Dossier Assassin’s Creed : Retour sur le déclin d’une franchise culte !

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La licence de jeu vidéo Assassin’s Creed est culte. Développée par le studio français Ubisoft en 2007, la saga a su durer dans le temps. Elle a d’ailleurs bénéficié d’une adaptation sur grand écran en 2016. D’abord précurseur , la saga aujourd’hui peine à se renouveler et semble être en manque de souffle. Alors qu‘Assassin’s Creed Valhalla, douzième jeu de la saga, est prévu pour cette fin d’année, retour sur une saga qui a marqué les joueurs pour le meilleur et pour le pire. 

L’histoire

Desmond Miles, barman, se fait capturer par l’entreprise Abstergo car il serait un descendant d’une lignée d’assassins. Abstergo le force donc à utiliser l’Animus ( technologie permettant de revivre la vie de ses ancêtres) pour pouvoir incarner ses aïeuls assassins. Cependant, l’entreprise Abstergo cache en fait l’ordre des Templiers, ennemis jurés des Assassins. Les Templiers cherchent à obtenir des artefacts antiques nommés les fragments d’Eden. Des objets capables de manipuler les hommes. On incarne donc plusieurs assassins à des périodes historiques différentes pour contrecarrer les plans de la firme Abstergo. En effet, on joue Altair au temps des Croisades ou encore Ezio pendant la renaissance.

C’est cet aspect historique qui fait la force du jeu, entre présent et histoire, le joueur est plongé dans des décors dépaysants. Les jeux AC réussissent à créer une expérience visuelle unique que le joueur souhaite réitérer à chaque sortie de jeu. De plus, avec l’évolution des consoles et donc des capacités graphiques, nous avons pu suivre l’évolution de la grisonnante et froide ville de Damas dans le premier jeu à la vaste et colorée Grèce antique de AC Odyssey.

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Assassin’s Creed vs Assasin’s Creed Odyssey

ac odyssey Dossier Assassin's Creed : Retour sur le déclin d'une franchise culte !

 

Le système de jeu

Voila ce qui rendait les jeux AC si jouissifs. En effet, les jeux se démarquaient de part leur originalité. Infiltration, grimper au mur ou autres assassinats discrets. C’était la recette parfaite qu’Ubisoft avait mise au point pour son jeu. Assassin’s Creed arrivait à mélanger les genres avec une facilité presque troublante. De plus, ses tours de contrôles qui découvraient la map au fur et à mesure sont devenues iconiques et reprises dans plusieurs autres licences. Ubisoft a d’ailleurs recyclé cette idée pour l’incorporer dans les Far Cry. 

En bref, Assassin’s Creed c’est une histoire mais avant tout un gameplay unique. Aussi, la licence avait ses gimmicks, ses éléments facilement reconnaissables et qui se différenciaient des autres jeux d’aventures classiques. Par exemple, la vision d’aigle qui affichait en surbrillance les éléments, ennemis présents sur la carte, qui sied parfaitement aux amateurs d’infiltration. Une caractéristique devenue la marque de fabrique du jeu. Et lorsque l’on parle de marque de fabrique, on ne peut pas oublier la fameuse lame secrète. Effectivement, il s’agit de l’arme phare du jeu. Présente dans quasiment tous les opus, cette lame se déclinera même en lame-crochet ou en lame empoisonnée. En somme, Assassin’s Creed possède un système de jeu révolutionnaire pour l’époque.

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Point d’oservation Assassin’s Creed Rogue

 

Le déclin de la saga Assassin’s Creed

Avec tous les arguments positifs et les innovations apportées par la licence dans le monde du jeu vidéo, on se demande comment une licence aussi forte a pu autant perdre de sa superbe. Les points négatifs, ça, il y en a. Et ça ne s’est pas arrangé avec le temps. Le premier volet sorti en 2007 fut un succès inattendu. En une semaine seulement, le nouveau jeu d’Ubisoft s’est écoulé à plus d’un million d’exemplaires. Non exempt de défauts, Ubisoft a compris qu’il y avait quelque chose à faire avec cette nouvelle saga. Deux années plus tard, Assassin’s Creed 2 voyait le jour, avec son lot de nouveautés. Considéré comme l’un des meilleurs AC, il impose définitivement les jeux Assassin’s Creed comme une valeur sûre.

Si deux ans se sont écoulés entre les deux premiers épisodes, on ne peut pas en dire de même avec la suite. En effet, Ubisoft a adopté un rythme de parution frénétique, avec un épisode par an. Si des jeux comme Fifa peuvent se le permettre, car ils sont des simulations de sport et dont les changements sont moindres chaque année, c’est une autre histoire pour un Open-World de l’envergure d’Assassin’s Creed.

Ce rythme ne pouvait que causer du tort à la saga. Cela s’est payé lors de la sortie d’Assassin’s Creed Unity, le premier AC sorti sur sur console Next-Gen, en effet, le jeu était si bugué qu’Ubisoft a dû s’en excuser en offrant un DLC gratuit. De plus, il est difficile d’innover lorsque l’on sort un jeu chaque année. Un sentiment de lassitude s’empare donc les joueurs qui réclament du nouveau.

ac unity bug Dossier Assassin's Creed : Retour sur le déclin d'une franchise culte !
Assassin’s Creed unity bug

La méta-histoire d’Assassin’s Creed

Second signe de déclin, l’histoire contemporaine. Comme précisé plus haut, Assassin’s Creed possède deux histoires. Dont l’une se passe à notre époque. Cette méta-histoire, dans laquelle on incarnait Desmond, était bien ficelée et très prenante. Entre énigmes et recherche, cela donnait vraiment du corps et une autre perspective au jeu. Mais, toute bonne chose a une fin. Dans Assassin’s Creed 3, Desmond se sacrifie pour sauver le monde. Alors oui, il fallait bien que cette histoire se finisse en beauté plutôt qu’Ubisoft tire sur la corde. Le problème est qu’après ça, la méta-histoire est devenue plus insipide et fade. Elle était là que parce qu’il le fallait… Et rien d’autre.

desmon miles Dossier Assassin's Creed : Retour sur le déclin d'une franchise culte !
Assassin’s Creed 3

 

Un changement de formule…

A l’ère des réseaux sociaux, il est plus facile pour une communauté de faire part de son mécontentement. Et ça, dans tous les domaines. Lorsqu’un film déplaît, une pétition surgit instantanément sur le net. C’est pareil pour Assassin’s Creed: les jeux passent et se ressemblent. Le mécontentement des fans se fait ressentir, très fortement. Ubisoft n’a guère le choix de revisiter sa formule et de s’adapter à l’époque. Le studio brise enfin son rythme de parution de un an, en prenant une pause de deux ans après AC Syndicate. La licence revient donc avec Assassin’s Creed Origins. Avec cet opus, Assassin’s Creed assume totalement son côté RPG.

Fortement inspiré de The Witcher 3 ou Dark Souls, Ubisoft sort un bon jeu mais pas un bon Assassin’s Creed. En effet, tout ce qui faisait la force du jeu disparaît comme si Ubisoft cherchait à faire table rase du passé. On retrouve arbre de compétences, armes avec différents niveaux de puissances, nouveau gameplay et interface. Même la chronologie n’est pas respectée. Cocasse, pour un jeu s’appelant Origins… En bref, le jeu est convaincant mais l’esprit d’Assassin’s Creed est perdu.

…Peu innovant

Fort de son succès commercial, le studio français sort AC Odyssey, pour faire simple : c’est le même jeu que Origins sauf qu’il se passe en Grèce antique. Peu d’améliorations dans cet opus. Simplement « l’esprit Assassin’s Creed » qui disparaît peu à peu. Elle est révolue l’époque où Assassin’s Creed innovait et apportait des fonctionnalités inspirantes. Maintenant, la licence se calque sur les tendances et rempli un cahier des charges. Au grand regret du public. Une saga iconique et culte qui se transforme en un simple jeu d’aventure quelconque.

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Assassin’s Creed origins

Ce changement de formule, était-il pour le mieux ? Eh bien oui et non. En effet, la saga connait un second souffle et a réussi à se réinventer. En proposant des open World Action Rpg complets et excessivement fournis en quêtes annexes. Cependant, en jouant à Odyssey ou Origins, difficile de se dire qu’il s’agit d’un Assassin’s Creed. Nous parlions plus haut de la lame secrète, élément phare de la licence. Si l’on observe les jaquettes des jeux, la lame apparaît systématiquement. Sauf pour les deux derniers volets, où la lame est totalement invisible, ou bien mise en second plan.

Assassin’s Creed Valhalla : Dernière chance ?

Pour cette fin d’année, Ubisoft reviendra avec Assassin’s Creed Valhalla. Il se déroulera lors de l’ère vikings et on pourra y incarner le guerrier Eivor, qui sera soit un homme ou une femme, selon votre choix. Cet Assassin’s Creed apparaît comme une dernière chance pour Ubisoft. Au vu des premiers extraits le jeu semble être sur la même direction artistique que les deux derniers. Valhalla sera donc lui aussi un Open World action RPG. Cependant, les développeurs semblent avoir pris bonnes notes des critiques des joueurs. La lame secrète sera de retour comme l’a prouvé le trailer de lancement.

ac valhalla Dossier Assassin's Creed : Retour sur le déclin d'une franchise culte !

Les vikings ont le vent en poupe en ce moment, on compte beaucoup d’œuvres populaires basées sur la mythologie nordique. On peut citer les séries Vikings, The Last Kingdom, le manga Vinland Saga et même le dernier jeu God of War. Ubisoft ne prend donc pas de risque en suivant un mouvement qui marche actuellement.

Pour finir, on peut se demander si Assassin’s Creed Valhalla ne serait pas la dernière chance d’Ubisoft concernant la saga Assassin’s Creed. Ubisoft ne ferait-il pas mieux de développer de nouveaux projets ? Prendre son temps et revenir à une base plus solide ? Une base que les fans réclament depuis bien trop longtemps maintenant. Ce n’est pas un problème de suivre la tendance mais c’est de ne pas y apporter sa touche, sa vision qui en est un. En somme, Assassin’s Creed Valhalla apparaît comme une épée de Damoclès au dessus d’Ubisoft.