Le Miburôshi Gumi entre en guerre dans le tome 7 de Chiruran

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Depuis plusieurs tomes la série Chiruran édités par Mangetsu se concentrait sur des luttes annexes mais les clans Serizawa et Kondô sortent les sabres. Le volume sept qui vient de sortir marque le début d’une guerre des gangs.

Comment arrive-t-on à une guerre ?l'origine de la guerre dans Chiruran

Chiruran est un récit en flash-back fait par un vétéran devant une jeune journaliste. Ce vieil homme a un regard très négatif sur son passé et cela explique sans doute d’où vient l’humour : les miliciens ont parfois des attitudes puériles qui nous font sourire. Le dessinateur Shinya Umemura a un grand rôle dans la réussite de la série. Les costumes délirants et les visages grimaçants facilitent les blagues : un espion ressemble à un homme grenouille avec un masque de chantier. Le dessinateur est tout aussi doué à transmettre le dynamisme et la violence des duels. Chiruran est avant tout une série de guerre et justement le vétéran va dans ce tome sept lui révéler les causes de la lutte fratricide au sein de la milice du Miburôshi Gumi : l’assassinat à Yagi-Tei…

Ce tome très agité pour les miliciens alors qu’il suffit d’une étincelle pour déclencher la guerre. La lectrice ou le lecteur attendaient depuis longtemps la confrontation entre les groupes Kondô et Serizawa. Chaque général a rassemblé son groupe et ils vivent désormais l’un en face de l’autre. Ces deux généraux sont avides de pouvoir et les sources de concurrence se multiplient. En effet, dans le tome cinq, le groupe de Kondô a tué un espion placé par le groupe adverse. Cette tension mise en place par le scénariste Eiji Hashimoto aboutit à une guerre au sein de la même milice de samouraïs mais son origine vous surprendra car elle est extérieure aux deux groupes. Cependant, plus que des combats massifs, cette montée en tension passe par une opposition entre deux samouraïs et une enquête policière.

L’histoire derrière le mangale démon dans Chiruran

Le Miburôshi Gumi était une milice rassemblant des samouraïs sans chef, des rônins. En période de paix et de modernisation, cette élite noble militaire se retrouve massivement sans emploi et les gangs ont donc rapidement grossi. La série illustre donc le changement de statut du samouraï qui n’est plus un soldat noble au service d’un grand seigneur mais un homme sans ressources qui utilise ses talents militaires pour gagner sa vie. Socialement, il y a une régression car n’importe qui peut faire partir de la milice : un personnage est un ancien artisan et un autre est le fils d’un paysan. Cette force devient si incontournable qu’elle reçoit la responsabilité de la sécurité dans la métropole de Kyoto. La série Chiruran expose cette situation car le gang rassemble plus de 100 membres. Ils sont si nombreux que deux factions émergent autour de deux leaders : Kamo Serizawa et Isami Kondô. Chiruran prend cependant clairement parti pour Isami Kondô. Ce groupe veut rétablir l’ordre dans la ville de Kyoto et établir une charte entre les miliciens tandis que Kamo Serizawa est un démon qui ne pense qu’à écraser les autres factions pour prendre le pouvoir sur l’archipel. On a l’impression que le scénariste veut représenter la naissance de la police d’un côté et celle des yakuzas de l’autre.

Paru le 6 avril, ce nouveau volume de Chiruran frappe très fort. Malgré la masse que représente le Miburôshi Gumi, le scénariste Eiji Hashimoto reste toujours dans l’humain en centrant chaque nouveau tome sur un groupe restreint de personnages. La montée des tensions entre les factions passe par des oppositions de personnages.

Vous pouvez retrouver sur ces liens vers les chroniques précédents : le tome cinq et six.