pour ne pas dire dès le départ, on ne sent pas de réelle évolution au long du jeu, et on finit par s’ennuyer assez rapidement.

Schrödinger’s cat and the Raiders of the Lost Quark est un jeu nominé plusieurs fois pour sa qualité d’écriture et de doublage, qui est assurément le point fort de ce soft. Cependant, le thème abordé, aussi bien traité soit-il, peut rebuter les néophytes dans le domaine. De plus, le système de combinaisons de Quarks aurait surement gagné à se débloquer au compte goutte au fil de l’aventure pour éviter de lasser et proposer une réelle évolution. Proposé à un prix raisonnable, le jeu ressemble à son sujet: paradoxal. A la fois Schrödinger’s cat vous captive par sa narration, à la fois il vous ennuie par son gameplay redondant. Tant que vous ne regarderez pas à l’intérieur, son intérêt sera à la fois vivant et mort.