Beholder, le test sans langue de bois

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Beholder ou plus littéralement en français « Spectateur », a été développé par la société russe Warm Lamp Games et édité par Alawar Entertainment, le jeu est disponible depuis le 9 novembre sur Steam.

Beholder va vous emporter dans un univers sombre, vous savez, certains de vos voisins sont des commères…Dans Beholder, vous emprunterez ce rôle pour le bien de votre pays. A la manière d’un Papers, please, vous devrez faire des choix en votre âme et conscience. Mais quoi qu’il arrive, tous ont une conséquence.

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Un état totalitaire et violent

Carl Stein (Vous donc) devra emménager avec sa famille dans un bâtiment dont il deviendra officiellement le propriétaire. L’ancien propriétaire a été quant à lui « licencié » pour faute professionnelle, et il disparaîtra après avoir été roué de coups. Vous avez pris des médicaments qui vous rendront effectif 24h sur 24, vous n’aurez donc plus besoin de dormir, et vous serez au top de votre forme, quel que soit le moment de la journée. Votre but ? Espionner vos locataires pour le bien de la nation. Une nation totalitaire, rappelant les grandes heures de l’URSS, qui n’hésitera pas à interdire un bon nombre de choses pour rendre la vie impossible à ses citoyens.

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Question histoire, vous êtes donc embauché par l’Etat pour surveiller et espionner vos locataires (oui, ça on l’a déjà dit), par espionner, ils entendent surtout fouiller et faire en sorte qu’aucune règle ne soit bafouée. Et si tel est le cas, votre devoir sera de faire un rapport pour le faire arrêter. Tel est votre but dans Beholder. Vous ne devrez donc jamais lésiner sur les moyens pour arriver à vos fins.

Vous devrez également vous occuper de votre famille, et c’est là que ça se complique, vous devrez dépenser des sommes conséquentes pour pouvoir réaliser certaines tâches pour eux. C’est là que vous commencerez à faire des choix, arriverez-vous à rester fidèle à vos « employeurs » ? Allez-vous choisir votre famille au détriment des règles ? Ferez-vous de la résistance ? Tous ces choix seront entre vos mains. On ne vous en dit pas plus pour ne pas spoiler, attention néanmoins, le scénario est linéaire, il n’y aura donc pas une grande rejouabilité, si ce n’est pour les succès et quelques choix clefs, l’histoire se déroulera dans les grandes lignes de la même manière. A ceci près que pour obtenir certaines choses, vous aurez un semblant de liberté pour choisir la meilleure approche, demande de l’aide, acheter, ou bien…Voler.

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Un gameplay minimaliste mais efficace

Beholder vous permettra de jouer à la souris, presque entièrement. On pourrait quasiment le classifier comme un point and click. Pour aller dans le vif du sujet, c’est-à-dire espionner vos locataires, vous aurez la possibilité d’acheter des caméras avec des points de réputation. Ces points de réputation, vous pourrez les gagner en effectuant des quêtes vis-à-vis de votre famille ou de vos locataires. Les demandes seront plus ou moins difficiles, les plus dures sont surtout celles qui nécessitent de l’argent, parce que vous, vous en gagnez peu et au départ, vous ne roulez pas sur l’or.  

Vos premières caméras achetées, il faudra donc aller les placer dans les appartements de vos locataires, pour cela, vous pourrez regarder à travers le trou de la serrure, si ceux-ci sont chez eux, vous pourrez également toquer pour être sûr. Après vous êtes assuré de ne pas être vu, et que l’appartement est vide, vous pourrez déverrouiller la porte. Il conviendra de mettre vos caméras dans des détecteurs de fumée…Et à dire vrai, il paraît difficile que le bâtiment s’embrase et soit réduit en cendres, il y a environ 4 détecteurs par appartement ! Vous aurez le choix entre trois caméras différentes, notamment avec la grandeur du champ de vision.

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Une fois vos caméras installées, vous pourrez fouiller les placards, et autres meubles pour peut-être découvrir des objets prohibés. Qu’il s’agisse d’une cravate bleue, d’une pomme verte, ou des livres écrits par un certain auteur…Les règles seront de plus en plus nombreuses, ce qui devrait vous faciliter la vie pour piéger vos locataires. Parce que oui, même si vous ne trouvez pas d’objets illicites, vous pourrez vous-même en placer dans leurs affaires. De quoi les faire chanter par la suite avec une petite lettre, même s’ils n’avaient rien à se reprocher à la base… Oui, vous pouvez être le plus gros fumier de tous les temps. Mais parfois on n’a pas le choix, non ? Et puis, il est mieux de les faire chanter que de les envoyer en prison non ? Il s’agira de vos choix, à vous de les faire en votre âme et conscience.

Ah oui, pour récupérer certains objets, un gentil vendeur sera présent de temps à autre pour vous proposer sa marchandise. D’ailleurs, n’hésitez pas à voler vos locataires, vous pourrez alors revendre leurs effets personnels… Attention à ne pas vous faire prendre la main dans le sac, vos locataires seront beaucoup moins sympathiques, et certains pourraient même… devenir violents. Dans tous les cas, tout est bon pour gagner de l’argent dans Beholder.

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Le gameplay est donc plutôt simple. Vous aurez quelques options pour effectuer vos tâches, elles sont cependant relativement répétitives, bien que pas compliquées. D’ailleurs, une fois les objets interdits trouvés, vous aurez deux choix : soit, faire une lettre de chantage et demander un pot-de-vin, ce qui est formellement interdit par vos employeurs, soit, le dénoncer via un rapport (attention de ne pas vous tromper, vous aurez une amende ou pire).

Des graphismes noirs, mais réellement noirs.

Oui, dans Beholder, tous les personnages sont noirs, d’ailleurs, un succès se nomme « C’est parce que je suis noir ? ». Outre l’aspect sombre, il y a aussi des touches d’humour « noir » dispersées par-ci par-là.

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Les graphismes sont très agréables à l’œil, on pourrait même dire qu’ils sont beaux, pas à la manière d’un AAA, mais plutôt qu’ils donnent un style propre à Beholder et c’est réussi. Tout le monde n’aimera pas, pour autant, c’est plutôt efficace. C’est un style qui aurait eu sa place dans une bande-dessinée. On ressent bien l’ambiance pesante de l’univers, et les policiers sont tout simplement monstrueux… Bref, de quoi vous mettre dans une bonne ambiance dès la première heure de jeu.

Du côté des musiques, elles sont sympathiques, pas inoubliables, mais elles font leur travail. De ce côté-là, on ne peut trop rien reprocher à Warm Lamp Games. D’ailleurs, ils sont très à l’écoute de la communauté, et continuent de faire des mises à jour pour rendre Beholder incontournable. Un mode « facile » a été d’ailleurs ajouté, à l’origine il n’existait pas, de quoi s’entraîner pour réaliser avec plus de facilité les défis du mode « normal ».

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Vous l’aurez compris, Beholder a plein de qualités, c’est un jeu prenant, qui vous emmènera sur des pentes dangereuses. Peut-être que cela réveillera le côté sadique de certains, ou la compassion enfouie dans votre petit cœur tout mou. En attendant, il n’est pas exempt de défauts, les mêmes évènements reviendront que ce soit votre première ou dixième partie, et bien entendu, le côté répétitif de la chose. Cependant, plusieurs voies vous sont proposées, attention, on ne vous prend pas par la main, certaines situations sont compliquées à réaliser, et c’est à vous de découvrir comment vous en dépêtrer. Pour un jeu indépendant, à seulement 9.99€, il est entièrement traduit en français, les traductions sont parfois maladroites, mais des studios indépendants qui sont pourtant très connus ne proposent quant à eux aucune traduction et pas même des sous-titres. Warm Lamp Games peut être fier d’avoir proposé un jeu aussi abouti, où l’on prend plaisir à devenir un vendu, ou un résistant. Si vous n’avez pas encore débuté l’aventure Beholder, c’est une erreur qui ne pourra rester impunie, sachez-le, nous ferons un rapport.

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