Série attendue et scrutée par notre rédaction, Miss Kuroitsu from the monster development s’est achevée en ce mois d’avril au bout de son 12 ème épisode. Fascinante dès son premier opus, elle a continué à déroulé son idée loufoque et totalement assumée. La crainte d’une perte de rythme ou d’un épuisement du concept n’est jamais arrivée. Très bien écrite, réalisée, dotée d’une équilibre parfait en termes de rythme et de ton, cette œuvre nous a tenu en haleine. Son épilogue nous laisse même dans un état de frustration tant nous aurions apprécié déguster encore de ces aventures loufoques. Nous vous expliquons ici les raisons de notre amour pour cette anime.
Un high concept déjanté
Dans l’affrontement éternel entre les forces du mal et du bien il existe des anonymes que les récits ont toujours laissé sur le côté. Les employés, les assistants qui dans l’ombre donnent vie aux sombres projets de leur commanditaire. Miss Kuroitsu travaille dans ’un des nombreux bureaux de la société du Mal Agastia. Son domaine d’expertise : la création de monstres capables de renverser les super-héros du Japon.
Son poste laisse la part belle à la créativité, à l’audace et serait un vrai rêve s’il n’y avait un problème: La bureaucratie. En effet, les équipes de développement doivent sans cesse jongler avec les contraintes budgétaires, les règlement divers et les guerres entre services. Ce qui provoque retard, erreur de conception et finalement échecs répétés face aux super-héros. Pourtant, Miss Kuroitsu et ses collègues tentent vaille que vaille de mener leur mission et faire prospérer leur affaire.
Miss Kuroitsu from the monster development : une narration parfaitement maîtrisée
Un premier constat saute aux yeux au terme de cette saison : la qualité d’écriture. Celle-ci d’abord rejaillit dans la structure globale de cette saison. Les épisodes indépendants tissent néanmoins une trame cohérente où des arcs divers se rejoignent dans l’épisode final. Ceci forme une série riche où nous suivons pêle-mêle l’histoire de notre héroïne, d’une intermittente du mal, de monstres en quête de reconnaissance et de super héros sur le qui-vive. Le tout culmine lors de l’épisode final qui réserve une sacrée surprise et clôt brillamment cette saison.
Cette écriture donne aussi toute la qualité dans la structure interne des épisodes. L’ouverture des épisodes est toujours très drôle portée par une excellente voix off et des titres déjantés (faites une pose pour déguster cette prose). L’enchaînement ensuite des péripéties demeure dynamique, plein de surprises, alternant avec maestria les différentes péripéties. Il est d’ailleurs impossible d’anticiper ce que nous réservent les épisodes tant les scénaristes manient avec brio l’art de la surprise. La fin des épisodes est également très réussie entre une chute toujours imprévue, des hommages aux cosplayers et des scènes post-générique de qualité. Ajoutez à cela un opening et un ending très entraînants et vous avez une série très bien pensée.
Références, hommages et parodies
Miss Kuroitsu from the monster development parle de super-héros en inversant le point de vue. Nous prenons en effet le point de vue des vilains en nous centrant sur les petites mains, ces noboby qui se tuent à la tâche. Sur ce concept, la série fonctionne comme une parodie de haute tenue. Elle se construit sur le face à face entre deux univers aux antipodes : le monde de l’entreprise et celui des super-héros. Ainsi, l’histoire nous met en scène des stages d’entreprises, des réunions de coordination, des entretiens d’embauche ou encore le recrutement d’intérimaires un peu spéciaux. C’est un peu comme si l’univers de The Office fusionnait avec celui de Justice League. En posant des questions essentielles : Que deviennent les héros, vilains à leur retraite ? Est-on super-vilain à temps complet ?
Cette parodie se fait avec un respect total et un amour pour l’univers super-héroïque. Elle s’appuie en effet sur une reprise des codes des super-sentaïs japonais. La variété des costumes, les clins d’oeil aux œuvres phares, au lexique, constitue le socle sur lequel le public adhère au propos. Tout sonne vrai. D’autant plus que les épisodes reprennent également les codes des comics : sociétés secrètes, assemblées, forteresse de solitude. Ainsi, la série distille des références à cette mythologie moderne au gré des pérégrinations de notre héroïne. Elle prend soin aussi d’intégrer de vraies figures du cosplay japonais renforçant l’immense « cool attitude » que dégage cette oeuvre.
Miss Kuroitsu from the monster development : techniquement très propre
La réalisation soutient parfaitement l’ambition du propos. Soulignons d’abord le travail sur les couleurs, très pastel, chaudes, douces qui s’accordent totalement avec l’ambiance décalée de l’histoire. Tout baigne dans une ambiance presque kawaï alors que nous suivons une entreprise au service du mal. Cette atmosphère est complétée par la diversité des costumes, situations, armures. Les équipes ont laissé libre cours pour imaginer les créatures les plus dingues. Un oiseau sorti de Kirby, un dinosaure cohabitent avec des samouraïs, des maîtres du froid et autres vampires. Il en va de même pour les super-héros alternant figures du super-sentai, magical girls.
L’animation et le travail sonore sont également à souligner. L’animation sert en effet aussi bien les nombreuses scènes que les passages de comédie pure. Elle aime également détourner les scènes classiques du genre : le séjour à la plage, les onsen… La bande son vient compléter cette haute tenue technique. Nous avons déjà souligner la qualité de l’opening très entraînant. Nous devons aussi féliciter toutes les musiques qui convoquent toute une gamme d’ambiance. De l’univers des shonen, en passant par G.T.O ou Full Metal Panics, le compositeur livre une partition d’une grande diversité.
Miss Kuroitsu from the monster development a donc enchanté ce début d’année. Sur un concept déjanté et a priori absurde, Hiroaki Mozusaki, son créateur, livre l’anime le plus drôle, le plus créatif de cet hiver. Une certitude nous suivrons désormais avec attention les futurs projets de cet auteur. La série est disponible en intégralité sur crunchyroll.