Critique « Terrarium T1 » : Le digne successeur de la mentalité Ghibli ?

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Petit bijou dystopique, Terrarium de Hirasawa Yûna sort un peu de nulle part. Engagé et contemplatif à la fois, les péripéties de Chico et Pino nous pousse à nous remettre en question. Qu’est-ce qui est humain ? L’humanité est-elle bonne et mérite-t-elle de survivre ? Tant de réflexions parmi d’autres qui cherchent une réponse dans cette épopée onirique.

Les aventures d’une technologue

Chico est une jeune femme mystérieuse et intrigante. On ne sait pas grand chose d’elle à part qu’elle est à la recherche de sa mère afin de sauver l’humanité. Cette technologue, médecin et ingénieur à la fois, se rend de colonie en colonie dans l’espoir de trouver une solution. Mais pas seulement ! Elle a aussi pour mission de récupérer les donner d’anciens robots encore en marche et c’est là que l’aide de son frère lui est très précieuse.

Alors que Chico est humaine, Pino (P1n0) est un robot avec une intelligence artificielle très poussée aux tendances humanoïdes. Il a des réactions humaines, notamment dans sa relation avec sa « sœur ». Il est le plus calme du tandem, la voix de la raison, et contrebalance le caractère de tête brûlée de la technologue. Pourtant, par moment il se montre froid, presque cruel, dans les conseils qu’il prodigue à sa camarade de route.

Terrarium couverture tome 1
Magnifique illustration mettant en scène Chico et Pino dans un monde où la nature semble avoir reprit ses droits

Terrarium ou arcologie ?

Ce duo atypique évolue dans un monde post-apocalyptique. Des guerres sanglantes et catastrophiques ont eu lieu 500 ans plus tôt. L’Humanité tente de survivre dans des colonies grâce à des technologies antiques. L’arcologie est ce qui permet tout cela. Ce système autonome permet aux derniers hommes de vivre dans un lieu se situant entre la terre et l’espace. L’électricité, l’eau, la nourriture, tout est fourni grâce à des avancées technologiques et la participation de robots.

Cependant, ce temps semble révolu, en déclin constant, mettant en péril les derniers survivants. C’est pourquoi Chico et son frères sont partis en mission dans un Terrarium à échelle humaine où la nature semble avoir repris ses droits. Mais est-ce réellement le cas ? Pino sous-entend que les jardins et parcs sont en voie d’extinction, les fleurs souffrant autant que les Hommes.

Un succès imprévu

Terminée en 4 volumes, Terrarium est passée entre les mailles du filet au Japon. C’était avant tout le coup de cœur de certains libraires. Puis le hasard a voulu qu’un éditeur français tombe sous le charme à son tour. Publié dans le Comic Meteor, ce magazine peu connu a tout de même quelques petits succès à son catalogue. Les fleurs de la mer d’Egée est d’ailleurs éditée en France et Renai Bô-kun (Love Tyrant sur Crunchyroll) a eu une adaptation animée il y a quelques saisons déjà.

En plus d’un coup de crayon magnifique, Hirasawa Yûna a un don pour rendre poétique des scènes assez dures. La lecture est très fluide, tout en étant intéressante et passant un message écologique. Les rappels aux différents films de Hayao Miyazaki sont assez reconnaissables mais ce ne sont pas les seules références. La scène de parc d’attraction est très similaire à celle de Nier Automata. Quand à l’ambiance globale, elle peut faire penser à Heart Gear de Tsuyoshi Takaki ou bien Planétarian, une série d’OAV avec un robot en personnage principal.

Surfant sur un thème plutôt à la mode en ce moment, Terrarium arrive à tirer son épingle du jeu. Beaucoup de mystères restent à découvrir, surtout concernant Chico et sa véritable nature qui porte à confusion. Glénat a vraiment visé juste avec cette belle découverte et mérite amplement les compliments dithyrambiques de ces dernière semaines qui lui sont faits.