Critique « Your lie in april » chez Wakanim : Un tourbillon d’émotions sur fond de musique classique

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Annoncé comme un simple anime de saison, Your lie in april a su trouver sa place dans le riche univers de l’animation japonaise. Aujourd’hui, la romance entre Kosei et Kaori, rythmée par piano et violon, est presque considérée comme un classique du genre.

 

 

Shigatsu wa Kimi no Uso, de son nom original, immerge le spectateur dans un monde très spécial, qui créé une sorte d’univers propre à l’anime. Retour sur cet anime pas comme les autres, qui est parvenu à se tailler une place dans le coeur de beaucoup de fans de la culture japonaise. 

 


 

 

Your lie in april 

 

Your lie in april - Shigatsu wa kimi no usoTitre original : 四月は君の嘘 – Shigatsu wa kimi no uso

Titre alternatif : Your lie in april

Genre : Comédie – drame – romance – school life – musique

Type : Shonen

Période : Du 9 octobre 2014 au 19 mars 2015

Plateforme : Wakanim – Amazon prime video

Nombre d’épisodes :  22

Studio : A-1 Pictures (Nanatsu no Taizai, Aldnoah Zero)

Studio 3D : Graphinica

Réalisation : ISHIGURO Kyohei (Lance N’Masques, Psycho-pass E9)

Character designer : AIKEI Yukiko (Accel World)

Compositeur : YOKOAMA Masuru (Kuzu no Honkai, Plastic memories)

Œuvre originale : ARAKAWA Naoshi  

 

Synopsis  

ARIMA Kosei, virtuose du piano, est un des plus grands talents de sa génération. Enfant, il triomphe de tous ses concurrents à la faveur d’une maitrise implacable des partitions. Réglé comme du papier à musique et froidement exact il est surnommé le « métronome humain ». Pourtant, son destin bascule l’année de ses onze ans avec le décès de sa mère, son mentor. Traumatisé, il sombre dans la dépression et finit par ne plus entendre les sons de son piano. Finalement dégoûté de son propre instrument, Kosei abandonne la musique et se consacre à une vie de collégien normale. Trois ans après ce funeste évènement, il continue de mener une existence morne et dénuée de couleurs. Il rencontre alors MIYOZONO Kaori, jeune fille à l’enthousiasme communicatif. Violoniste extravertie, elle va totalement ébranler le sombre quotidien de Kosei…

 

 

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Une histoire haute en couleur…

et en musique

 

D’apparence simple et ordinaire, l’histoire de Your lie in april a pourtant conquis les cœurs de nombreux amoureux d’œuvres japonaises. Au-delà d’un scénario de romance vu et revu, l’anime a su créer un univers singulier faisant la part belle aux émotions, aux couleurs et à la musique. Il exploite également au mieux le passé des personnages et l’incertitude de leur avenir, ce qui les rend d’autant plus humains et attachants. La trame, émaillée d’OST de grande qualité, est parfaitement maîtrisée et fait vivre au spectateur de véritables montagnes russes émotionnelles du premier au dernier épisode.

Shigatsu wa Kimi no Uso, de son nom original, immerge le spectateur dans un monde très spécial, qui créé une sorte d’univers propre à l’anime. Ce dernier est le fruit, en premier lieu d’un travail très prononcé des couleurs. Au-delà du traditionnel soin du visuel, l’utilisation des différentes nuances revêt un véritable sens. Le présent des protagonistes est ainsi marqué par des couleurs vives et éclatantes, phénomène d’autant plus flagrant après le rencontre de Kosei et de Kaori. Au contraire, les teintes s’assombrissent lorsque le passé et le traumatisme qui en découle, refont surface chez le « métronome humain ». C’est également le cas dans la seconde partie de l’anime, beaucoup plus triste.

 

Your lie in april piano
Your lie in april (Kaori et Kosei) © 2014 ARAKAWA Naoshi / A-1 Pictures Inc.

 

Par ailleurs, une série d’animation qui a pour thème central la musique se doit d’être à la hauteur, auditivement parlant. Et Your lie in April l’est largement. Les OST sont tous plus magnifiques les uns que les autres et contribuent à impulser les différentes émotions chez le spectateur. De même, les génériques sont à l’image de l’œuvre dans son ensemble : certains respirant la joie et l’enthousiasme et d’autres projetant tristesse et impuissance. En ce qui concerne les scènes de musique classique, le pari est une nouvelle fois brillamment gagné ; le jeu de piano académiste à l’extrême de Kosei et celui de violon tout en émotions de Kaori font découvrir sous un nouveau jour la musique classique. Elle en conserve les codes, mais permet au spectateur de s’y identifier et de l’apprécier. Your Lie in April transmet une vision du classique, et de la musique en général, qui lui est propre et qui en fait la richesse.

 

Des personnages touchants

 

Concernant les personnages, Your Lie in April tient également ses promesses. Les personnages principaux sont aussi étoffés qu’attachants. Ils ont chacun de grandes qualités mais aussi d’immenses peurs et imperfections. Kosei est sans aucun doute celui qui est le plus développé, notamment par le biais de son passé et de son processus d’évolution psychologique durant les 22 épisodes. Il va essayer de trouver son propre chemin pour se libérer de ses peurs et s’épanouir. S’il est long et tortueux, il n’en est que plus réaliste, ce qui le rend d’autant plus humain. Tsubaki et Ryota, ses deux principaux amis au collège ont également une certaine profondeur, tant au niveau de la personnalité que des combats psychologiques qu’ils mènent, qui les rendent intéressants aux yeux du spectateur. Pourtant, Kaori demeure le véritable catalyseur de l’anime, l’élément bouleversant. Elle va perturber les relations qu’entretenaient les personnages précédemment cités et contribuer à créer un carré amoureux. Elle est en quelques sortes, la personnification du printemps tout au long de l’histoire, initiatrice éphémère de renouveau. Elle contribue largement à transmettre au spectateur le côté précieux et fragile de la vie.

 

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Your lie in april (Kaori et Kosei) © 2014 ARAKAWA Naoshi / A-1 Pictures Inc.

 

A noter, que les deux rivaux d’enfance de Kosei (TAKESHI Aiza et IGAWA Emi), qui vont également jouer un rôle dans l’intrigue, sont plutôt bien exploités. Les quelques « retours dans le passé » et les scènes qui leur sont dédiées permettent de les cerner et de comprendre leur importance dans l’évolution de Kosei. Ils sont enfin remarquables puisqu’ils apportent de la fraîcheur et un supplément d’âme à Your lie in April. Du reste, il ne faut pas non plus oublier, ni sous-estimer SETO Hiroko et AIZA Nagi qui vont respectivement devenir le mentor et l’élève de Kosei et avoir également un rôle primordial dans l’œuvre. Elles vont elles-mêmes changer au fur et à mesure, ce qui rajoute de l’intérêt pour ces personnages qui apparaissent pourtant tardivement.

 

Mélodieuse ode à la vie

 

L’histoire quant à elle, est menée d’une main de maître de la première à la dernière scène. L’épisode inaugural illustre parfaitement cette idée. Il est très bien imaginé avec notamment une construction symétrique puisqu’il débute avec l’apparition de Kaori poursuivant un chat noir et se termine avec la rencontre entre Kosei et… la violoniste. L’ultime image est assez symbolique et chargée de sens, puisqu’en demandant au pianiste de venir la voir jouer, Kaori l’invite en quelques sortes à rejoindre son monde.

La mélodie de l’intrigue est jouée sans fausse note et monte crescendo, sans jamais cesser de faire naître successivement des émotions contradictoires. Elle est, par ailleurs, clairsemée de symboles. Ainsi, le chat noir revient à de nombreuses reprises, à des moments clés du scénario. De même, la symbolique des abysses illustre le traumatisme et le conflit interne de Kosei. Bien que la fin puisse paraître rapidement prévisible, la série parvient à ménager un certain suspense. Malgré de nombreux indices laissés quant à la future tournure des évènements, le spectateur n’en prend pas forcément conscience. C’est pourquoi ladite fin peut marquer par sa brutalité et son extrême tristesse. L’épisode final est aussi rapide que magistral. Il rend l’ensemble d’autant plus magnifique et donne finalement toute sa valeur à l’œuvre, vibrante ode à la vie.

 

En définitive, cet anime constitue, à titre personnel, un véritable coup de cœur qui m’a bouleversé à plus d’un titre. Your Lie in April entraîne son auditoire dans un autre monde ; dans un univers haut en couleurs et en musiques, plein de vie et de tristesse.  Précis, implacables et attachants, cet anime et ses personnages bousculent comme rarement. Véritable ode à la vie, il n’en démontre pas moins la faiblesse de l’Homme face au temps qui passe et sa vulnérabilité. N’hésitez plus et filez voir ce chef-d’œuvre qu’est Shigatsu wa kimi no uso si ce n’est pas déjà fait !