A 62 ans, l’acteur Val Kilmer a décidé de produire, avec A24, un film sur son passé, sur sa carrière et plus largement sur sa vie. Une manière pour lui de réaliser ses mémoires sous la forme d’un film documentaire. Sobrement intitulé Val, ce documentaire qui retrace les 40 ans de carrière du comédien, est réalisé par Leo Scott et Ting Poo. Le long-métrage est attendu ce mercredi 19 janvier 2022, directement en VOD.
Val : retour sur la carrière d’un géant
Val Kilmer a débuté sa carrière au début des années 1980. Il enchaîne d’abord les petits rôles et passe par les planches du théâtre. C’est évidemment son rôle de Iceman dans Top Gun, en 1986, qui lui donne une plus grande notoriété. À partir de là, sa carrière décolle réellement, et Val Kilmer va devenir une icône des années 1990. Ses fans peuvent ainsi le voir dans Willow, The Doors, True Romance, Heat et évidemment Batman Forever en 1995. Malheureusement pour lui, son incarnation du Chevalier Noir va être le début de la fin. Val Kilmer peine à retrouver de grands rôles et tourne dans des productions de seconde zone, en tout cas qui n’ont pas les faveurs de la presse et des spectateurs. C’est ainsi que le public peut le voir dans Le Saint, Planète Rouge, Wonderland, ou encore Alexandre.
Les années 2010 sont encore plus compliquées pour Val Kilmer. Le comédien se fait diagnostiquer un cancer de la gorge qui lui fait définitivement perdre sa voix. Le géant s’écroule, et tente depuis de se reconstruire. Val fait clairement l’effet d’une auto-thérapie. Val Kilmer avait besoin d’extérioriser toute cette expérience, et de fouiller dans les vieux souvenirs du passé, comme pour laisser une dernière trace, pour rappeler au monde du cinéma qu’il existe toujours, et qu’il a encore des choses à raconter. Toujours en rémission, le comédien commence à faire des retours timides, notamment dans le récent Paydirt, et prochainement dans Top Gun : Maverick, attendu le 25 mai prochain.
Un documentaire touchant
Forcément, Val est un documentaire profondément touchant. Val Kilmer joue sur la corde de la nostalgie, sur la corde sensible. Le comédien aborde son cancer sans détour, et se remémore ses meilleurs comme ses pires souvenirs de carrière. L’acteur retrace sa vie entière, de ses débuts, à la consécration, jusqu’à sa chute, et l’apparition de sa maladie. Il aborde également sa vie privée, ses relations avec ses deux enfant. Il choisit d’ailleurs son fils, Jack Kilmer, comme narrateur du documentaire. Un joli choix, touchant, qui a une lourde représentation de la notion d’héritage et de passation.
Avec Val, la méga star des années 1990 cherche à revivre, à se relever, à se reconstruire. Même si le doc n’évite pas toujours une approche parfois un peu trop mélodramatique, il n’empêche que les ressorts émotionnels fonctionnent, et que Val Kilmer se montre tel quel, à vif, sans artifice, et avec une simplicité salvatrice. Évidemment, Val se repose sur une énorme dose de nostalgie, et met en lumière une gloire perdue. Œuvre cathartique pour le comédien, presque testamentaire, elle est également parfois légèrement prétentieuse, manque d’humilité et rappelle aux spectateurs que Val Kilmer a eu une vie beaucoup plus trépidante que la leur. De même, le documentaire ne s’arrête pas assez sur ses anecdotes de tournage, et le comédien survole parfois ses rôles, préférant se concentrer sur son présent, sur son état actuel, et sur sa maladie. Histoire de nous mettre encore un peu plus les larmes aux yeux. Mais globalement, le documentaire du géant américain fait mouche. Le comédien retrace sa vie avec beaucoup de mélancolie et parle de son cancer, de sa gloire perdue et des folies de sa carrière sans détour et avec une certaine émotion.
