Exposition Tudors au musée du Luxembourg

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C’est aujourd’hui que commence au musée du Luxembourg une exposition sur les Tudors, une famille sulfureuse qui régna sur l’Angleterre pendant la Renaissance. Une galerie de personnages hauts en couleurs !

A travers 4 salles, c’est un voyage au temps des Tudors que nous propose le musée du Luxembourg ce printemps. Car si l’histoire de l’Angleterre ne nous est pas forcement familière, c’est à travers la vie d’Henri VIII ou d’Elizabeth 1re que nous en connaissons des bribes. Les Tudors sont une des grandes dynasties d’Angleterre comme les Valois ou les Bourbons le sont pour la France. Au-delà de leur impact sur l’histoire et la politique de l’Europe, ils sont aussi réputés pour avoir eu leur lot d’intrigues et d’histoires sulfureuses qui ont participé au fantasme populaire et ont grandement inspiré les romantiques au 19e siècle.

L’exposition s’articule autour de la vie de cinq monarques.

Tout d’abord Henri VII, fondateur de cette dynastie, dont le début du règne marque la fin d’une guerre civile qui a profondément affecté l’île. En mettant fin à la guerre des deux roses, il apporte la stabilité et l’ordre dont le royaume avait besoin. Commence avec lui une période faste qui malheureusement prendra fin avec la mort de son premier fils. Dans cette première partie, on peut admirer la cape portée par Cate Blanchett dans le film Elizabeth, mais aussi et surtout un certains nombres de documents, traités de paix notamment qui ont eu leur importance dans la paix (toute relative) entre l’Angleterre et la France.

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Henri VIII est le personnage dont le passé est le plus impressionnant et le plus complexe. Rapidement considéré comme le prince idéal de par sa stature massive (comme le montre son armure) et son fort caractère, il monte sur le trône à dix-sept ans. Mais son ambition et sa nature capricieuse l’entraîneront à faire des choix qui mettront son pays en marge de l’Europe. Ainsi, c’est sous son règne que l’Angleterre connaîtra une rupture avec l’Eglise catholique et le pape. Il est aussi célèbre pour ses multiples épouses et leurs fins tragiques. De nombreux portraits du roi et de ses femmes ornent les murs.

L’exposition s’attarde ensuite sur Edouard VI, un des rares fils d’Henri VIII à avoir survécu et le seul à être monté sur le trône, bien que son règne n’ait duré que six ans. On survole les tableaux représentant le prince, devenu roi trop jeune et qui s’évertua à poursuivre l’œuvre de son père et à faire perdurer le protestantisme en Angleterre.

C’est ensuite au tour de Marie 1re d’attirer l’intérêt des visiteurs. C’est le portrait d’une jeune femme exclue et abandonnée, victime des jeux politiques de son père que nous dresse l’exposition. Bien que la séparation de ses parents et la mise à l’écart de sa mère ruine son avenir, elle accède tardivement au trône grâce au soutien des nobles et restaure le catholicisme. Première femme à diriger le royaume, elle meurt 5 ans après son avènement. Femme coquette, puis austère, on peut observer la transformation de ses toilettes et de son attitude à travers différentes représentations.

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Et c’est une autre femme qui prend sa suite… et pas des moindres. Elizabeth 1re, dite la Reine Vierge, fille d’Anne Boleyn et d’Henri VIII, monte sur le trône en 1558. Son règne fut marqué par un retour à l’Eglise d’Angleterre, une puissance militaire et un rayonnement artistique, notamment des lettres. Bien qu’elle eut de nombreux prétendant, elle meurt sans descendance et, comble de l’ironie, c’est le fils de sa rivale, Marie Stuart, qui lui succède. Une large partie de l’exposition lui est consacré, mettant en lumière sa grandeur en tant que femme forte et souveraine.

La dernière salle permettra au visiteur de comprendre l’importance de cette famille dans l’histoire et surtout dans les arts et les lettres : Shakespeare, Walter Scott, mais aussi Victor Hugo ou Camille Saint-Saëns se sont inspirés de leurs destins pour écrire romans, pièces ou encore opéras merveilleux et cruels. Aujourd’hui, cette famille continue de fasciner ; plusieurs films dont deux sur Elizabeth, leurs sont consacrés et récemment une série, nommée lesTudors, avec l’envoûtant Jonathan Rhys-Meyers.

L’ambiance de l’exposition est sombre et solennelle, et si on se laisse distraire par les magnifiques tableaux présents, on peut rapidement s’imaginer dans un de ses obscurs châteaux anglais. Le visiteur se trouvera immergé au cœur de cet album de famille et savourera les anecdotes croustillantes et les histoires sordides qui ont fait la réputation des Tudors. On regrette qu’il n’y ait pas plus à voir et à apprendre. L’exposition vous prendra plus ou moins une heure. Prenez néanmoins le temps de lire les petits cartels près de chaque tableaux : ils regorgent d’information savoureuses et essentielles à la compréhension de l’histoire des Tudors.

Si les amateurs de cette période n’apprendront pas grand-chose pendant ce parcours, ils pourront au moins s’en mettre plein les yeux avec des peintures mettant en valeur la splendeur des costumes de l’époque et quelques documents et objets précieux. Pour les moins érudits, c’est une visite passionnante qui les attend !