Keiji part en guerre dans le tome 9

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Le neuvième volume de Keiji ne marque pas de pause dans la série. On y trouve un combat contre un magicien, contre une femme et un débarquement massif lors d’une une guerre féodale. Découvrez dans notre chronique ce que peut donner un sommaire si riche.

La fun d’un duel
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Toujours édité par Mangetsu, ce volume s’ouvre par la conclusion du duel entre Keiji et Kotarô. Par deux grenades et une chaîne, il a réussi à bloquer son adversaire. Le héros de la série est en compétition avec d’autres kabuki-mono pour être le combattant le plus fort mais aussi pour porter la tenue la plus exubérante. Être kabuki-mono n’est pas juste un statut militaire mais également un choix culturel. Dans le tome précédent, Keiji se couvrait de plumes et possédait même deux ailes lors d’une compétition de danse. Keiji est toujours un combattant honorable. Il n’a aucune rancune et ne tue pas sans raison. Il vit selon un code d’honneur dans un monde de plus en plus dominé par l’argent. Les scénaristes Mio Asô et Keiichirô Ryù critiquent d’ailleurs le régent. Il ne règne pas par ses qualités morales ou politiques mais il distribue de l’argent à sa clientèle politique.

Une kabuki-mono au féminin
Le scénariste Keiichirô Riù sort d’une série uniquement masculine. Par l’arrivée d’une femme indépendante, le lecteur rentre dans le milieu des femmes de la noblesse. Kana, la sœur d’un ami de Keiji arrive dans la capitale. Garçon manqué, elle est le sujet des moqueries dans son village pour ses activités viriles et son célibat à 24 ans. Elle se conforme au même code moral que les hommes mais, par contre, défend la réputation des femmes de son clan. Les mariages sont arrangés en fonction des intérêts du clan. Elle est censée épouser un noble mais elle refuse toutes les propositions car elle est amoureuse de Keiji depuis l’enfance. Cependant, Keiji en aime une autre. Comment le samouraï va-t-il faire avec cette femme jalouse ?
Certains éléments du scénario passent mal en 2022. Keiji est un insupportable macho paternaliste. Hanna n’est pour lui qu’une jolie fille qu’il peut caresser sans lui demander son autorisation. L’idée de l’homosexualité féminine le fait rire. Heureusement, cette partie est courte. Plus subtilement montré, un guerrier pleure dans la dernière partie.

Une île loin d’être déserte
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Dans la troisième partie du volume, l’action se déporte en province. L’île de Sado subit une guerre civile que le seigneur Uesugi n’arrive pas à faire cesser. Ce voyage est l’occasion pour le dessinateur de mettre en avant tout son talent. Tetsuo Hara impressionne toujours autant dans la représentation des combats. Il l’a démontré dans le duel des premières pages mais le lecteur admire dans les pages suivantes la diversité de son talent. On voit un débarquement massif puis des techniques de combat totalement délirantes. Pour autant, les décors et les costumes sont aussi très précis : les armures de Keiji fourmillent de détail. Il reproduit avec fidélité une cuirasse de la Renaissance européenne. Les paysages vus du ciel sont magnifiques. On peut par contre regretter que les visages des héros soient quasi identiques (une mâchoire carrée très prononcée). Seule la coupe de cheveux permet de les distinguer.

Même si ce neuvième volume de Keiji intègre trois histoires différentes, on retrouve tout le plaisir de la série. On voyage dans le temps par les magnifiques dessins. Le délire sur le corps atteint un nouvelle étape. Un soldat ressemble à un géant tiré d’un roman d’heroic fantasy. Ces trois histoires prouvent également le talent du scénariste pour nous embarquer dans des ambiances très différentes.
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