Ashito ne cesse de vouloir mieux faire mais son équipe est plus fébrile surtout qu’elle se trouve dans ce tome dix confrontée à un collectif solidaire. Comment l’Esperion va-t-il s’en sortir ?
Une fin de saison
Oubliez les entraînements et place à l’action car une grande partie de ce dixième volume d’Ao Ashi se concentre sur un match. L’Esperion, club d’Ashito affronte le leader de la ligue, Tokyo Musashino. Le rythme de lecture devient donc frénétique. Chaque case montre des garçons en mouvement. On est happé dès la première page sans pouvoir lâcher le livre avant de connaître la fin. Ces adversaires sont aussi le négatif de l’Esperion : ils sont unis et possèdent un meneur de jeu et un buteur en pleine progression. Ce match est aussi personnel car, parmi les adversaires, on trouve Kaneda et Nakano, qui avaient échoué aux détections et veulent leur revanche. Au milieu d’Ao Ashi, Musashino prend l’avantage mais ce n’est que le début d’un match remplis de rebondissements.
Une leçon technique
En effet, l’Esperion doit changer de technique pour briser le pressing du Tokyo Musashino. Ce dixième volume d’Ao Ashis’ouvre sur une leçon pour bien réaliser une passe transversale car par les passes longues directes, l’Esperion espère bloquer le pressing du Tokyo Musashino. Pour la première fois, le coach Date donne des consignes précises qui aident l’équipe à trouver la voie des buts. Le match fait également comprendre que le hors-jeu peut être un outil tactique. Des gestes acrobatiques sont magnifiquement illustrés par le dessinateur Yûgo Kobayashi. Des actions individuelles sont des actes héroïques pour sauver le groupe. Le match devient une véritable guerre où chacun refuse de céder du terrain. L’équipe est une armée qui fait le siège des cages.
Chaque joueur se pose des questions. Ashito comprend le rôle du meneur de jeu car l’équipe adverse en possède un capable de souder l’équipe sans imposer ses ordres. Il pousse les autres à s’adapter et à atteindre un niveau supérieur. L’entraîneur de l’Esperion est persuadé que ce rôle est fait pour Ashito. D’ailleurs, grâce à sa lecture globale du jeu, le jeune garçon commence à donner des consignes à ses partenaires mais il ne s’en pas encore compte. L’entraîneur principal glisse d’ailleurs qu’Ashito pourrait faire basculer le match.
Le foot est aussi une question de morale pour Yûgo Kobayashi. Si on surmonte sa peur, on peut la transmettre comme un virus à son adversaire. Prendre un modèle permet d’avancer mais, dans l’Esperion, les plus âgés imposent leurs décisions aux nouveaux qui, par leur entraînement, ont pourtant adopté la bonne tactique. Eisaku se moque du beau jeu car l’important est de gagner. Sôchiro comprend qu’aider les autres renforce la technique de l’équipe car elle pousse à expliciter les astuces.
Ao Ashi montre des adolescents aux egos gonflés aux hormones. Les filles restent encore en retrait malgré un trio intéressant : une journaliste, une bourgeoise et la sœur du coach. Les femmes font partie du public qui observe alors que les garçons font l’action. Cependant, ces spectatrices donnent les clés du matchs.
A l’intérieur de la superbe couverture avec le titre doré, Mangetsu offre un volume bourré d’action mais aussi de psychologie et de morale. Pour Ashito, le foot n’est pas un jeu mais une guerre et un débat philosophique. Enfin ce volume se termine sur le coup de sifflet marquant la mi-temps mais le lecteur va devoir attendre début septembre pour lire la deuxième partie du match. Que c’est long !
Vous pouvez retrouver sur le site les critiques du tome huit et neuf.