La mort revient. Si après avoir dévoré les séries du moment telles Squid Game ou encore Alice In Borderland vous êtes toujours en recherche d’émotions similaires alors j’ai ce qu’il vous faut. Malheureusement, ce n’est pas la saison 2 de Squid Game, on devra attendre.
Darwin’s Game, contrairement à ce que l’on peut croire, n’est pas un jeu créé par Charles Darwin mais plutôt une œuvre avec Shu Miyama au scénario et Yuki Takahata au dessin. Sorti en France depuis août 2014 publié en France chez Ki-oon. Il a été adapté en anime du 4 janvier 2020 jusqu’au 21 mars 2020.
Synopsis :
“Le joueur Kyoda demande votre aide !
Rejoignez vous aussi le Darwin’s Game et volez à son secours !”
La vie de Kaname Sudo bascule le jour où ces quelques mots a priori inoffensifs s’affichent sur son portable. Il a le malheur d’accepter l’invitation. Aussitôt mordu au cou par un serpent virtuel surgi de l’écran, il est désormais l’esclave d’un jeu impitoyable, le Darwin’s Game, véritable arène urbaine dans laquelle des participants interconnectés via un réseau social s’affrontent dans des duels à mort.
Très vite, le lycéen doit se rendre à l’évidence : même s’il essaie de se soustraire au jeu, ses adversaires, attirés par l’appât du gain et le frisson du combat, sont prêts à tout pour le retrouver…
Entre Gantz et Battle Royale, un jeu de mort implacable sur fond de bataille urbaine 2.0 !
La mort s’impose
Qui dit jeu de la mort dit aussi mystère. Avec la couverture, on comprend tout de suite. Une atmosphère lugubre sera présente tout au long de cette histoire. Notre curiosité est piquée. Dès la première scène, on tombe sur un adolescent en panique. Il s’élance dans les rues de Shibuya, son téléphone en main. Il essaye d’échapper au danger imminent, invisible même à nos yeux. On plonge dans l’angoisse du personnage. Il tente d’appeler son ami « Kaname Sudo », le protagoniste, pour qu’il le sauve. Mais comme tout début de manga qui se respecte, il faut que ça choque. L’homme s’écroule après s’être fait trancher la gorge par l’inconnu. Son téléphone tombe et « You lose » s’affiche sur l’écran. Au moins, on est sûr qu’on ne peut pas gagner en mourant, si jamais cela tente un des participants.
Petit bémol, le sang ressemble plus à un nuage de fumée jaillissant du corps. Une façon très convenue d’illustrer la violence. Un effet plus réaliste aurait pu s’inscrire dans un récit de ce niveau. Pourtant lors de scènes futures, on fera face à des détails beaucoup plus troublants. Des membres découpés, des cerveaux visibles. Le gore est présent sans jamais virer dans l’excès.
Un bon début pour accrocher tout de suite à l’histoire. On essaie de comprendre la situation, les raisons de l’existence de ce jeu assassin.
L’esthétique des personnages, des décors et même des armes est extrêmement soigné. Les détails présents sur les armes à feu ou les armes blanches sont époustouflants. On sent une démarche plus impliquée sur chacune des planches. L’émotion présente lors des scènes d’actions est forte. On ressent la puissance des attaques. Ce n’est pas un rêve mais bien la réalité. La vie des personnages ne tient qu’à un fil, celle de la plume de l’auteur.
On attise notre curiosité sur un nouveau personnage-clé tout en gardant son anonymat. Une jeune fille aux cheveux longs aux airs de psychopathe. On la voit très joviale après avoir étranglé à mort son adversaire. Elle a, en revanche, l’air dépité du fait qu’il ne valait que « 12 points ».
Une introduction bien macabre pour une jolie fille. Il faut bien de tout pour faire un monde, même si les pulsions meurtrières n’est pas forcément quelque chose de réjouissant dans un jeu où la mort est au cœur de celui-ci.
Darwin Squid, Kaname in Borderland
Après avoir fini Squid Game ou Alice in Borderland, on ne manquera pas de repérer certaines similitudes avec Darwin’s Game. Toute une partie de l’histoire se déroule avec deux agents de police. Ils s’intéressent à la disparition soudaine de certains citoyens de la ville. Ces déserteurs ne laissent de dépouille mais des silhouettes pixelisées comme dans un jeu vidéo.
On pourrait donc faire la comparaison de cette enquête policière à celle du Policier Hwang Jun-Ho dans Squid Game. Lors du premier jeu de la mort auquel participe Kaname Sudo malgré lui, il se retrouve dans un duel contre un certain « Banda boy ». Il porte un costume à tête de panda avec une tenue de joueur de baseball. On peut évidemment se rappeler du jeu du « chat » dans Alice In Borderland dans lequel leurs ennemis étaient des personnes à tête de cheval avec une mitraillette.
Mais ici, son adversaire n’a pas le problème d’une vision limitée ; il est muni d’un couteau et essaye d’attaquer Kaname dans son métro. Une agression qui pourrait sûrement faire la une des journaux si d’autres personnes pouvaient y assister. Malheureusement pour Kaname, la rame est vide.
Il y a aussi une scène où le héros va essayer de s’expliquer avec la police pour dénoncer son agresseur et comme dans Squid Game on va simplement le prendre pour un fou. Qui pourrait croire à une histoire pareille après tout ? Eh bien sûrement le policier qui subit une lacération à la nuque par ce fameux Banda Boy lors de l’interrogatoire.
Cette scène est particulièrement surprenante car elle ne veut pas tomber dans un système classique où l’on ignore le héros et l’histoire continue sans interférence. Le jeu est bien réel et à des conséquences dévastatrices pour le monde, ce qui permet de nous surprendre à chaque rebondissement de ce genre pour ne pas rester dans une recette classique dont les mangas Seinen raffolent.
Banda Boy s’arrête en plein milieu de sa tuerie pour répondre à un appel téléphonique concernant ses dettes. Apparemment, même en étant une mascotte mignonne, il faut aussi respecter les dures lois du remboursement. On va donc comprendre que ce jeu va rapporter de l’argent au gagnant à chaque fois qu’un duel se termine.
Squid Game tout comme Darwin’s Game s’appuie sur les parasites cupides et endettés pour les faire participer à ce jeu cruel. Cependant dans Darwin’s game, aucune échappatoire n’est possible et les gens sont forcés de prendre part à chaque jeu. Le téléphone est aussi un objet-clé de l’histoire comme pour Alice In Borderland où il permet de participer aux jeux pour obtenir des cartes et augmenter la durée de vie.
Intense et palpitant
Darwin’s game ne s’arrête pas seulement à des éléments communs de ces oeuvres. Son histoire est frénétique, on passe d’une scène de combat à l’enquête policière sans jamais sentir que l’on ralentit les évènements ou que l’on essaie de combler par du vide. Les flashbacks présents dans ce premier tome permettent de bien contextualiser les personnages et de comprendre leur motivation pour ne pas simplement étiqueter les gens comme méchants ou gentils. Mais comme des humains avec des valeurs morales très variées et même corrompues par leur cupidité. Bien sûr cela ne veut pas dire que ce type de personnage n’existe pas dans Darwin’s Game, il faut bien des méchants pour qu’on puisse soutenir le héros.
On a un fort contraste entre l’aspect jeu vidéo de Darwin’s Game où l’on peut gagner des lots et de l’argent, puis les meurtres qui peuvent aller jusqu’à la torture si l’adversaire est d’humeur. Après tout, les règles du jeu ne disent en rien que c’est interdit.
Le personnage principal est attachant, on découvre avec lui ce qu’il se passe et on partage son désarroi face à cette situation peu anodine. De plus, il n’est pas passif. Il essaye de trouver une solution à ces problèmes tout en survivant à ses différents duels. L’intelligence et la ruse sont tout aussi importantes que la force. Et c’est exactement ce dont il fait preuve dans ce premier tome. Il se démarque tout en évoluant de manière crédible dans son environnement et ne devient pas soudainement le plus fort en rasant tout sur son chemin.
Darwin’s Game s’impose dans ce premier tome avec une histoire attrayante, des dessins fabuleux et des personnages avec une personnalité débordante. Une très bonne lecture !
Le Manga est disponible à l’achat sur le site de Ki-oon :
http://www.ki-oon.com/mangas/tomes-627-darwin-s-game.html