3 jours de fêtes, 60 heures de concerts, de performances et de projections ! Voilà la promesse de la première édition du festival d’Art contemporain du Palais de Tokyo, minutieusement orchestré par Vittoria Matarrese, commissaire générale du festival, en charge de la programmation culturelle et des projets spéciaux.
Après l’expérience des « 30 heures » de 2012, organisée pour célébrer la mutation des lieux d’un espace de 8 000m² à 22 000m², ce nouvel événement lance le début d’une longue série. Le Palais de Tokyo a invité ses acolytes européens à la fête ! Nous noterons les participations spéciales du MoMA PS1 de New York, de la TATE MODERN de Londres, le Matadero de Madrid et le Berghain de Berlin pour lancer ce qui allait être le festival phare parisien dédié à l’Art contemporain, au voyage mental, intérieur et physique !
Entre un salon et une kermesse, le DO DISTURB est à l’image de ses protagonistes, surprenants et imprévisibles. L’Art contemporain laisse une grande place à l’instant présent et à l’imprévu et c’est cela que les organisateurs ont voulu laisser transparaître dans ce faux désordre ambiant, propice à la création.
Découvrez le teaser et laissez-vous guider !
Chacune des 6 institutions invitées ont sélectionné des artistes dont ils ont récemment présenté le travail. Soit au final 70 artistes et autant de propositions jouées, dansées, chantées, projetées, ponctuelles ou en continu.
La cérémonie d’ouverture a été marquée par la performance de Her Divine Holiness Pope Alice qui a fait pleuvoir à l’intérieur du Palais de Tokyo des billets de banque avec l’inscription « BURN ME », provoquant simultanément le début des premières performances dans l’ensemble du Palais.
Au hasard de ce labyrinthe, nous découvrons des oeuvres engagées, sociales et absurdes mais toujours portées par la volonté de mettre en abîme notre société actuelle. Parmi elles, la vidéo de Marco Godoy, « Claiming the Echo » qui reprend les slogan scandés à la Puerta del Sol pendant les grandes manifestations contre l’austérité. On y voit des citoyens reprenant par exemple « No tenemos Miedo » (nous n’avons pas peur) avec les codes d’une chorale classique.
Claiming the Echo. English subtitles. from Marco Godoy on Vimeo.
Nous retiendrons également la très belle composition de Cristina Lucas, une vidéo « La Liberté raisonnée » reprenant le tableau « La Liberté guidant le peuple » en mouvement et où l’on voit la Liberté se faire massacrer.
Rester à découvrir les flippers-instruments de musique, le yacht de Franco ainsi qu’une joyeuse fête au dernier étage celle du Suédois Marten Spanberg. Ce dernier réitère ici une performance qu’il avait imaginée pour une « Sunday Session » du Moma PS1 : La Substance, Picflare Triangel, nom auquel il a adjoint ici le mot de « Remix ».
Il s’agit là d’une sorte de secte régressive de fêtards qui chantent et dansent, parfois au ralenti, pendant une performance qui s’étale sur 4 heures. Voici une vidéo réalisée à Oslo en février dernier.
Cette oeuvre, avec celle de Loreto Martinez Troncoso, « Battement », qui n’a pas parlé depuis 6 ans dans ses performances poussant le public à quitter peu à peu la salle, aura eu raison de notre patience mais nous reviendrons plus curieux que jamais pour l’édition 2016.
Voici pour finir quelques images du festival !